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Winckelmann, Johann Joachim
Histoire de l'art chez les anciens: avec des notes historiques et critiques de différens auteurs (Band 1) (II[1793/94]) — Paris, 1794

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https://doi.org/10.11588/diglit.11575#0132
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26 Livre I, Chapitre IL

ainsi qu'à une petite figure vêtue en sénateur, trouvée à Vel-
letri au mois de juin 1767. Derrière le socle on lit Crus eus,
qui est le nom de la figure. Je suis possesseur de ces deux mor-
ceaux , dont le dernier est fait d'une seule pièce , y compris le
socle (1). La pratique de peindre le visage en rouge étoit prin-
cipalement usitée pour les figures de Jupiter (2), dont on voyoit
une statue enduite de cette couleur à Phigalie , ville d'Arca-
die (5) ; mais on était aussi dans L'usage de peindre en rouge
le dieu Pan (4). Les Indiens pratiquent encore la même chose
à l'égard de leurs idoles (5). Il paroît que c'est de-là qu'est

très choses en rouge, à cause que le mi-
nium est une couleur vive , et qu'on
préféroit à toutes les autres. CF.

(1) Une autre figurine de terre cuite ,
ainsi peinte et représentant une Furie ,
trouvée dans les environs de Rome, se
voit dans le cabinet de la famille Bor-
gia. C. F.

(2) Plin. xxxv. c. 45.
(5) Plin. /. xxiij, c. 5.

Pline ne dit pas cela. Peut-être étoit-
ce le Bacchus, dont nous parlerons dans
le moment ? C. F.

(4) Paiisan. lib. vù)',p. 681, lin. ult.

Pausanias fait mention d'un simulacre
de Bacchus peint en rouge , qui étoit
dans un temple à Phigalie. Suivant Vir-
gile ( Ecl. x. v. 26 , 27. ) Pan avoit le
visage barbouillé de la même couleur ;
et peut-être étoit-ce de cette couleur
dont on se servoit en Egypte. Hérodote ,
/. ij. cap. 46. p. 126. C. F.

(5) Deila Valle , Viag. t. j. p. 28.
Suivant Pline, ( Hv. xxxv. ch. 7.

sect. 36. ) les Ethyopiens enduisoient de
minium non-seulement les simulacres
de leurs dieux , mais les principaux d'en-
tr'eux s'en colorioient aussi le corps.

Les Egyptiens s'en servoient également
pour quelques-unes de leurs idoles ,
ainsi qu'on le voit par une peinture du
cabinet d'Herculanum , ( tom. iv. pl.
bz, ) et comme l'observent les éditeurs
de cet ouvrage , page 2,53. 71". 8.
Quelques idoles du cabinet Borgia en
font également foi. La coutume de
peindre les statues des dieux subsistoit
encore à Rome du tems d'Àrnobe ,
comme il paroît par son livre Adv.
Gentes l. vj. pag. 196 ; et Pline , ( I.
xxxv. c. 12. sect. 40. ) en attribue
l'invention à Dubitade, qui avoit l'usage
de donner une couleur rouge à l'argile.
Ensuite on imagina, comme le remar-
que le même écrivain ( /. xxxiij. c. 7.
sect. 36. ) et comme le dit Tzetzes
( Ghilia'd. xiij. Iris t. 461. v. 43. ) de
peindre de cette manière le corps des
triomphateurs ; du tems d'Homère les
Grecs peignirent de même la proue de
quelques navires. Iliad. /. ij. et num.
nav. v. 144. Les anciens, et principa-
lement les Egyptiens , enduisoient d'un
bon vernis les statues d'argile , de ma-
nière qu'elles ressenabloient à nos ou-
vrages de porcelaine , ce qui servoit à
 
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