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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1920

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Discours de M. Henri Stein, président de la Société
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https://doi.org/10.11588/diglit.19305#0096

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— 74 —

échos ici même; si l’on en juge par la foule qui se presse
curieuse, dans notre grand Musée national, à chaque réou-
verture de salles nouvelles.

Je sais bien que toute médaille a son revers, que toute
innovation expose à des reproches. Vous avez tous lu la
longue diatribe, — le mot ne me semble pas trop fort, —
qu’un critique d’art a lancée, du haut de cette tribune
infaillible qu’est la « Revue des Deux Mondes * », contre
la disparition du Salon Carré, « cette constellation
suprême au ciel de l’idéal », selon sa propre expression. Il
parle de cataclysme, évoque les mânes de Taine et de
Fromentin qu’un tel chambardement désorienterait déses-
pérément. Il affirme que nos Musées sont faits pour le
passant ignorant des travaux d’exégèse, mais épris d’idéal
et n’ayant cure d’un aménagement scientifique. Il n’a que
faire des professeurs d’histoire, de la méthode scolastique
qui, d’après lui, dérive du pédantisme germanique. Il pré-
fère un ensemble de beautés dissemblables et inharmo-
nieuses à une formation didactique, la confusion des
valeurs et des couleurs à une juxtaposition et à une
répartition par écoles, auxquelles le public, à son sens,
ne souhaite pas d’être initié. Il serait facile de répondre
à ce pamphlet d’un traditionaliste impénitent, de souli-
gner en son article des contradictions évidentes, d’en
faire ressortir le caractère malveillant et les insinuations
perfides. C’est, en somme, aussi, un peu le procès de nos
travaux que cherche à engager M. Robert de la Sizeranne,
trop à la légère, mais nous n’avons besoin d’aucun avo-
cat pour défendre notre cause. Libre à lui de venir au
Louvre pour « s’enivrer de beauté » sans vouloir apprendre
ni l’histoire ni la géographie, puisque c’est une leçon
d’histoire et de géographie que, paraît-il, les conservateurs
ont voulu donner à la foule. Il sera permis de ne pas par-
tager son avis; car on ne voit guère comment la réparti-
tion dans d’autres salles de deux ou trois Corrège, d’au-
tant de Véronèse, d’autant de Titien, de nos Raphaël et
de nos Léonard enlève au Louvre « tout ce qui lui restait
d’originalité ». Les chefs-d’œuvre demeurent des chefs-

j. N° du i5 octobre 1919.
 
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