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devint en latin Nilus et passa dans les diverses langues de nos jours1.
Lors de ma lecture, M. le président fit observer que : « Le jeu sur
la valeur numérique des lettres a existé et existe encore parmi les
littérateurs arabes---- Evidemment cette pratique nous vient des
pythagoriciens 2 ». A ce sujet, ajoutons, de même que le mot NetXoç
la somme totale des lettres de MeiOpa; et de Appasa; font également,
chacun, précisément la somme de 3653.
M. Ventre bey faisait remarquer que : «... le troisième mois de
la première saison ou tétraménie Scha correspondant à la crue du
fleuve, est Atyr ou Atour... Le 1er Atyr ou Atour répondait donc à
ce que nous appelons aujourd'hui, dans le calendrier grégorien, le
20 août ; c'est, comme on sait, l'époque de l'ouverture des grandes
canaux d'inondation. Et le mois d'Atour répond bien aussi au mois
de l'inondation; c'était bien en un mot, « le mois du Nil », tirant
son nom du nom même du fleuve égyptien 4 ».
L'étymologie est des plus intéressantes, mais on peut faire une
réflexion. Si cette étymologie est correcte on doit trouver une origine
analogue pour d'autres noms de mois, c'est-à-dire des noms dérivés
des phénomènes naturels. Il y a encore une observation à faire. Il
est vrai que le nom &.-euop, du dialecte copte de la Basse-Egypte
(memphitique), correspondrait au grec àôùp et serait l'équivalent de
l'ancien égyptien atur, mais le dialecte copte parlé dans la Basse-
Egypte est plus moderne que celui de la Haute-Egypte (le thébain).
Dans ce dernier, et plus ancien dialecte, on trouve ce nom de mois
écrit (>&TUjp qui correspond à Parabe jj^. En effet, dans ces
noms de mois, on remarque une certaine équivalence entre le dia-
lecte de la Basse-Egypte et le grec, et entre celui de la Haute-
Egypte et l'arabe. Par exemple, en copte 5CO° AK CM), en grec, x0l«x,
puis Ki&ÔK (T), arabe ^tf de même cDA.JUl£rfuue (M), grec, *a[ie-
vw9, TT<\pJU(> A.T (T), arabe, s.
A propos de ma communication, M. Sickenberger faisait remar-
1 Le Nil (étude archéologique), — Bulletin de l'Institut égyptien, novembre 1892, p. -165 et
suivantes. Voyez-y également la théorie selon laquelle le nom grec serait un nom fabriqué du
nombre 365, nombre des jours de l'année.
2 Bulletin de l'Institut égyptien, novembre -1892, p. -161.
3 Voy. King, The Gnostics and their remains, p. 254.
4 Bulletin de l'Institut égyptien, 1892, p. 161 et suiv., cf. 219 s. et 223 s.
5 Stern, Koptische Grammatik, § 290.
devint en latin Nilus et passa dans les diverses langues de nos jours1.
Lors de ma lecture, M. le président fit observer que : « Le jeu sur
la valeur numérique des lettres a existé et existe encore parmi les
littérateurs arabes---- Evidemment cette pratique nous vient des
pythagoriciens 2 ». A ce sujet, ajoutons, de même que le mot NetXoç
la somme totale des lettres de MeiOpa; et de Appasa; font également,
chacun, précisément la somme de 3653.
M. Ventre bey faisait remarquer que : «... le troisième mois de
la première saison ou tétraménie Scha correspondant à la crue du
fleuve, est Atyr ou Atour... Le 1er Atyr ou Atour répondait donc à
ce que nous appelons aujourd'hui, dans le calendrier grégorien, le
20 août ; c'est, comme on sait, l'époque de l'ouverture des grandes
canaux d'inondation. Et le mois d'Atour répond bien aussi au mois
de l'inondation; c'était bien en un mot, « le mois du Nil », tirant
son nom du nom même du fleuve égyptien 4 ».
L'étymologie est des plus intéressantes, mais on peut faire une
réflexion. Si cette étymologie est correcte on doit trouver une origine
analogue pour d'autres noms de mois, c'est-à-dire des noms dérivés
des phénomènes naturels. Il y a encore une observation à faire. Il
est vrai que le nom &.-euop, du dialecte copte de la Basse-Egypte
(memphitique), correspondrait au grec àôùp et serait l'équivalent de
l'ancien égyptien atur, mais le dialecte copte parlé dans la Basse-
Egypte est plus moderne que celui de la Haute-Egypte (le thébain).
Dans ce dernier, et plus ancien dialecte, on trouve ce nom de mois
écrit (>&TUjp qui correspond à Parabe jj^. En effet, dans ces
noms de mois, on remarque une certaine équivalence entre le dia-
lecte de la Basse-Egypte et le grec, et entre celui de la Haute-
Egypte et l'arabe. Par exemple, en copte 5CO° AK CM), en grec, x0l«x,
puis Ki&ÔK (T), arabe ^tf de même cDA.JUl£rfuue (M), grec, *a[ie-
vw9, TT<\pJU(> A.T (T), arabe, s.
A propos de ma communication, M. Sickenberger faisait remar-
1 Le Nil (étude archéologique), — Bulletin de l'Institut égyptien, novembre 1892, p. -165 et
suivantes. Voyez-y également la théorie selon laquelle le nom grec serait un nom fabriqué du
nombre 365, nombre des jours de l'année.
2 Bulletin de l'Institut égyptien, novembre -1892, p. -161.
3 Voy. King, The Gnostics and their remains, p. 254.
4 Bulletin de l'Institut égyptien, 1892, p. 161 et suiv., cf. 219 s. et 223 s.
5 Stern, Koptische Grammatik, § 290.