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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 2) — Paris, 1833

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https://doi.org/10.11588/diglit.667#0017

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(6)
thènes, qui florissait du temps de Périclès. II fut élevé à Apollon surnommé Epicurius (secourable),
parce qu'il secourut les Phigaliens attaqués d'une maladie épidémique, à l'époque de la guerre contre les
Athéniens et les peuples du Péloponèse. Il est tout en marbre, même le toit. La statue en bronze d'Apol-
lon, haute de i-x pieds, qui était dans le temple, est maintenant sur la place publique de MégalopohV.
C'est donc à l'époque la plus brillante des arts dans la Grèce, et sous la direction du plus célèbre
architecte de Périclès, que le temple d'Apollon a été construit; aussi est-ce avec quelque vraisemblance
que M. le baron de Stackelberg suppose, pour qu'il y ait harmonie parfaite, qu'Alcamène fut
chargé d'en faire les sculptures. Construit dans la 86'olympiade, dit ce voyageur, il fut détruit
dans le moyen âge : on en détacha les pierres, afin d'enlever les bronzes qui les liaient ensemble.
On peut aussi attribuer la chute d'une grande partie de ce monument à des tremblements de terre,
d'après les hors d'aplomb qu'on remarque dans presque toutes les colonnes restées debout, et
qui seraient infailliblement droites sur leurs bases si de violentes secousses ne les eussent ébranlées.

Parmi les auteurs modernes qui ont écrit sur ce monument, nous citerons Chandler, qui en donne
la description d'après celle de l'architecte français Bocher. Ce fut en 1818 que le baron C. Haller,
M. Linkh, M. Bronsted, et les artistes anglais C. R. Cokerell et J. Foster entreprirent les fouilles, dans
lesquelles ils trouvèrent la fameuse frise de marbre qui ornait l'entablement du naos, et qui représen-
tait le combat des Centaures et des Lapythes et celui des Grecs contre les Amazones (voy. planches XX,
XXI et XXII ). Ils trouvèrent aussi au fond du naos des débris d'une statue colossale, et en avant du
temple des fragments de métopes du devant du pronaos, aussi en marbre (voy. planche XXIII). Toutes
ces sculptures, savamment expliquées par M. le baron de Stackelberg, sont maintenant au Musée de
Londres. Les mêmes fouilles ont fait connaître aussi quantité de fragments d'architecture qui existent
encore surplace, et quelques parties d'ornements qui ont été enlevés, tels qu'un chapiteau corinthien,
des petits ornements en bronze, et des fragments de tuile de terre cuite et de marbre provenant du
oit du temple. .

L'ouvrage de M. le baron de Stackelberg, que nous avons cité plus haut, nous a fourni une partie des
renseignements que nous donnons. Cet ouvrage remarquable et enrichi de belles planches contient des
recherches archéologiques sur le monument, et de savantes descriptions des bas-reliefs qu'il a pu y voir.

Après lui, M. Donaldson publia en i83o l'architecture du temple; dans l'un et l'autre de ces deux ou-
vrages se trouvent quelques fragments qui n'existent plus sur les lieux, et dont cependant nous avons
profité pour compléter notre travail.

Les autres voyageurs modernes que nous avons aussi consultés sont MM. Daudwell, Poucqueville,
Gell et Leake.

Les ruines du temple de Phigalie se trouvent encore aujourd'hui à peu près dans l'état où elles furent
laissées après les fouilles de 1818. On peut dire que de toutes les antiquités du Péloponèse il n'en est
pas qui offrent autant de parties intactes et autant de fragments renversés que cet édifice.

Presque toutes les colonnes du portique extérieur sont debout et couronnées de leur architrave ; on
retrouve aussi en place la partie inférieure du mur de la cella, et, comme documents très-précieux,
toutes les bases des colonnes ioniques engagées de la décoration intérieure du naos : une de ces colonnes
est presque entière. Parmi les fragments renversés se trouvent des chapiteaux, des soffites, des cais-
sons en pierre et en marbre, des corniches, des antéfixes, toutes les parties de la couverture, et quan-
tité d'autres débris qui nous ont été très-utiles pour la restauration du temple, telle que nous la donnons.

Deux choses particulières à ce temple, et dignes de remarque, c'est d'abord sa disposition qui est
presque au nord, tandis que tous les autres, dans l'antiquité, étaient tournés vers l'est. La colonne co-
rinthienne unique de l'intérieur, que nous rétablissons d'après l'opinion incontestable de MM. de Stackel-
berg et Donaldson, cette colonne, disons-nous, qui se trouve précisément devant la statue du dieu,
a donné lieu à diverses explications archéologiques que nous laissons à d'autres à examiner. Elle est,
suivant M. de Stackelberg, le plus ancien exemple de l'ordre corinthien.

Si, à la description de cet.édifice, dont nous nous sommes attachés à reproduire la perfection des dif-
férentes parties dans nos dessins, on ajoute que tous les soins, même les recherches les plus minutieuses,
ont été apportés dans sa construction, qu'on n'y a employé que la pierre calcaire la plus dure et la plus

■ Pausan, liv. VIII, chap. xxx et M.
 
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