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22

CHRONIQUE DES ARTS.

biographe. II s’entourait de documents, de
notes et de lettres obligeamment communi-
qués par la famille, et il en résultait pour la
monographie tout un côté complètement
inédit et semé de fragments de correspon-
dance, de conversations et de faits aussi
nouveaux que piquants. Car Paul Huât a
écrit des lettres charmantes, nous le savons,
grâce aux heureuses citations Dites par
M- Pib Burty, grâce aussi à M, Ernest Ghes->
fléau, qui en a publié plusieurs dans ie Con-
stitutionnel des 2 et 10 février 1869. Nous
trouvons dans une de ces lettres un trait
adroitement et spirituellement lancé à pro-
pos de l’exposition posthume de l’œuvre
d’Eugène Delacroix (février 1864). Nous ne
pouvons, malgré la place restreinte qui nous
est accordée par la Chronique, résister au
désir de cette citation, persuadé que le lec-
teur ne s’en plaindra pas :

« L’exposition, écrit Paul Huet, est ma-
gnifique, et l’on commence à proclamer
hautement que Delacroix est un grand des-
sinateur. Les imbéciles ont attendu pour
cela l’exhibition d’une copie d’après Raphaël,
excellente en effet. Pour comprendre que
cet homme est un génie supérieur, il a fallu
tenir en main la preuve qu’il était capable
de faire un devoir de troisième... La séduc-
tion de l’exposition des dessins est irrésis-
tible; Il faut que les plus rebelles admirent
cette flexibilité de talent qui passe de la
grâce la plus charmante, de l’exécution la
plus adroite, à la grandeur du style, au ner-
veux de l’exécution, à la beauté sublime du
caractère et de la forme... »

Paul Huet, M. Burty nous en donne l’a-
gréable nouvelle, a laissé plusieurs cahiers
de notes que son fils, M. René-Paul Huet, se
propose de classer et de réunir en volume.
C’est de cette source précieuse que pro-
viennent les fragments caractéristiques dont
nous parlions tout à l’heure.

M. Burty n’en est pas à ses premières
armes. Sans parler d’une ravissante nou-
velle, Pas de lendemain, écrite hier à peine,
où le critique fait place au conteur le plus
délicat, les personnes qui aiment ù suivre, le
mouvement des lettres et des arts se rap-
pellent les intéressants articles qu’il a con-
sacrées à M. Meissonier, à M. Jean-Fran-
çois Millet, et aussi la notice des Études
peintes de Théodore Rousseau, notice in-
trouvable aujourd’hui et passée â l’état de
rareté bibliographique.

Nous ne croyons pas nous tromper en pré-
disant le même succès et la même destinée
à ce nouveau travail sur Paul Huet ; car,
outre les recherches inédites et curieuses
qu’il renferme, on trouve à la suite un cata-
logue complet des divers envois du maître
aux Salons, des tableaux, études, esquisses,
dessins, etc., qui n’ont point figuré aux ex-
positions annuelles, des principaux dessins
à la plume, lavis, fusains, aquarelles, des
eaux-fortes et des lithographies. En un mot,
c’est l’inventaire complet de l’œuvre du
maître. C’est ce catalogue qui donne un relief
tout particulier à une étude biographique
que nous regrettons d’analyser si rapide-
ment. Rien n’est laissé dans l’ombre, rien
n’est abandonné au doute ou aux conjec-
tures. Tout est classé logiquement, par date,
par ordre et par genre de travaux. Ah ! si
nos pères nous avaient légué sur les peintres
des diverses écoles des monographies aussi
serrées, aussi consciencieuses, que de pé-
nibles recherches nous auraient été épar-
gnées ; que de points obscurs dans l’his-
toire de la peinture les Charles Blanc, les
Louis Viardot, les Alfred Michiels, n’au-
raient pas à élucider aujourd’hui ! Grâce à
la notice de M. Philippe Burty, la tâche des
critiques et des historiographes de l’avenir
qui reprendront l’œuvre de Paul Huet sera
bien facile ù remplir et sans ténèbres au-
cunes.

L’année 1869, qui s’ouvrait par la mort
de notre grand paysagiste, se fermait sur
l’exposition d’une partie de son œuvre dans

les élégants salons de l’Union artistique. Les
amateurs ont pu en revoir l’ensemble une
fois encore, et mesurer l’étendue de la
perte que le paysage a faite dans la per-
sonne de ce romantique vaillant et con-
vaincu,

Louis Desprez.

——

CORRESPONDANCE DE BRUXELLES.

Je vous ai parlé dernièrement d’une so-
ciété d’aqua-fortistes qu’il s’agissait de créer
ici. C’est maintenant un fait accompli, et
dans quelques jours le règlement de la nou-
velle association sera lancé avec une circu-
laire du comité fondateur. Cette pièce même
donnera un avant-goût fort engageant des
travaux de la Société dont elle portera le
sceau sous forme de tête de lettre, char-
mante eau-forte de M. Rops, qu’on pourrait
croire inspirée par quelque camée antique,*
et qui représente une chimère accroupie
sur un chapiteau de colonne et tenant une
plaque de cuivre sur laquelle elle essaye ses
griffes; au dessous la devise : dente et morsu
vives.

La Société est créée dans un but de fédé-
ration internationale pour dix ans et placée
sous le patronage de Mme la comtesse de
Flandre, qui ne dédaigne pas de manier la
pointe dans ses moments de loisir. Elle est
fondée par un groupe d’artistes et d’ama-
teurs : MM. Rops, L. Artan et E. Smits,
H. de Beeckman, J. Gœthals, Th. Hippert,
G. de Snoy, Van Camp et Vanderhecht ; elle
se composera de toutes les personnes qui,
faisant de l’eau-forte ou l’aimant, voudront
aider à son extension. Les membres seront
honoraires, effectifs, protecteurs ou corres-
pondants.

Les membres honoraires seront choisis
par le Comité parmi les personnes que leurs
talents, leur position sociale ou leur in-
fluence mettent en situation de patronner la
Société,

Les membres effectifs participent à l’œu-
vre par leurs travaux. Ils reçoivent VAlbum
de la Société et ont le droit de travailler
dans ses ateliers.

Ils payent une cotisation annuelle de 20 fr.

La Société nomme les membres protec-
teurs parmi les personnes qui s’-intéressent
aux progrès de l’œuvre; ils reçoivent Y Al-
bum de la Société en premières* épreuves,
sur chine ou sur papier de Hollande, à leur
choix. La cotisation annuelle est de 40 fr.

Les membres correspondants sont nom-
més parmi les artistes étrangers ; Us jouissent
de tous les droits des membres effectifs et re-
çoivent, s’ils le désirent, les publications de
la Société, au prix des membres effectifs,
port en sus.

Il sera fait une double publication men-
suelle.

La première contiendra au moins trois
eaux-fortes par livraison, et formera annuel-
lement un volume in-folio de quarante
eaux-fortes, tirées sur papier de Hollande,
avec couvertures, et accompagnées de texte,
si les intérêts de la Société le réclament.
Cette publication paraîtra sous le titre de :
Album de la Société internationale des Aqua-
fortistes, et les planches en seront choisies
par le conseil d’administration.

Le prix de l’abonnement est de 30 fr.

Il sera en outre publié un autre recueil
d’eaux-fortes sous le titre de : Cahier dJétu-
des de la Société internationale des Aqua-for-
listes. 11 renfermera toutes les planches qu’il
plaira aux membres de la Société de faire
imprimer. Tout membre de la Société a le
droit de faire paraître ses eaux-fortes dans
cette publication. Les planches seront tirées
et paraîtront, suivant leur arrivée et leur
numéro d’inscription, au nombre de cinq
par mois et par livraison. Ce Cahier, qui
formera un volume in-folio de soixante
planches par an, aura le même format et le
même papier que Y Album; il sera tiré au

nombre des abonnés. Le prix de cet abon-
nement spécial sera de 50 fr. et de 30 fr.
pour les membres effectifs et correspon-
dants.

Si les travaux de l’année sont en nombre
considérable, la Société se réserve le droit
d’ajouter à ce Cahier d'études des livraisons
supplémentaires qui seront mises en vente
au prix des livraisons mensuelles.

La Société ne prélèvera aucun droit d'édi-
teur ; elle sert d’intermédiaire officieux entre
l’artiste et le public; le produit des plan-
ches vendues en dehors de l’abonnement
aux recueils, reviendra intégralement à l'ar-
tiste, de même que celui des exemplaires
vendus par les correspondants de la Société,
déduction de la remise de libraire et du prix
de revient

Les artistes auront droit à six épreuves
de chacune de leurs planches, sur papier
vergé ou sur chine volant, au prix de re-
vient. Ceux qui en désireraient un plusgrand
nombre jouiront de la remise faite aux cor-
respondants de la Société.

Un atelier et un outillage communs pour
le travail et la morsure des planches, annexés
à l’imprimerie de la Société, sera mis à la
disposition de ses membres à partir du
15 février 1870.

Telles sont les principales dispositions du
règlement tel que nous l’avons vu en
épreuve; elles nous paraissent conçues dans
un esprit très-juste et libéral : les artistes,
du moins, seront sûrs de ne point être ex-
ploités, et il ne dépend que d’eux et de
leurs travaux que le public, qui en somme
est bon juge, n’appuie la tentative.

Vous savez sans doute que Leys devait
exécuter les travaux de peinture dans les
salles nouvellement restaurées de l’hôtel de
ville; le bruit a couru dernièrement et sem-
ble se confirmer que M. Alfred Stevens hé-
riterait de la tâche confiée au grand maître.
Avant de nous réjouir de ce qui serait une
excellente mesure, attendons qu’une déci-
sion formelle ait été prise.

Wallenstein.

--

EXPOSITION DE LIMOGES.

La troisième Exposition de la Société clés
Amis des Arts dit Limousin sera ouverte à
Limoges le 1er mai 1870, et close le 30 juin
suivant.

Ne sont pas admis :

1° Les tableaux sans cadre ;

2° Les cadres de forme ronde ou ovale,
s’ils ne sont ajustés dans des caisses car-
rées ;

3° Les copies, sauf celles qui reproduisent
un ouvrage dans un genre différent;

4° Les tableaux excédant deux mètres en
hauteur ou en largeur ;

5° Les statues excédant un poids de
25 kil.

Les tableaux et les objets d’art dépassant
le poids ou la dimension ci-dessus désignés
pourront être reçus exceptionnellement en
vertu d’une décision spéciale du Comité.

Les ouvrages envoyés par les artistes invi-
tés par la Société jouiront seuls de la gra-
tuité du transport, aller et retour.

Us devront être remis, emballés, du
1er au 10 avril, cheziM. Carpentier-Deforges,
62, rue Legendre, près la rue de Rome
(Batignolles).

Les artistes qui remettront leurs tableaux
sans caisse chez MM. Deforges et Carpentier
devront traiter directement avec ceux-ci
pour leur emballage.

Une lettre d’avis, contenant un duplicata
de la notice et le prix de chaque œuvre,
devra être adressée à M. Amédée Alluaud,
secrétaire de la Société, faubourg des Cas-
seaux,^ Limoges.

Les tajffeaux ne seront admis à l’exposi-
tion qu’après l’examen d’un jury spécial.

Aucun des objets exposés ne pourra être

retiré avant l’époque fixée pour la clôture
de l’exposition.

La Commission mettra le plus grand soin
à la conservation des objets qui lui seront
confies, sans toutefois accepter la responsa-
bilité des accidents qui pourraient arriver.

La Société achète des tableaux et objets
d’art ayant figuré à son exposition.

Ses ressources lui permettent de faire
d’importantes acquisitions.

———

EXPOSTflÜNS PROCHAINES.

Amsterdam. — Société arti et amicitiæ;
ouverture le 4 octobre.

Besançon. — Exposition du 15 mars au
1er mai. Réception du 15 février au 1er mars.
(Voir la Chronique du 16 janvier.)

Bordeaux.— Ouverture de l’exposition de
la Société des Amis des arts le 1er mars;
délai de réception le 10 février.

Reims. — Exposition du 1er septembre
prochain au 15 octobre. (Voir la Chronique
du 23 janvier).

Vichy. — Exposition du 1er mai au 15
septembre.

CONCOURS.

Metz. — Concours de l’Académie impé-
riale pour 1870. — Beaux-Arts: 1° Histoire
de l’art dans le pays messin ; 2° Biographie
des artistes messins. —Archéologie : 1° Dic-
tionnaire archéologique du département de
la Moselle ou de l’un de ses arrondisse-
ments ; 2° Description, avec plans, de ce qui
reste des anciens édifices ayant appartenu,
aux abbayes de bénédictins du département
de la Moselle. — (En dehors de ces ques-
tions, tout travail archéologique général ou
local, relatif au département, sera pris en
considération.) *— Les mémoires doivent
être adressés, avant le 1er mars 1870, au se*
crétariat de l’Académie, où tous renseigne-
ments seront donnés.

Paris.—Académie des Beaux-Arts : 1° Con-
cours remis.— Prix Bordin : Étudier les dif-
férences et les analogies entre l’architecture
grecque et l’architecture romaine. Ce con-
cours sera clos le 15 juin 1870.

Pour les renseignements, s’adresser au se-
crétariat de l’Institut, et voir la Chronique
des Arts des 20 décembre et 3 janvier.

-Société libre des Beaux-Arts, comité-

central. — Concours d’architecture. (Voir
Chronique des Arts du 2 janvier.) Clôture du.
concours le 15 avril.

-—

NOUVELLES.

L’Académie des Beaux-Arts, dans sa séance
du 29 janvier, a élq M. Gallait, peintre
d’histoire à Bruxelles,* à la place d’associé
étranger, vacante dans son sein par suite du
décès de M. Owerbeck.

*

* *

La Société des Amis des Arts lie Bordeaux,
rappelle aux artistes qui voudraient bien
concourir à sa prochaine exposition que le
terme du dépôt des Ouvrages, chez M. Tous-
saint, emballeur, rue du Dragon, est presque
expiré. Elle les prie donc d’envoyer au plus
tôt à cette adresse les œuvres de peinture
ou sculpture doçt ils peuvent disposer en
sa faveur. Les acquisitions faites ou provo-
quées par cette Société s’élèvent annuelle-
ment à plus de 80,000 francs.

*

* *

La Société des Amis des Arts de Pau a
ouvert le 25 janvier son exposition annuelle
qui durera jusqu’au 25 mars. Le nombre
des envois qui, l’année précédente, était de
476, est descendu au nombre de ,336. Il n’y
a pas lieu de regretter cette différence assez
sensible. En effet, il en est résulté pour la
Société une certaine économie dans les frais,
dont pourra bénéficier le montant des acqui-
sitions. D’un autre côté, la moyenne de
l’exposition est meilleure, car en parcou-
 
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