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Tessier, André: Quelques portraits de musiciens français du XVIIe siècle
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lèbre. Il eut de la réputation comme portraitiste, fut agréé
à l’Académie et n’est guère connu aujourd’hui que par
ses fines estampes de modes et par le portrait de La
Bruyère (le seul qui existe) gravé d’après lui1.
Le groupe de portraits de musiciens du roi, signé de
François Puget, et qui est au Louvre, appartenant aux
collections royales depuis le moment où le peintre l’a
achevé, pose à l’historien de la musique un problème
assez irritant. On y voit, assis au premier plan, un joueur
de violon et un théorbiste; au second plan, debout, de
gauche à droite, deux chanteurs, le compositeur du mor-
ceau que l’on exécute, deux autres chanteurs, dont l’un a
provoqué l’interruption de la répétition en demandant
une explication au compositeur qui la lui donne; enfin
un joueur de basse de violon. La partition, étalée sur la
table, est parfaitement lisible : c’est un morceau à trois
voix et basse continue, à la gloire de Louis XIV, sur pa-
roles italiennes :
Celebrate col canto
Di Luigi immortale
La gloria e’1 vanto.
Les chanteurs tiennent en main leurs parties séparées,
et, soit qu’on y aperçoive les clefs, soit qu’on y recon-
naisse des passages de la partition, on peut discerner
quelles sont leurs voix. Les deux jeunes gens de gauche
chantent le dessus, les deux autres, dont l’un au moins
semble en costume de théâtre, chantent la basse et la
haute-contre.
Pas un contemporain, parmi les gens de cour qui de-
vaient mettre des noms sur toutes ces figures d’instrumen-
tistes et de chanteurs de la chambre et de la chapelle, pas
un ne nous a désigné ces personnages. Et cependant le
tableau a été mentionné souvent; on a toute son histoire,
les circonstances qui le firent entreprendre et tous les
lieux où il a été successivement exposé. Pour aucun ta-
i. Mercure de mars 1678. Voir aussi Heineken et Nagler, et
pour des renseignements d’état civil le Dictionnaire de Jal.
1924
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lèbre. Il eut de la réputation comme portraitiste, fut agréé
à l’Académie et n’est guère connu aujourd’hui que par
ses fines estampes de modes et par le portrait de La
Bruyère (le seul qui existe) gravé d’après lui1.
Le groupe de portraits de musiciens du roi, signé de
François Puget, et qui est au Louvre, appartenant aux
collections royales depuis le moment où le peintre l’a
achevé, pose à l’historien de la musique un problème
assez irritant. On y voit, assis au premier plan, un joueur
de violon et un théorbiste; au second plan, debout, de
gauche à droite, deux chanteurs, le compositeur du mor-
ceau que l’on exécute, deux autres chanteurs, dont l’un a
provoqué l’interruption de la répétition en demandant
une explication au compositeur qui la lui donne; enfin
un joueur de basse de violon. La partition, étalée sur la
table, est parfaitement lisible : c’est un morceau à trois
voix et basse continue, à la gloire de Louis XIV, sur pa-
roles italiennes :
Celebrate col canto
Di Luigi immortale
La gloria e’1 vanto.
Les chanteurs tiennent en main leurs parties séparées,
et, soit qu’on y aperçoive les clefs, soit qu’on y recon-
naisse des passages de la partition, on peut discerner
quelles sont leurs voix. Les deux jeunes gens de gauche
chantent le dessus, les deux autres, dont l’un au moins
semble en costume de théâtre, chantent la basse et la
haute-contre.
Pas un contemporain, parmi les gens de cour qui de-
vaient mettre des noms sur toutes ces figures d’instrumen-
tistes et de chanteurs de la chambre et de la chapelle, pas
un ne nous a désigné ces personnages. Et cependant le
tableau a été mentionné souvent; on a toute son histoire,
les circonstances qui le firent entreprendre et tous les
lieux où il a été successivement exposé. Pour aucun ta-
i. Mercure de mars 1678. Voir aussi Heineken et Nagler, et
pour des renseignements d’état civil le Dictionnaire de Jal.
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