DE W I N K E L M A N N. XXXV
les antiquités. On rapporte que son goût pour les recherches de
l'antique se manifesta dès sa plus tendre jeunesse , et que les
jours d'été il altoit avec ses camarades fouiller les sablonnières
de Stendal pour en tirer des fragmens d'urnes , qu'il conservoit
comme des reliques.
Le désir d'étendre ses connoissances , ne le laissa pas long-
tems en repos dans le lieu de sa naissance. A l'âge de seize ans
Winkelmann se rendit à Berlin avec une lettre de recomman-
dation à M. Dam m , recteur du collège de Cœiln. Les heures
qu'il ne destinoit pas à l'étude, il les employoit à donner des
leçons dans les sciences qu'il possédoit déjà. Bon fils , il faisoit
encore des épargnes avec lesquelles il souiageoit son vieux père.
Après un séjour d'un an à Berlin , il retourna à Stendal dans les
bras de ses parens , et dans la bibliothèque de son instituteur.
Les bienfaits qu'il avoit reçus à Berlin étoient restés gravés dans
son cœur reconnoissant. Au bout de trente ans , il écrivoit de
Ptome à un de ses amis de Zurich , en ces termes :
ce Demandez à M. le professeur Sufzer, si le pasteur Kuhze à
ce Berlin vit encore. Il m'a fait du bien dans le tems que j'y ëtûis
ce au collège. Je lui aurois écrit de B.ome, si je n'avois pas craint
ce que ma lettre n'eût été mal reçue à cause de mon changement
ce de religion. Je prie M.Sulzer de le voir de ma part, et de lui té-
ce moiener les sentimens de ma reconnoissance. J'ai connu aussi
ce dans cette ville le recteur Damm ; je lui fais mes salutations,
ce s'il est encore en vie. Du reste, je n'ai pas revu Berlin depuis
ce l'âge de dix-sept ans ».
Revenu à Stendal , Winkelmann reprit ses études et ses fonc-
tions. C'est un usage assez généralement établi dans les villes
d'Allemagne, que des troupes de pauvres écoliers qu'on nomme
chœurs, se promènent en procession dans les rues, et chantent
des cantiques et des motets. Winkelmann fut le coryphée d'un
de ces chœurs. Cette place lui donnoit non seulement de quoi
fournir au peu de besoins qu'il avoit, mais lui suflisoit encore
les antiquités. On rapporte que son goût pour les recherches de
l'antique se manifesta dès sa plus tendre jeunesse , et que les
jours d'été il altoit avec ses camarades fouiller les sablonnières
de Stendal pour en tirer des fragmens d'urnes , qu'il conservoit
comme des reliques.
Le désir d'étendre ses connoissances , ne le laissa pas long-
tems en repos dans le lieu de sa naissance. A l'âge de seize ans
Winkelmann se rendit à Berlin avec une lettre de recomman-
dation à M. Dam m , recteur du collège de Cœiln. Les heures
qu'il ne destinoit pas à l'étude, il les employoit à donner des
leçons dans les sciences qu'il possédoit déjà. Bon fils , il faisoit
encore des épargnes avec lesquelles il souiageoit son vieux père.
Après un séjour d'un an à Berlin , il retourna à Stendal dans les
bras de ses parens , et dans la bibliothèque de son instituteur.
Les bienfaits qu'il avoit reçus à Berlin étoient restés gravés dans
son cœur reconnoissant. Au bout de trente ans , il écrivoit de
Ptome à un de ses amis de Zurich , en ces termes :
ce Demandez à M. le professeur Sufzer, si le pasteur Kuhze à
ce Berlin vit encore. Il m'a fait du bien dans le tems que j'y ëtûis
ce au collège. Je lui aurois écrit de B.ome, si je n'avois pas craint
ce que ma lettre n'eût été mal reçue à cause de mon changement
ce de religion. Je prie M.Sulzer de le voir de ma part, et de lui té-
ce moiener les sentimens de ma reconnoissance. J'ai connu aussi
ce dans cette ville le recteur Damm ; je lui fais mes salutations,
ce s'il est encore en vie. Du reste, je n'ai pas revu Berlin depuis
ce l'âge de dix-sept ans ».
Revenu à Stendal , Winkelmann reprit ses études et ses fonc-
tions. C'est un usage assez généralement établi dans les villes
d'Allemagne, que des troupes de pauvres écoliers qu'on nomme
chœurs, se promènent en procession dans les rues, et chantent
des cantiques et des motets. Winkelmann fut le coryphée d'un
de ces chœurs. Cette place lui donnoit non seulement de quoi
fournir au peu de besoins qu'il avoit, mais lui suflisoit encore