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Winckelmann, Johann Joachim
Histoire de l'art chez les anciens: avec des notes historiques et critiques de différens auteurs (Band 1) (II[1793/94]) — Paris, 1794

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https://doi.org/10.11588/diglit.11575#0321
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De l art chez les Phéniciens, etc. 215

Pour les Perses, comme ils s'établirent fort tard sur les côtes de la
Méditerranée, il y a lieu de croire qu'avant ce tems-là ils ne purent
faire de grands échanges avec les Phéniciens ; d'ailleurs les lan-
gues de ces deux peuples différaient entièrement quant aux ca-
ractères. Il résulte de ces observations , que fart aura été cultivé
dans chaque pays relativement au génie du peuple. Chez les
Perses il paroit avoir fait le moins de progrès ; chez les Egyp-
tiens il semble s'être proposé pour objet la grandeur des formes;
et chez les Phéniciens il aura cherché l'élégance du travail,
ainsi qu'on peut l'inférer de leurs médailles. Les Phéniciens
auront sans doute considéré les ouvrages de l'art comme des
objets de commerce , et les auront transportés dans les pays
étrangers , ce que ne faisoient pas les Egyptiens. De-là il est à
croire que les artistes phéniciens se sont attachés singulière-
ment à travailler les métaux et à fabriquer des ouvrages qui
pussent plaire par-tout : ce qui fait que nous regardons peut-
être comme des productions grecques quelques petites figures
qui sont phéniciennes (1).

§. a3. De toutes les statues de l'antiquité, les plus maltraitées
sont celles des Egyptiens, faites de pierres noires. A l'égard des
statues grecques, la fureur des hommes s'est contenté de leur
abattre la tête et les bras, et de renverser les autres parties qui
se brisoient en tombant du haut de leurs piédestaux. Mais pour
les statues égyptiennes, ainsi que celles qui ont été exécutées
en pierres d Egypte par des artistes grecs , elles ont été brisées

d'Antiq. tom.j, pl. 18, pag. 55 et 56 ,
et deux dans le tom. iij , pl. 12, que
notre auteur a cité ci-dessus page 204 ,
note 1. Nous ayons mis le second de
ces monumens à la tête de ce chapi-
tre , ainsi que M. Huber l'avoit fait.
C'est une amulette sur laquelle M. le
comte de Caylus pense qu'on a voulu
représenter un roi perse occupé à rece-

voir les tributs accoutumés de ses sujets.
L'on y voit différentes espèces d'iiabil-
lemens. C. F,

(1) Palefate , (De inventi. purpurce*) ,
raconte que les rois de Phénicie , et d'au-
tres personnes de cette nation, portoient
de ces petites idoles , dans l'idée de se
rendre par là plus respectables. C.
F.
 
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