i9S
RECUEIL DES
LETTRES
LETTRE
C X 1
N. D A M ï L
A V I L L E.
ï6 de mai,
-—-—Je vois bien, Monsieur, par votre lettre du 9 de
mai, que ce pauvre homme qui fut mis à Valladolid
n’a pu arriver à Paris dans votre hôtel. M. Bonifier,
votre ami, m’a promis qu’il tenterait de vous faire
tenir ce magot par une autre voie.
Ce pauvre Bourfier est bien embarrassé. Je ne crois
pas qu’il aille sur la Saône. Il prendra patience. On
dit que c’est la vertu des ânes, mais il faut que chacun
porte son bât dans ce monde.
Je vous demande en grâce de m’envoyer le petit
libelle sorbonique contre Bélifaire. 11 y a cent lieues
et cent siècles des honnêtes gens d’aujourd’hui à la
sorbonne. J’ai toujours fait une prière à dieu, qui
est fort courte; la voici : Mon DIEU , rendez nos
ennemis bien ridicules ! DIEU m’a exaucé.
Je vous embrasse tendrement; tantôt je pleure,
tantôt je ris.
RECUEIL DES
LETTRES
LETTRE
C X 1
N. D A M ï L
A V I L L E.
ï6 de mai,
-—-—Je vois bien, Monsieur, par votre lettre du 9 de
mai, que ce pauvre homme qui fut mis à Valladolid
n’a pu arriver à Paris dans votre hôtel. M. Bonifier,
votre ami, m’a promis qu’il tenterait de vous faire
tenir ce magot par une autre voie.
Ce pauvre Bourfier est bien embarrassé. Je ne crois
pas qu’il aille sur la Saône. Il prendra patience. On
dit que c’est la vertu des ânes, mais il faut que chacun
porte son bât dans ce monde.
Je vous demande en grâce de m’envoyer le petit
libelle sorbonique contre Bélifaire. 11 y a cent lieues
et cent siècles des honnêtes gens d’aujourd’hui à la
sorbonne. J’ai toujours fait une prière à dieu, qui
est fort courte; la voici : Mon DIEU , rendez nos
ennemis bien ridicules ! DIEU m’a exaucé.
Je vous embrasse tendrement; tantôt je pleure,
tantôt je ris.