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La chronique des arts et de la curiosité — 1899

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Nr. 18 (6 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19754#0167
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N» 18. — 1899

BUREAUX : 8; RUE FAVART

6 Mai.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an. ........12 fr. | Six mois........8 fr.

PROPOS DU JOUR

)ne nouvelle incroyable nous ar-
rive du pays de Gascogne et,
malgré cette origine et cette in-
vraisemblance, est d'une authen-
ticité certaine. Le conseil municipal de
Montauban vient de concéder à un journa-
liste parisien le monopole absolu de la re-
production des cinq mille dessins d'Ingres
que possède le musée de cette ville et que,
jusqu'à présent, tout amateur, avec l'autori-
sation de l'administration, était admis à
photographier et à faire reproduire. Nul
désormais ne pourra prétendre à ce droit
sans la permission du concessionnaire et
sans redevance, et même les photographies
existant actuellement seront soumises à
cette obligation.

Il y a dans ce procédé arbitraire et dans ce
privilège exorbitant non seulement une viola-
tien de l'équité et de la liberté, mais encore
une atteinte à la mémoire d'Ingres, que nous
ne pouvons laisser passer sans protester hau-
tement. Nul, pas même une assemblée mu-
nicipale, n'a le droit, fût-ce — nous dirons
même surtout — pour en tirer quelque
argent, d'interpréter à sa guise les vo-
lontés d'un légataire : or, les dessins d'Ingres
ont été donnés par l'artiste à sa ville natale
pour être mis libéralement à la disposition
de tous, et c'est une étrange façon de com-
prendre une telle largesse et de servir la
gloire du maitre que de restreindre la con-
naissance et la vulgarisation de ce qui
forme à coup sur le plus magnifique témoi-
gnage de son génie, que de subordonner

aux intérêts d'un particulier l'intérêt pri-
mordial et supérieur d'une illustre mémoire.

La chose, en outre, a une portée plus gé-
nérale et plus haute. L'étonnante décision
du conseil municipal de Montauban ouvre la
porte, on le comprend, à tous les arbitraires
et à tous les abus. Chacun désormais va
rêver de battre monnaie sur le dos de tel ou
grand artiste, de transformer en gros sous
pour soi seul le trésor d'une gloire jusqu'alors
partagée entre tous. t)e par le bon plaisir
du premier venu, la jouissance de ce qui
constitue le patrimoine artistique de la na-
tion pourra être monopolisée au profit de tel
privilégié. Et voilà quelle est en France,
sous un régime démocratique, l'application
de la superbe théorie du « Beau offert à
tous ».

Qu'en pense Monsieur le Ministre des
Beaux-Arts ?

NOUVELLES

Dimanche dernier on a inauguré à Lyon
uni monument élevé au chansonnier Pierre
Dupont, œuvre, pour l'architecture, de Gas-
pard André, décédé l'an dernier, et de M. Su-
chetet pour la sculpture.

On a inauguré dimanche dernier, à Or-
léans, un monument, œuvre de M. Desver-
gnes, à la mémoire des soldats morts pendant
la guerre de 1870.

.,.*.f Par arrêté du ministre de l'Instruction
publique et des Beaux-Arts, en date du 28 mars,
et sur la proposition du jury du concours ou-
vert pour l'obtention de deux places d'archi-
tecte des monuments historiques, MM. Léon
Vincent et Ïidouard-Émile Brunet sont nommés
 
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