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https://doi.org/10.11588/diglit.49811#0184
RECUEIL DES LETTRES
”,r 1 ' Rien ne vous empêche de venir chez nous en
I?67* pasiant par Versoi, Gentbux et Collex, alors nous
parierons de perruques.
Je vous donne ma bénédiction.
LETTRE CI.
A M. LE COMTE D’ A R G E N T A L.’
27 d’avril.
J E reçois la lettre du 21 d’avril, toute de la main
de mon ange. Il doit être bien sûr que je pèle toutes
ses raisons ; mais je conjure tous les anges du monde,
en comptant M. de Thibouville, d’examiner les mien-
nes. J’ai toujours voulu faire à'Obeide une semme qui
croit dompter sa passion secrète pour Atharnare, qui
sacrifie tout à son père, et je n’ai point voulu désho-
norer ce sacrifice par la moindre contrainte. Elle
s’impose elle-même un joug qu’elle ne puisse jamais
secouer ; elle se punit elle-même , en épousant Indatire*
des sentimens secrets qu’elle éprouve encore pour
Athamare, et qu’elle veut étouffer. Athamarc est marié,
Obéide ne doit pas concevoir la moindre espérance
qu’elle puisse être un jour sa femme. Elle doit dérober
à tout le monde et à elle-même le penchant criminel
et honteux qu’elle sent pour un prince qui n’a persé-
cuté son père que parce qu il n’a pas pu déshonorer
la fille. Voilà sa situation , voilà son caractère.
Une froide scène entre son père et elle, au premier
rtcte, pour l’engager à se marier avec Indatire, ne serait
qu’une
”,r 1 ' Rien ne vous empêche de venir chez nous en
I?67* pasiant par Versoi, Gentbux et Collex, alors nous
parierons de perruques.
Je vous donne ma bénédiction.
LETTRE CI.
A M. LE COMTE D’ A R G E N T A L.’
27 d’avril.
J E reçois la lettre du 21 d’avril, toute de la main
de mon ange. Il doit être bien sûr que je pèle toutes
ses raisons ; mais je conjure tous les anges du monde,
en comptant M. de Thibouville, d’examiner les mien-
nes. J’ai toujours voulu faire à'Obeide une semme qui
croit dompter sa passion secrète pour Atharnare, qui
sacrifie tout à son père, et je n’ai point voulu désho-
norer ce sacrifice par la moindre contrainte. Elle
s’impose elle-même un joug qu’elle ne puisse jamais
secouer ; elle se punit elle-même , en épousant Indatire*
des sentimens secrets qu’elle éprouve encore pour
Athamare, et qu’elle veut étouffer. Athamarc est marié,
Obéide ne doit pas concevoir la moindre espérance
qu’elle puisse être un jour sa femme. Elle doit dérober
à tout le monde et à elle-même le penchant criminel
et honteux qu’elle sent pour un prince qui n’a persé-
cuté son père que parce qu il n’a pas pu déshonorer
la fille. Voilà sa situation , voilà son caractère.
Une froide scène entre son père et elle, au premier
rtcte, pour l’engager à se marier avec Indatire, ne serait
qu’une