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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 4.1893(1894)

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Nr. 8
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Ventre, F.: Origines des noms Égypte, copte et papyrus
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https://doi.org/10.11588/diglit.12696#0350

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— 335 —

phite) de jj f ° ânb-hcdj-t (Meraphis), etc., notre mot Kmt ou

Gmt devient Krnti ou. Gmti habitant de Kmt.
Mais on sait que dans la langue des Coptes m se changeant

souvent en Jj b, peut être prononcé b : mar, bcf (œil); tmletn,

tmleb (souiller); hmem, hmeb 'dormir) ; sarmem, sarmeb(bâton) ;
Nemrod, Nebrod ; Chnoumis, Chnoubis; Méroé, Béroé; Astra-

moras, Astraboras (le fleuve Atbara).......Et, enfin, Kmti ou

Gmti, a pu, aussi, avoir été prononcé Kbti ou Gbti, d'où le mot
passé dans l'arabe GKbii, et ainsi conservé par les Coptes eux-
mêmes depuis la conquête musulmane.

Il me reste à présenter quelques observations sur l'étymologie
même des racines que je viens de commenter.

On s'est demandé bien des fois pourquoi, dans Homère, l'Egypte
et le fleuve qui l'arrose portent le même nom, le nom de JEgyptus,
Aiguptos. — Dans la racine Km-t du mot Gbti, il y a le radical
B <=. ou 55 c==- Km qui veut dire « noir », d'où le nom de «Noir
paj's» Km nu-it donné à l'Egypte, nom justifié par la couleur du
sol-alluvion du Nil. Mais le mot grec Mêlas, lui-même, qui signifie
« noir », ne servait-il pas aussi à désigner le fleuve égyptien ? —
Mêlas, l'un des noms du Nil, dit M. Bouillet dans son Dictionnaire
classique de géographie.

En résumé : d'une part, c'est le nom Aiguptos qui est appliqué
indistinctement à l'Egypte et à son fleuve; d'autre part, c'est le
même qualificatif (noir, Mêlas ou Km) qui est appliqué à la contrée
proprement dite et au fleuve. Et, c'est en somme, ce qui a lieu
aussi, dans nos temps modernes, pmr certaines dénominations
géographiques:

L'Uruguay et le Paraguay, rivières et contrées;

La Sénégambie contrée, et le Sénégal et la Gambie fleuves;

Le Congo, royaume et fleuve;

Le Niger ou fleuve h noir », et le continent « noir » ou Nigritie;

Enfin, les Espagnols disent : LaPlata, rivière et contrée a argen-
tines », c'est-à-dire de l'« argent » (Plata).

De même que les anciens Grecs ont pu dire, pour le pays, fleuve
et contrée du « papyrus »: aiguptos pour hai djpt-os suivant une
des racines égyptiennes que j'ai commentées.

Bulletin de l'Institut Egyptien, fasc. 7. 23
 
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