Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]: Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Soixante-Cinquieme = Recueil Des Lettres, Tome X): 1767-1768 (A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen. Avec des caractères de G. Haas, 1789) [VD18 9079348X]

474 RECUEIL DES LETTRES
les énergumènes'excitent la canaille; canaille com-
1768. posée à Paris d’environ quatre cents mille âmes ,
ou soi-disant telles.
L’autre tripot, j’entends celui de la comédie, est,
quoi que vous en disiez, mon cher ange, dans un
état déplorable. Voilà vingt femmes qui se présen-
tent, et pas un homme; et encore aucune de ces
femmes n’esl bonne que pour le métier où elles réus-
sissent toutes , et qu’on ne fait pas devant le public.
IV1. le duc de Choifeul a envoyé seize officiers dans
mon hameau ; domandavo aqua non tempefta. Quand
j’arrivai dans ce désert, on n’aurait pu y loger
quatre sergens. Tous les officiers y sont assez à leur
aise; mais l’église est devenue trop petite: il faut
l’agrandir et édifier mes paroissiens J’y fais prier
DIEU pour la santé de la reine. J’ai déjà été exaucé
sur celle de madame Argentai. Puisse-t-elle long-
temps jouir avec vous de la vie la plus heureuse ’
Four moi, tant que je respirerai, je conserverai pour
vous deux mon culte de dulie. F.
LETTRE C C L X X I.

A M. DE C H A B A N O N.
A Ferney, 18 de mai.
Il n’y a pas de milieu, mon cher ami; vous le
savez, vous le voyez, vous en convenez; il faut
que l’amour domine ou qu’il soit exclus. Tous les
dieux sont jaloux, et sur-tout celui-là. C’est bien
lui qui demande un culte sans partage. Vous pouvez