son élargissement pour la navigation, qui fut exécuté il y a une
quinzaine d'années. Car ce serait à cette époque que remonterait
l'extension de l'infection. Le type régnant, à l'exclusion presque
complète des autres, serait le type tierce; la fièvre pernicieuse aurait
été assez fréquente dans les années antérieures, mais un seul cas
aurait été observé dans le courant de l'année dernière. Flood croit
que deux facteurs produisent la malaria à Ismaïlia : 1° l'infiltration
du sol par l'eau du canal d'eau douce, 2° le mélange des eaux douces
et salées dans le Canal maritime. Cela est-il réellement ainsi? Je
ne voudrais pas essayer de résoudre ici cette question. Sûrement
l'infiltration du sol par les eaux du Nil, et à Ismaïlia en particulier
par les eaux du canal d'eau douce, joue un grand rôle dans la produc-
tion de l'impaludisme. Car nous voyons la plupart des cas apparaî-
tre, et au Caire même, presque les seuls cas en automne au moment
où par suite de la crue du Nil et du changement du niveau de la
nappe souterraine, le sol offre une humidité plus grande qu'à l'ordi-
naire. « En Egypte, dit Pruner, c'est en automne que régnent en
général les fièvres ». Griesinger et presque tous les observateurs
d'aujourd'hui partagent cet avis. Moi-même, après un séjour d'une
année au Caire, n'ai pu observer des cas typiques de malaria qu'en
automne après la crue. Il est vrai qu'il existe à Ismaïlia des cas
pendant toute l'année, mais vous pouvez vous rendre compte par
le tableau n° II, que j'ai l'honneur de vous présenter, qu'en autom-
ne les fièvres augmentent dans de grandes proportions. C'est par
l'obligeante entremise du Dr Arbaud, d'Ismaïlia, que la Compagnie
de Suez a bien voulu me fournir ces données.
Quant aux cas du Caire, nous savons déjà, d'après les observations
de Griesinger, qu'ils étaient assez rares avant une quarantaine d'an-
nées, et d'après les observations de différents médecins praticiens
du Caire, nous pouvons nous rendre compte que cela n'a pas changé
depuis. M. le Dr Wild m'a affirmé que certaines années, il n'a eu
aucun cas typique à soigner à l'hôpital allemand. Voici ce que me
dit mon collègue, le Dr Fouquet :
« Les fièvres paludéennes à formes intermittentes sont rares au
Caire et j'ai, depuis trois ou quatre ans, de moins en moins l'occasion
d'en voir. Depuis onze ans et demi que j'exerce dans cette ville, j'en
ai vu environ 95 cas, mais un tiers au moins de ces cas avaient été
quinzaine d'années. Car ce serait à cette époque que remonterait
l'extension de l'infection. Le type régnant, à l'exclusion presque
complète des autres, serait le type tierce; la fièvre pernicieuse aurait
été assez fréquente dans les années antérieures, mais un seul cas
aurait été observé dans le courant de l'année dernière. Flood croit
que deux facteurs produisent la malaria à Ismaïlia : 1° l'infiltration
du sol par l'eau du canal d'eau douce, 2° le mélange des eaux douces
et salées dans le Canal maritime. Cela est-il réellement ainsi? Je
ne voudrais pas essayer de résoudre ici cette question. Sûrement
l'infiltration du sol par les eaux du Nil, et à Ismaïlia en particulier
par les eaux du canal d'eau douce, joue un grand rôle dans la produc-
tion de l'impaludisme. Car nous voyons la plupart des cas apparaî-
tre, et au Caire même, presque les seuls cas en automne au moment
où par suite de la crue du Nil et du changement du niveau de la
nappe souterraine, le sol offre une humidité plus grande qu'à l'ordi-
naire. « En Egypte, dit Pruner, c'est en automne que régnent en
général les fièvres ». Griesinger et presque tous les observateurs
d'aujourd'hui partagent cet avis. Moi-même, après un séjour d'une
année au Caire, n'ai pu observer des cas typiques de malaria qu'en
automne après la crue. Il est vrai qu'il existe à Ismaïlia des cas
pendant toute l'année, mais vous pouvez vous rendre compte par
le tableau n° II, que j'ai l'honneur de vous présenter, qu'en autom-
ne les fièvres augmentent dans de grandes proportions. C'est par
l'obligeante entremise du Dr Arbaud, d'Ismaïlia, que la Compagnie
de Suez a bien voulu me fournir ces données.
Quant aux cas du Caire, nous savons déjà, d'après les observations
de Griesinger, qu'ils étaient assez rares avant une quarantaine d'an-
nées, et d'après les observations de différents médecins praticiens
du Caire, nous pouvons nous rendre compte que cela n'a pas changé
depuis. M. le Dr Wild m'a affirmé que certaines années, il n'a eu
aucun cas typique à soigner à l'hôpital allemand. Voici ce que me
dit mon collègue, le Dr Fouquet :
« Les fièvres paludéennes à formes intermittentes sont rares au
Caire et j'ai, depuis trois ou quatre ans, de moins en moins l'occasion
d'en voir. Depuis onze ans et demi que j'exerce dans cette ville, j'en
ai vu environ 95 cas, mais un tiers au moins de ces cas avaient été