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Réau, Louis: Le tombeau de Mme La Live de Jully à Saint-Roch
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19305#0248
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son ensemble, tel qu’il était avant la Révolution, grâce à
un très curieux dessin que nous avons eu la bonne for-
tune de retrouver dans les cartons du Cabinet des es-
tampes du Musée Carnavalet et qui est d’autant plus pré-
cieux que nous ne possédions aucune autre reproduction
graphique, ni même aucune description détaillée de ce
tombeau.
L
Ange-Laurent de la Live de Jully, qui commanda ce
tombeau à Falconet, est une des figures de collectionneur
et d’artiste-amateur les plus attachantes du xvme siècle.
Il était fils du fermier général Louis-Denis de La Live de
Bellegarde1, dont les nombreux enfants se distinguaient,
suivant un usage assez commun à cette époque, par des
noms de domaines : l’aîné s’appela La Live d’Épinay, le
cadet La Live de Jully, le plus jeune La Live de la
Briche.
Les femmes contribuèrent avec beaucoup plus d’éclat
que les hommes', tant par leurs relations intimes avec les
philosophes que par leurs aventures extra-conjugales qui
défrayèrent plus d’une fois la chronique scandaleuse, à la
notoriété de cette opulente famille. La sœur des trois
La Live, Sophie, qui épousa en 1748 un hobereau nor-
mand, le comte d’Houdetot, est demeurée célèbre par la
passion qu’elle inspira à Jean-Jacques et par sa liaison
avec Saint-Lambert. Mme La Live d’Epinay, qui fut la
maîtresse de Dupin de Francueil avant de devenir celle
de Grimm, reste également associée à l’histoire du philo-
sophe de Genève qu’elle recevait en son château de La
Chevrette et qu’elle hébergea pendant quelques années à
l’Hermitage de Montmorency.
La Live de Jully ne passait pas pour très intelligent, ce
qui ne l’empêcha pas de faire une brillante carrière. « Il
n’avait pas beaucoup d’esprit, raconte Grimm, pas un
grand fonds; mais il était doux et aimable dans la société,
riche d’ailleurs et d’une figure intéressante, un peu musi-
1. Le portrait de La Live de Bellegarde par Rigaud a été
gravé par son fils, La Live de Jully.
son ensemble, tel qu’il était avant la Révolution, grâce à
un très curieux dessin que nous avons eu la bonne for-
tune de retrouver dans les cartons du Cabinet des es-
tampes du Musée Carnavalet et qui est d’autant plus pré-
cieux que nous ne possédions aucune autre reproduction
graphique, ni même aucune description détaillée de ce
tombeau.
L
Ange-Laurent de la Live de Jully, qui commanda ce
tombeau à Falconet, est une des figures de collectionneur
et d’artiste-amateur les plus attachantes du xvme siècle.
Il était fils du fermier général Louis-Denis de La Live de
Bellegarde1, dont les nombreux enfants se distinguaient,
suivant un usage assez commun à cette époque, par des
noms de domaines : l’aîné s’appela La Live d’Épinay, le
cadet La Live de Jully, le plus jeune La Live de la
Briche.
Les femmes contribuèrent avec beaucoup plus d’éclat
que les hommes', tant par leurs relations intimes avec les
philosophes que par leurs aventures extra-conjugales qui
défrayèrent plus d’une fois la chronique scandaleuse, à la
notoriété de cette opulente famille. La sœur des trois
La Live, Sophie, qui épousa en 1748 un hobereau nor-
mand, le comte d’Houdetot, est demeurée célèbre par la
passion qu’elle inspira à Jean-Jacques et par sa liaison
avec Saint-Lambert. Mme La Live d’Epinay, qui fut la
maîtresse de Dupin de Francueil avant de devenir celle
de Grimm, reste également associée à l’histoire du philo-
sophe de Genève qu’elle recevait en son château de La
Chevrette et qu’elle hébergea pendant quelques années à
l’Hermitage de Montmorency.
La Live de Jully ne passait pas pour très intelligent, ce
qui ne l’empêcha pas de faire une brillante carrière. « Il
n’avait pas beaucoup d’esprit, raconte Grimm, pas un
grand fonds; mais il était doux et aimable dans la société,
riche d’ailleurs et d’une figure intéressante, un peu musi-
1. Le portrait de La Live de Bellegarde par Rigaud a été
gravé par son fils, La Live de Jully.