De l origine de l art. 25
fermoit un ouvrage en terre cuite, représentant le roi Amphictyon
qui reçoit à sa table Bacchus et d'autres dieux (1). Dans un des
portiques de la même ville, nommé le Céramique, à cause de
la quantité d'ouvrages d'argile qui le décoroit , il y avoit deux
morceaux de la même matière : Thésée qui précipite le brigand
Sciron dans la mer, et l'Aurore qui enlève Céphale (2). L'on a
aussi trouvé dans les fouilles de la ville de Pompéia quatre
statues de terre cuite, qu'on voit dans le cabinet d'Herculanum.
Deux de ces statues , un peu au-dessous de la grandeur natu-
relle , représentent des figures comiques de l'un et de l'autre
sexe, avec des masques sur la tête : les deux autres , un peu
plus grandes que nature , nous offrent un Esculape et une
Hygiaea. On y a encore découvert le buste d'une Pallas de
grandeur naturelle, qui tient son bouclier rond du côté du
sein gauche. A l'égard de ces figures de terre , on les peignoit
quelquefois en rouge (5), comme on le voit à une tête d'homme,
et non pas , comme paroît l'avoir com-
pris Winkelmann , aux grandes déesses ;
qui , selon Pausanias ( /. vz'zj , c. 3i ,
princ. p. 664. ) étoient Cérès et Proser-
pme. C. F.
(1) Pausan. liv. j, p. 7, /. i5.
(2) Ibid. pag. 8,1. 10.
On donnoit le nom de Céramique à
un quartier d'Athènes où étoit le porti-
que dont il est question, de même que plu-
sieurs autres portiques. Il fut ainsi nom-
mé , suivant le témoignage de Pausanias,
à l'endroit cité , non à cause de la
quantité d'ouvrages en argile qui le dé-
coroit ; mais d'après Cérainus , un des
héros de son tems , fils de Bacchus et
d'Ariane. Pline ( lie. xxxv, c. 12, sect.
45 ) prétend que cet endroit fut appellé
de la sorte, à cause de l'attelier d'ouvrages
en argile qu'y avoit Calcosthène. Cicé-
Tome I.
ron (De Finib. L 1 , c. 11. ) parle du
Céramique , et dit que de son tems il
y avoit une statue de Crisippe. Dans le
liv. ij, c. 36 , De Legib. , il fait mention
d'un autre lieu appellé Céramique ,
hors des murs d'Athènes , et destiné
aux statuaires, où il n'étoit pas permis de
mettre des Hermès et d'autres ouvrages
enduits. Atticus avoit dans cet endroit
une maison de campagne appellée Cé-
ramique , au rapport même de Cicé-
ron. Epist. ad sittic. lib. 1 , epist. 10.
Vbvez Meursius , Ceramicus gémirais ,
sive de Ceram. Athen. anti/j. lib. sin-
gul. cap. 1 et seq. oper. tom. 1, p. 4.G6.
seq. C. F.
(3) On employoit le minium pour pein-
dre ces statues d'argile : Pline , /. xxxiij
c. y. sect. 36 ; et autant qu'on peut le
croire par ce passage , il paroît qu'on
peignoit ainsi les statues et plusieurs au-
D
fermoit un ouvrage en terre cuite, représentant le roi Amphictyon
qui reçoit à sa table Bacchus et d'autres dieux (1). Dans un des
portiques de la même ville, nommé le Céramique, à cause de
la quantité d'ouvrages d'argile qui le décoroit , il y avoit deux
morceaux de la même matière : Thésée qui précipite le brigand
Sciron dans la mer, et l'Aurore qui enlève Céphale (2). L'on a
aussi trouvé dans les fouilles de la ville de Pompéia quatre
statues de terre cuite, qu'on voit dans le cabinet d'Herculanum.
Deux de ces statues , un peu au-dessous de la grandeur natu-
relle , représentent des figures comiques de l'un et de l'autre
sexe, avec des masques sur la tête : les deux autres , un peu
plus grandes que nature , nous offrent un Esculape et une
Hygiaea. On y a encore découvert le buste d'une Pallas de
grandeur naturelle, qui tient son bouclier rond du côté du
sein gauche. A l'égard de ces figures de terre , on les peignoit
quelquefois en rouge (5), comme on le voit à une tête d'homme,
et non pas , comme paroît l'avoir com-
pris Winkelmann , aux grandes déesses ;
qui , selon Pausanias ( /. vz'zj , c. 3i ,
princ. p. 664. ) étoient Cérès et Proser-
pme. C. F.
(1) Pausan. liv. j, p. 7, /. i5.
(2) Ibid. pag. 8,1. 10.
On donnoit le nom de Céramique à
un quartier d'Athènes où étoit le porti-
que dont il est question, de même que plu-
sieurs autres portiques. Il fut ainsi nom-
mé , suivant le témoignage de Pausanias,
à l'endroit cité , non à cause de la
quantité d'ouvrages en argile qui le dé-
coroit ; mais d'après Cérainus , un des
héros de son tems , fils de Bacchus et
d'Ariane. Pline ( lie. xxxv, c. 12, sect.
45 ) prétend que cet endroit fut appellé
de la sorte, à cause de l'attelier d'ouvrages
en argile qu'y avoit Calcosthène. Cicé-
Tome I.
ron (De Finib. L 1 , c. 11. ) parle du
Céramique , et dit que de son tems il
y avoit une statue de Crisippe. Dans le
liv. ij, c. 36 , De Legib. , il fait mention
d'un autre lieu appellé Céramique ,
hors des murs d'Athènes , et destiné
aux statuaires, où il n'étoit pas permis de
mettre des Hermès et d'autres ouvrages
enduits. Atticus avoit dans cet endroit
une maison de campagne appellée Cé-
ramique , au rapport même de Cicé-
ron. Epist. ad sittic. lib. 1 , epist. 10.
Vbvez Meursius , Ceramicus gémirais ,
sive de Ceram. Athen. anti/j. lib. sin-
gul. cap. 1 et seq. oper. tom. 1, p. 4.G6.
seq. C. F.
(3) On employoit le minium pour pein-
dre ces statues d'argile : Pline , /. xxxiij
c. y. sect. 36 ; et autant qu'on peut le
croire par ce passage , il paroît qu'on
peignoit ainsi les statues et plusieurs au-
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