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La chronique des arts et de la curiosité — 1899

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Nr. 4 (28 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19754#0040
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LA CHRONIQUE DES ARTS

Robert Mois, sujet belge, artiste peintre:
Jules Renard, dit Draner, sujet belge, des-
sinateur.

Nous avons annoncé la création d'une
chaire d'Art appliqué aux métiers au Con-
servatoire des Arts et Métiers. Notre collabo-
rateur, M. Lucien Magne, déjà professeur à
l'École des Beaux-Arts, vient d'être nommé
professeur titulaire de cet enseignement, pour
lequel il était tout désigné par son indiscutable
compétence.

M. Georges Leygues, ministre de l'Ins-
truction publique et des Beaux-Arts, a visité
l'exposition Boudin, à l'École des Beaux-Arts.
Il a acheté, pour le musée du Luxembourg,
l'une des toiles exposées : Vue du port de
Bordeaux.

Dimanche dernier a été inauguré, à
Fontenoy-sur-Moselle, un monument élevé par
souscription publique en souvenir de la ré-
sistance héroïque des francs-tireurs de la Dé-
livrance. Ce monument est l'œuvre de MM.
Bussière, statuaire, et Weissenburger, archi-
tecte.

On vient d'exposer au musée du Troca-
dôro une suite de moulages en soufre, com-
prenant deux mille cinq cents pièces d'après
des sceaux de France et un millier de sceaux
de Hollande.

Un moulage faisant partie des collec-
tions exposées à l'École des Beaux-Arts, dans
la chapelle ouverte au public le dimanche, a
été soustrait par des malfaiteurs restés incon-
nus et abandonné dans le jardin du Luxem-
bourg, où la découverte a mis en émoi beau-
coup de nos confrères.

**# M. Guillemet, paysagiste bien connu,
vient de révéler à la commission du Vieux Pa-
ris qu'un tableau de Corot, le Baptême dit
Christ, se trouvait dans l'église Saint-Nicolas-
du-Chardonnet. Dans ce tableau, comme dans
les œuvres du maître conservées à l'église de
Ville-d'Avray, les figures occupent une place
importante relativement au paysage. M. Guil-
lemet a insisté sur la réparation urgente de
ce tableau, dont les couleurs ne seront bientôt
plus visibles, si l'on n'y porte remède.

L'exposition artistique belge a été ou-
verte, dimanche, à Moscou, en présence du
Consul de Belgique.

**# Le directeur du musée de peinture de La
Haye, M. Bredius, dit avoir découvert, parmi
les tableaux du musée Rumianzov, à Moscou,
deux tableaux authentiques de Rembrandt.

Musée du Luxembourg

L'exposition de l'ensemble du don Charles
Hayem, au musée du Luxembourg, sera
ouverte le mardi 31 janvier. Elle comprend
quatorze œuvres de Gustave Moreau, dont
huit non connues encore du public, c'est-à- |

dire : outre VApparition, le Calvaire, VAmour
et les Muses, Venise, le Jeune homme et la
Mort, le Sphinx, déjà exposés sur des
épines, les aquarelles suivantes : Phaélon,
Belhsabée, La Péri, Sanison et Dalilu, Pielà,
La Plainte du Poète, dessin rehaussé d'or de
la Salomé, Giollo. A ce don, il convient
d'ajouter le portrait de Barbey d'Aurevilly,
par Emile Lévy ; Gïdipe et Anligone, par
Henri Lévy, Portrait de Ch. Pl., par Delau-
nay ; Portrait de Ad. Franck, par Bastien-
Lepage ; Les Invités attendant la noce, de
Rali'aclli ; un Paysage, de Cazin ; des natures
mortes de Ribot et de Vollon, et de très
beaux dessins de Ribot, Rops, Dagnan-
Bouveret, Pointelin, Lhermitte, Pille, J.-P.
Laurens, Butin, etc., ainsi que des émaux
de Grandhomme et Garnier.

PETITES EXPOSITIONS

CERCLE ARTISTIQUE ET LITTÉRAIRE

Cette exposition est, comme toutes les
précédentes, assez pauvre en œuvres inté-
ressantes. Les visées y sont généralement
médiocres, et chacun se contente assez faci-
lement de mal imiter, non pas la nature,
mais quelques peintres des Salons. On sent
là des efforts impuissants où il n'y a nulle
conception, nulle compréhension d'art, et l'on
constate — pour peu que l'on ait fait une
apparition à l'exposition des Femmes pein-
tres, chez Petit — combien la femme, qui ne
peut lutter avec l'homme dans les hautes ou
profondes régions de l'art, lui est supérieure
en habileté sur ce terrain des amateurs où la
peinture est un passe-temps. Rien n'est plus
maladroit qu'un homme qui joue avec des
pinceaux et veut singer l'artiste. La desti-
née masculine ne comporte pas ces jeux
vains et semble digne de préoccupations
moins inutiles.

Les faiseurs de portraits ne sont pas plus
heureux que les paysagistes. On croirait
que les premiers se sont dit que c'est bien
difficile de peindre un ciel ou un arbre et
qu'il vaut mieux se hasarder à dessiner
tant bien que mal quelque chose qui res-
semble à un visage. Les paysagistes, au
contraire, ont l'air de penser que c'est bien
imprudent d'oser une physionomie et que
d'un paysage on s'en tire toujours à pou
près.

Malgré une communauté évidente de vues,
les dilettantes font mauvaise figure auprès
des maîtres professionnels. Dame, ce n'est
pas facile d'attraper la ressemblance comme
M. Léon Bonnat dans le Portrait du docteur
filiaux; de faire une petite fille jolie, bien
proprette, comme dans la Révérence de
M. Bouguereau ; d'indiquer des fleurs en
quelques coups de brosse superficiels, comme
M. Carolus Duran dans ses Pavois ; d'imiter
une perle au bout d'une chaînette d'or et de
calligraphier un profil, comme M. Jules
Lefebvre dans sa Béatrice ; de dessiner avec
 
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