De lart chez les Grecs. 317
naturelles pour eux. La nature , après avoir passé par les degrés
du froid et du chaud , s'est fixée dans la Grèce, comme dans
son centre où règne une température moyenne entre fhiver et
l'été (1). Plus elle s'approche de ce centre , plus elle annonce de
franchise et de sérénité , et plus ses opérations se manifestent
généralement par des formes gracieuses et spirituelles, par des
traits décidés et caractéristiques. Entourée sans cesse d'un air
pur et serein, tel qu'Euripide décrit le climat d'Athènes (2),
elle n'est point gênée dans son activité par les brouillards et
les vapeurs ; et, portant plutôt le corps à sa maturité , elle
s'élève avec force dans des statures avantageuses, sur-tout dans
la taille des femmes ( 3 ). En Grèce elle n'aura pas négligé
l'homme , sa créature favorite. Il ne faut pas ajouter foi à ce
que nous disent les scholiastes sur la longueur démesurée des
têtes ou des visages des habitans delà péninsule d'Eubée (4) :
ce sont des rêveries absurdes qui n'ont été avancées que pour
dériver dedà le nom de ces peuples , appellés m«^wsç , au rap-
port de Polybe. Les Grecs sentoient les avantages qu'ils avoient
sur les autres nations par rapport à la taille (5), et ils faisoient*
en général, plus de cas de la beauté qu'aucun autre peuple (6).
( 1 ) Hérodot. /. iij, p. 127 , /. 11.
Plat. Tim. , pag. 47 5 , l. 43, ed. Bas.
3.534-
(2) Med. v. 829-839.
(5) Voyez à la page 5 , note 3, la
manière dont M. Paw critique l'idée
que Winkelmaim donne de la disposi-
tion du sol et de la nature du climat de
la Grèce. J.
(4) Schol. Apollo?i l. y, v. 1024.
(5) Lib. v , pag. 431. A, Eu égard
à leur mérite et à leur valeur , comme
le dit Polybe , et non relativement à leur
beauté et à leur stature avantageuse. C.
F.
( 6) Les prêtres de Jupiter adolescent
à Egée. ( Pausan. /. vij, pag. 585, /. 2 ) ;
celui d'Apollon à Isménie , ( Pausan.
/. ix , p. y3o , /. 25 ) ; et celui qui con-
duisoit la procession de Mercure à Ta-
nagre, ( Pausan. /. îx , p. yÔ2 , /. 28 ) ,
en portant un agneau sur son épaule ,
étoient toujours de jeunes garçons qui
avoient remporté le prix de la beauté
dans les jeux publics. Ceux de la ville
iTEgeste en Sicile firent ériger un mo-
nument à un certain Philippe , quoiqu'il
ne fût pas leur citoyen, étant Croto-
niate , uniquement à cause de sa grande
beauté. 11 étoit révéré comme un héros
déifié , et on lui faisoit des sacrifices.
Hérodot. /. v , p. 191 , ad fin.
naturelles pour eux. La nature , après avoir passé par les degrés
du froid et du chaud , s'est fixée dans la Grèce, comme dans
son centre où règne une température moyenne entre fhiver et
l'été (1). Plus elle s'approche de ce centre , plus elle annonce de
franchise et de sérénité , et plus ses opérations se manifestent
généralement par des formes gracieuses et spirituelles, par des
traits décidés et caractéristiques. Entourée sans cesse d'un air
pur et serein, tel qu'Euripide décrit le climat d'Athènes (2),
elle n'est point gênée dans son activité par les brouillards et
les vapeurs ; et, portant plutôt le corps à sa maturité , elle
s'élève avec force dans des statures avantageuses, sur-tout dans
la taille des femmes ( 3 ). En Grèce elle n'aura pas négligé
l'homme , sa créature favorite. Il ne faut pas ajouter foi à ce
que nous disent les scholiastes sur la longueur démesurée des
têtes ou des visages des habitans delà péninsule d'Eubée (4) :
ce sont des rêveries absurdes qui n'ont été avancées que pour
dériver dedà le nom de ces peuples , appellés m«^wsç , au rap-
port de Polybe. Les Grecs sentoient les avantages qu'ils avoient
sur les autres nations par rapport à la taille (5), et ils faisoient*
en général, plus de cas de la beauté qu'aucun autre peuple (6).
( 1 ) Hérodot. /. iij, p. 127 , /. 11.
Plat. Tim. , pag. 47 5 , l. 43, ed. Bas.
3.534-
(2) Med. v. 829-839.
(5) Voyez à la page 5 , note 3, la
manière dont M. Paw critique l'idée
que Winkelmaim donne de la disposi-
tion du sol et de la nature du climat de
la Grèce. J.
(4) Schol. Apollo?i l. y, v. 1024.
(5) Lib. v , pag. 431. A, Eu égard
à leur mérite et à leur valeur , comme
le dit Polybe , et non relativement à leur
beauté et à leur stature avantageuse. C.
F.
( 6) Les prêtres de Jupiter adolescent
à Egée. ( Pausan. /. vij, pag. 585, /. 2 ) ;
celui d'Apollon à Isménie , ( Pausan.
/. ix , p. y3o , /. 25 ) ; et celui qui con-
duisoit la procession de Mercure à Ta-
nagre, ( Pausan. /. îx , p. yÔ2 , /. 28 ) ,
en portant un agneau sur son épaule ,
étoient toujours de jeunes garçons qui
avoient remporté le prix de la beauté
dans les jeux publics. Ceux de la ville
iTEgeste en Sicile firent ériger un mo-
nument à un certain Philippe , quoiqu'il
ne fût pas leur citoyen, étant Croto-
niate , uniquement à cause de sa grande
beauté. 11 étoit révéré comme un héros
déifié , et on lui faisoit des sacrifices.
Hérodot. /. v , p. 191 , ad fin.