IOO
RECUEIL DES LETTRES
-— dès qu’il en aura fait faire une copie. Cela peut
amuser quelques momens ceux qui connailsent les
masques.
Mille et mille tendres amitiés.
LETTRE L X L
A M. LE K A I N.
' 4 de mars.
Je me ssatte, mon cher ami, que vous aurez
rétabli votre santé, quand cette lettre vous parvien-
dra. Je pense que, pour prévenir les éditions dont
on me menace de tous côtés , vous devez au moins
vousassurer de quatre ou cinq représentations avant
Pâques ; mon libraire de Paris tiendrait alors la
pièce toute prête pour la rentrée , supposé que cette
pièce méritât d’être repnse, si non vous vous conten-
teriez de ces quatre ou cinq représentations, et il
n’en serait plus parlé.
On dit que le public n’aime pas d’Auberval, et
que Grandval conviendrait mieux; c’est à vous à
décider, et à faire ce que vous trouverez à propos.
Sans vous, rien ne se peut ni ne se doit faire. Pren-
drez-vous la peine , mon cher ami , d’adoucir la
voix de mademoiselle Durancy, sur-tout dans les
premiers actes? baillera-1-elle les yeux quand il le
faut? dira-t-elle d’une manière attendrilsante:
Si la Perse a pour toi des charmes si puisians,
Je ne te contrains pas, quitte-moi, j'y consens;
RECUEIL DES LETTRES
-— dès qu’il en aura fait faire une copie. Cela peut
amuser quelques momens ceux qui connailsent les
masques.
Mille et mille tendres amitiés.
LETTRE L X L
A M. LE K A I N.
' 4 de mars.
Je me ssatte, mon cher ami, que vous aurez
rétabli votre santé, quand cette lettre vous parvien-
dra. Je pense que, pour prévenir les éditions dont
on me menace de tous côtés , vous devez au moins
vousassurer de quatre ou cinq représentations avant
Pâques ; mon libraire de Paris tiendrait alors la
pièce toute prête pour la rentrée , supposé que cette
pièce méritât d’être repnse, si non vous vous conten-
teriez de ces quatre ou cinq représentations, et il
n’en serait plus parlé.
On dit que le public n’aime pas d’Auberval, et
que Grandval conviendrait mieux; c’est à vous à
décider, et à faire ce que vous trouverez à propos.
Sans vous, rien ne se peut ni ne se doit faire. Pren-
drez-vous la peine , mon cher ami , d’adoucir la
voix de mademoiselle Durancy, sur-tout dans les
premiers actes? baillera-1-elle les yeux quand il le
faut? dira-t-elle d’une manière attendrilsante:
Si la Perse a pour toi des charmes si puisians,
Je ne te contrains pas, quitte-moi, j'y consens;