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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 6.1891

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Nr. 2
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Wyzewa, Teodor de: Thomas Lawrence et la Société anglaise de son temps, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24450#0132

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THOMAS LAWRENCE

ET

LA SOCIÉTÉ ANGLAISE DE SON TEMPS

(deuxième article1.)

III

LES COMMENCEMENTS DE LA GLOIRE

« J’ai mal commencé la vie », disait tristement Lawrence aux
dernières années de la carrière en apparence la plus brillante, la
plus heureuse et la plus enviable qui soit. Il avait en effet le senti-
ment d’avoir de toute façon mal commencé la vie. Au désir d’être à la
mode et de contenter ses modèles, il avait sacrifié son intime désir
d’approfondir la nature, de produire lentement et patiemment des
oeuvres d’une beauté durable, et de se contenter soi-même : c’était là
une première faute qu’il ne pouvait se pardonner. Il maudissait le
hasard qui jadis avait fait entrer dans son modeste atelier de
Jermyn Street la belle et élégante Miss Farren. Dans cet atelier où
peut-être, un moment auparavant, le vieux Reynolds était venu
grommeler des théories sur le grand art, la nécessité de l’étude et de
l’observation assidue, Miss Farren était entrée si belle et si élégante
que le seul froufrou du satin de son john-clock avait suffi pour faire
oublier au jeune homme le grand art, les maîtres et tout le reste,
sauf l’exquise vision délicieusement artificielle qu’il avait sous les
yeux. Il l’avait peinte telle qu’elle lui était apparue dans ce premier

•1. Voy. Gazette des Beaux-Arts, 38 période, t. V, p. 119.
 
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