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Société de l'Histoire de l'Art Français [Editor]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1920

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Moselius, Carl D.: Un peintre d'origine française à la cour de Gustave III: Louis Masreliez
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https://doi.org/10.11588/diglit.19305#0068

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— 56 —

Si j’ose obéir à votre aimable appel et prendre la parole
devant vous, c’est parce que mon sujet vous regarde de
très près. Je vais vous parler d’un de vos compatriotes
qui est venu chez nous petit enfant, qui y est resté jus-
qu’à sa mort, mais qui, néanmoins, a su garder toutes les
qualités de sa race. Si j’ajoute que ce Français appartient
à toute une lignée d’artistes français qui ont travaillé chez
nous au xvme siècle et qui nous ont doté de ce que nous
avons de plus beau et de plus fort, vous comprendrez
sans doute que c’est avec une vive joie que j’ai saisi l’oc-
casion que vous m’avez offerte de m’acquitter un peu
de ma dette envers eux qui est aussi en même temps une
dette envers vous. Malheureusement, je ne suis qu’un
faible interprète qui connaît mal votre langue, mais je
compte sur votre indulgence.

Il y a dans l’art du xvme siècle un double courant qui
va entre la France et la Suède. Plusieurs de nos artistes,
— non les moins doués, — quittent leurs pays pour se
perfectionner dans leur art à Paris et y restent parfois
toute leur vie. Roslin, par exemple, qui reflète fidèlement
dans sa longue production la transformation du style
Louis XV en style Louis XVI, Lafrensen ou Lavreince,
comme vous dites, dont les petites gouaches gris-perle
tentent tous les amateurs, et le miniaturiste par préfé-
rence du xvme siècle, le célèbre Hall, pour ne nommer
que quelques-uns. Mais ce n’est pas de ces artistes que
j’ai à m’occuper aujourd’hui. Vous les connaissez d’ail-
leurs mieux que moi, car vous les avez tous adoptés, —
c’est du contre-courant, qui, de Paris, se dirige vers Stock-
holm, où, pour parler plus exactement, vers le château
royal à Stockholm, que j’ai quelques mots à vous dire
avant d’aborder mon sujet.

Au moment où le roi Charles XI mourut, le vieux châ-
teau du moyen âge brûla entièrement. En Nicodemus
Tessin le jeune, la Suède possédait heureusement un
architecte de premier ordre auquel on pouvait confier la
tâche d’élever le nouveau château. Pendant le règne de
Charles XII et les rudes années qui suivirent ses guerres,
le travail marcha péniblement, pour n’être achevé dans
ses grandes lignes que vers 1730. Mais, sauf quelques
 
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