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La discussion s'engage sur la queslion de savoir si le deblaiement des
ruinesdu Hoh-Landsberg ne seraitpas plus urgentque la consolidalion des
tours d'Eguisheim. Le comite prend en consideration les remarques faites
sur l'interet que presente, au point de vue de l'arcliitecture militaire, le
Hoh-Landsberg, et decide qu'apres les travaux de consolidalion des tours
d'Eguisheim, dont la depense, aux termes du rapport de M. Ringeisen,
ne doit pas exceder 4 ou 500 francs, les 2 ou 300 francs restants seront
employes au deblaiement du Hoh-Landsberg. M. Chauffour promet de s'en-
tendre avec M. Rudier, maire de Hüsseren pour faire commencer les tra-
permettez - moi de trouver daiis cet enonce, qui n'est qu'un Heu commun bon ä repeter,
perniettez-moi d'y voir aussi le symbole de ce que doit ötre la subdivisiöu de notre labeur
archeologique et historique, un mode de simpUBcation, un encouragement pour les efforts
individuels les plus modestes, mais non la rupture du lien qui fait notre honneur et notre
force.
Je pourrais, en faveur du maintien de notre union, alleguer encore des motifs puises dans
une serie d'idees empruntees a la configuratiou geographique de notre sol, et, en m'elen-
dant ä ce sujet, je ne courrais d'autre risque que celui de paraitre ä quelques-uns d'entre
vous un peu fautastique. Mais en face de collegues que je sais etre bienveillants, je puis ä
la rigueur me liasarder ä subir quelque^objectiou ou a provoquer un leger sourire.
Lorsque je vois dans uue province voisine, en Lorraiue, plusieurs societes archeologiques
distincles, lorsque le meme fait se reproduit en Normandie, par exemple, je pense avoir trouve
la raison de ce fractionnement: Rouen et Caen; Metz, Nancy et Epinal; Besancon et Mont-
beliard; Dijon et Autun, forment des centres bieu distinets, autour desquels se groupent
des interets et des antecedents divers, et oü le terrain lui-meme semble sc pröter et re-
clamer, pour les explorations bistoriques, des groupes de travailleurs distinets.
En Alsace, ce n'est pas tout ä fait le meme cas. Quelque fractionnee que soit notre bistoire
au moyen äge, le sol meme de toute la province, entre la Lauter, les Vosges, le Rhin et le
Jura, est d'uue admirable continuite; ii forme un tout presque homogene; aussi les habilanls
de l'Alsace, quand vous leur parlez de leur terre natale, la comprennent-ils bien une et
indivise, depuis Huningue et ßelfort jusqu'ä Lauterbourg et Wissembourg, et meme, par
droit de Souvenir, jusqu'ä Landau. La capitale de l'aucienne Alsace forme bien et düment le
centre de ce tout geographique; une societe historique d'Alsace, renfermant dans son sein
les travailleurs et souscripteurs benevoles de toute la province, n'est point un ideal pre-
tentieux; eile est l'expression d'une donnee millenaire. — La circonscription nettement
accentuee de notre province donne raison a ceux qui verraient avec regret des tendances
individuelles ou cantonales sc substituer ä une harmonie fraternelle. La ligne du chemin defer
qui relie, sans interruption, toutes les importantes localites de ce beau tout, est aussi 1'agent
actif et le Symbole materiel d'une desirable et legitime unite proviuciale. Ne donnons jamais
un dementi ä cette physionomie sympathique du sol lui-meme, et que la meme pensee
contiuue ii nous inspirer dans l'inolfensive etude de notre passe provincial. — Queletravail
administratif soit simplifle par la division departementale officielle, rien de mieux; mais,
daiis la region sereine et elevee de l'etude, ne creons pas des barrieres factices. Que nos
yeux restent attaches au möme but, et que nos pensees elaborees soient confiees au mOme
reservoir, alors les resultats du labeur individuel devieunent la joie de tous.
Je pourrai, je l'es_pere, en partant, empörter la satisfaction de dire ä ceux de nos col-
legues demeures a Strasbourg, quo nous avons trouve ici l'ancien et cordial accueil et la
garantie d'une collaboration unitaire.
II- Kerie. — T. i. — (P.-V.) \ i
La discussion s'engage sur la queslion de savoir si le deblaiement des
ruinesdu Hoh-Landsberg ne seraitpas plus urgentque la consolidalion des
tours d'Eguisheim. Le comite prend en consideration les remarques faites
sur l'interet que presente, au point de vue de l'arcliitecture militaire, le
Hoh-Landsberg, et decide qu'apres les travaux de consolidalion des tours
d'Eguisheim, dont la depense, aux termes du rapport de M. Ringeisen,
ne doit pas exceder 4 ou 500 francs, les 2 ou 300 francs restants seront
employes au deblaiement du Hoh-Landsberg. M. Chauffour promet de s'en-
tendre avec M. Rudier, maire de Hüsseren pour faire commencer les tra-
permettez - moi de trouver daiis cet enonce, qui n'est qu'un Heu commun bon ä repeter,
perniettez-moi d'y voir aussi le symbole de ce que doit ötre la subdivisiöu de notre labeur
archeologique et historique, un mode de simpUBcation, un encouragement pour les efforts
individuels les plus modestes, mais non la rupture du lien qui fait notre honneur et notre
force.
Je pourrais, en faveur du maintien de notre union, alleguer encore des motifs puises dans
une serie d'idees empruntees a la configuratiou geographique de notre sol, et, en m'elen-
dant ä ce sujet, je ne courrais d'autre risque que celui de paraitre ä quelques-uns d'entre
vous un peu fautastique. Mais en face de collegues que je sais etre bienveillants, je puis ä
la rigueur me liasarder ä subir quelque^objectiou ou a provoquer un leger sourire.
Lorsque je vois dans uue province voisine, en Lorraiue, plusieurs societes archeologiques
distincles, lorsque le meme fait se reproduit en Normandie, par exemple, je pense avoir trouve
la raison de ce fractionnement: Rouen et Caen; Metz, Nancy et Epinal; Besancon et Mont-
beliard; Dijon et Autun, forment des centres bieu distinets, autour desquels se groupent
des interets et des antecedents divers, et oü le terrain lui-meme semble sc pröter et re-
clamer, pour les explorations bistoriques, des groupes de travailleurs distinets.
En Alsace, ce n'est pas tout ä fait le meme cas. Quelque fractionnee que soit notre bistoire
au moyen äge, le sol meme de toute la province, entre la Lauter, les Vosges, le Rhin et le
Jura, est d'uue admirable continuite; ii forme un tout presque homogene; aussi les habilanls
de l'Alsace, quand vous leur parlez de leur terre natale, la comprennent-ils bien une et
indivise, depuis Huningue et ßelfort jusqu'ä Lauterbourg et Wissembourg, et meme, par
droit de Souvenir, jusqu'ä Landau. La capitale de l'aucienne Alsace forme bien et düment le
centre de ce tout geographique; une societe historique d'Alsace, renfermant dans son sein
les travailleurs et souscripteurs benevoles de toute la province, n'est point un ideal pre-
tentieux; eile est l'expression d'une donnee millenaire. — La circonscription nettement
accentuee de notre province donne raison a ceux qui verraient avec regret des tendances
individuelles ou cantonales sc substituer ä une harmonie fraternelle. La ligne du chemin defer
qui relie, sans interruption, toutes les importantes localites de ce beau tout, est aussi 1'agent
actif et le Symbole materiel d'une desirable et legitime unite proviuciale. Ne donnons jamais
un dementi ä cette physionomie sympathique du sol lui-meme, et que la meme pensee
contiuue ii nous inspirer dans l'inolfensive etude de notre passe provincial. — Queletravail
administratif soit simplifle par la division departementale officielle, rien de mieux; mais,
daiis la region sereine et elevee de l'etude, ne creons pas des barrieres factices. Que nos
yeux restent attaches au möme but, et que nos pensees elaborees soient confiees au mOme
reservoir, alors les resultats du labeur individuel devieunent la joie de tous.
Je pourrai, je l'es_pere, en partant, empörter la satisfaction de dire ä ceux de nos col-
legues demeures a Strasbourg, quo nous avons trouve ici l'ancien et cordial accueil et la
garantie d'une collaboration unitaire.
II- Kerie. — T. i. — (P.-V.) \ i