io5 —
la bienheureuse, presque de grandeur naturelle, couron-
née par des anges; dans l’autre, la même, ayant au-des-
sus d’elle, sur des nuées, saint Augustin et saint François
de Sales, et présentant à deux de ses filles le livre où est
écrite la nouvelle règle. Ainsi, dans cette collection, il y
avait des œuvres qui marquaient.
Les religieuses de la Visitation Sainte-Marie de Chail-
lot vivaient donc au milieu de témoins qui leur parlaient
sans cesse, au xvne siècle, d’un incomparable présent, et,
plus tard, d’un inoubliable passé. Aussi, en terminant,
est-il juste d’adresser un hommage à celles qui passaient
leurs jours dans un tel cadre. D’après leurs manuscrits,
d’après leurs circulaires, dont la lecture s’accompagne
d’un charme édifiant, dans cette maison, qui compte tant
de personnes de la plus haute noblesse ou du plus grand
mérite, brillent la piété et les vertus, mais avec un carac-
tère bien français; les vertus y sont pratiquées avec la
plus touchante simplicité; la piété s’y allie à la bonté, à
la grâce, à l’esprit, et ces saintes femmes de ces
temps lointains ont encore droit à notre reconnaissance
pour avoir aimé et encouragé les arts dans la personne
de la princesse palatine et dans celle de la bonne et labo-
rieuse sœur Anne-Marie StrésorL i.
i. La sculpture n’est représentée au couvent que par des
anges qui figurent dans la coupole. Le tabernacle du maître-
autel est une œuvre d’architecture. L’inventaire ne mentionne
qu’un buste en cire de saint François de Sales; un buste en
plâtre du cardinal de Richelieu; une châsse d’argent renfer-
mant le chef de saint Bénigne; devant le cercueil de Marie
d’Este, une tête en cire dont la face fut moulée sur le visage
de la reine après sa mort, et, enfin, dans une chapelle, le mau-
solée de Charles-Quint ou Charles V. Dans une pièce, un
tableau représentait l’enterrement de ce prince. Quel est ce
personnage? Peut-être s’agit-il de Charles V, duc de Lorraine
(1643-1690) ; mais à quel titre cet ennemi acharné de Louis XIV
aurait-il eu un monument à Paris?
la bienheureuse, presque de grandeur naturelle, couron-
née par des anges; dans l’autre, la même, ayant au-des-
sus d’elle, sur des nuées, saint Augustin et saint François
de Sales, et présentant à deux de ses filles le livre où est
écrite la nouvelle règle. Ainsi, dans cette collection, il y
avait des œuvres qui marquaient.
Les religieuses de la Visitation Sainte-Marie de Chail-
lot vivaient donc au milieu de témoins qui leur parlaient
sans cesse, au xvne siècle, d’un incomparable présent, et,
plus tard, d’un inoubliable passé. Aussi, en terminant,
est-il juste d’adresser un hommage à celles qui passaient
leurs jours dans un tel cadre. D’après leurs manuscrits,
d’après leurs circulaires, dont la lecture s’accompagne
d’un charme édifiant, dans cette maison, qui compte tant
de personnes de la plus haute noblesse ou du plus grand
mérite, brillent la piété et les vertus, mais avec un carac-
tère bien français; les vertus y sont pratiquées avec la
plus touchante simplicité; la piété s’y allie à la bonté, à
la grâce, à l’esprit, et ces saintes femmes de ces
temps lointains ont encore droit à notre reconnaissance
pour avoir aimé et encouragé les arts dans la personne
de la princesse palatine et dans celle de la bonne et labo-
rieuse sœur Anne-Marie StrésorL i.
i. La sculpture n’est représentée au couvent que par des
anges qui figurent dans la coupole. Le tabernacle du maître-
autel est une œuvre d’architecture. L’inventaire ne mentionne
qu’un buste en cire de saint François de Sales; un buste en
plâtre du cardinal de Richelieu; une châsse d’argent renfer-
mant le chef de saint Bénigne; devant le cercueil de Marie
d’Este, une tête en cire dont la face fut moulée sur le visage
de la reine après sa mort, et, enfin, dans une chapelle, le mau-
solée de Charles-Quint ou Charles V. Dans une pièce, un
tableau représentait l’enterrement de ce prince. Quel est ce
personnage? Peut-être s’agit-il de Charles V, duc de Lorraine
(1643-1690) ; mais à quel titre cet ennemi acharné de Louis XIV
aurait-il eu un monument à Paris?