N° 5. — 1899
BUREAUX : 8, RUE FAVART
4 Février
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
ht Chronique des Arts et de la Curiosité.
PARIS ET DÉPARTEMENTS :
Un an.........12 fr. | Six mois........8 fr,
PROPOS DU JOUR
Iietzsche, qui aime à forger des
mots nouveaux, appelle facultés
apolliniennes celles qu'éveille
chez l'homme le spectacle du
Beau triomphant.
Cette semaine, nos facultés apolliniennes
ont lieu de se réjouir. Il nous arrive si sou-
vent d'avoir, à cette place, des réserves, des
protestations, des souhaits utopiques à for-
muler que c'est un repos pour nous de goû-
ter le calme devant de bonnes et belles
œuvres accomplies.
Le grand don fait au musée du Luxem-
bourg — et jusqu'ici sans analogue chez
nous — nous semble ouvrir une ère. Aux
débuts du siècle, aux temps que raconte
M. Ch. Saunier clans la Gazelle, on aurait
frappé une médaille pour en commémorer
l'événement.
En même temps, nous acquérons l'assu-
rance que nos ell'orts pour sauver les pein-
tures murales abandonnées dans le palais
disparu du quai d'Orsay — efforts déjà cou-
ronnés d'un succès matériel — atteindront
le but moral que nous nous proposions : il
nous sera bientôt loisible de faire don de
ces reliques vénérables à des collections pu-
bliques, et,—hier encore — nous ne savions
si nous en avions l'autorité.
Puissions-nous avoir, de loin en loin,
d'aussi bonnes nouvelles à consigner. Le
livre d'or de l'art français s'accroît si lente-
ment à certaines époques et renferme encore
tant de pages blanches !
NOUVELLES
M. Jules Breton, le célèbre paysagiste
français, membre de l'Institut, vient d'être
nommé membre de la Boyal Academy de
Londres.
M. J.-G. Chaplain vient de terminer la
médaille commémorative qui lui avait été
commandée à l'occasion de l'élection de
M. Félix Faure à la présidence de la Répu-
blique française.
C'est au Musée Galliera que l'adminis-
tration préfectorale vient de décider d'expo-
ser les 180 dessins de Puvis de Ghavannes,
dont le don lui a été fait par la famille du
maître.
Nous ne pouvons qu'applaudir à cette déci-
sion.
Par son testament, Adolphe d'Ennery
laisse à l'État ses collections artistiques et
son hôtel de l'avenue du Bois-de-Boulogne,
qui sera transformé en un musée public; il
laisse aussi une rente annuelle de 16.000 fr.
pour l'entretien de ces collections.
î^sjs Dimanche dernier ont été inaugurés à
Paris deux exemplaires d'un buste de Frédé-
rick Lemaître, l'un sur sa tombe au cimetière
Montmartre, l'autre sur le rond-point du canal
Saint-Martin et du faubourg du Temple. Ce
buste est l'œuvre de M. Pierre Granet ; il est
posé sur un piédestal allégorique dessiné par
M. Georges Roussi.
Nous avons reçu les adhésions suivantes à
l'appel pour la protection de la Vieille Flo-
rence, et les avons transmises au prince Cor-
sini, président du comité :
MM. H. Durand-Gréville,homme de lettres;
Henri Spcerlein, André Fontainas, chroniqueur
BUREAUX : 8, RUE FAVART
4 Février
LA
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ET DE LA CURIOSITÉ
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PARIS ET DÉPARTEMENTS :
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PROPOS DU JOUR
Iietzsche, qui aime à forger des
mots nouveaux, appelle facultés
apolliniennes celles qu'éveille
chez l'homme le spectacle du
Beau triomphant.
Cette semaine, nos facultés apolliniennes
ont lieu de se réjouir. Il nous arrive si sou-
vent d'avoir, à cette place, des réserves, des
protestations, des souhaits utopiques à for-
muler que c'est un repos pour nous de goû-
ter le calme devant de bonnes et belles
œuvres accomplies.
Le grand don fait au musée du Luxem-
bourg — et jusqu'ici sans analogue chez
nous — nous semble ouvrir une ère. Aux
débuts du siècle, aux temps que raconte
M. Ch. Saunier clans la Gazelle, on aurait
frappé une médaille pour en commémorer
l'événement.
En même temps, nous acquérons l'assu-
rance que nos ell'orts pour sauver les pein-
tures murales abandonnées dans le palais
disparu du quai d'Orsay — efforts déjà cou-
ronnés d'un succès matériel — atteindront
le but moral que nous nous proposions : il
nous sera bientôt loisible de faire don de
ces reliques vénérables à des collections pu-
bliques, et,—hier encore — nous ne savions
si nous en avions l'autorité.
Puissions-nous avoir, de loin en loin,
d'aussi bonnes nouvelles à consigner. Le
livre d'or de l'art français s'accroît si lente-
ment à certaines époques et renferme encore
tant de pages blanches !
NOUVELLES
M. Jules Breton, le célèbre paysagiste
français, membre de l'Institut, vient d'être
nommé membre de la Boyal Academy de
Londres.
M. J.-G. Chaplain vient de terminer la
médaille commémorative qui lui avait été
commandée à l'occasion de l'élection de
M. Félix Faure à la présidence de la Répu-
blique française.
C'est au Musée Galliera que l'adminis-
tration préfectorale vient de décider d'expo-
ser les 180 dessins de Puvis de Ghavannes,
dont le don lui a été fait par la famille du
maître.
Nous ne pouvons qu'applaudir à cette déci-
sion.
Par son testament, Adolphe d'Ennery
laisse à l'État ses collections artistiques et
son hôtel de l'avenue du Bois-de-Boulogne,
qui sera transformé en un musée public; il
laisse aussi une rente annuelle de 16.000 fr.
pour l'entretien de ces collections.
î^sjs Dimanche dernier ont été inaugurés à
Paris deux exemplaires d'un buste de Frédé-
rick Lemaître, l'un sur sa tombe au cimetière
Montmartre, l'autre sur le rond-point du canal
Saint-Martin et du faubourg du Temple. Ce
buste est l'œuvre de M. Pierre Granet ; il est
posé sur un piédestal allégorique dessiné par
M. Georges Roussi.
Nous avons reçu les adhésions suivantes à
l'appel pour la protection de la Vieille Flo-
rence, et les avons transmises au prince Cor-
sini, président du comité :
MM. H. Durand-Gréville,homme de lettres;
Henri Spcerlein, André Fontainas, chroniqueur