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La chronique des arts et de la curiosité — 1899

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Nr. 34 (11 Novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19754#0319
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N° 34. — 1899

bureaux : 8^ rue favart

11 Novembre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

Î.jRIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an.........12 fr. | Six mois . „......8 fr.

PROPOS DU JOUR

MWWMriloNsiETjR R. de la Sizeranne vient
J ^ft/lfr c^e découvrir nn nouveau men-
& ^vrT$i songe conventionnel à mettre au
P^Sv-XdiA passif de la civilisation : il s'agit
des musées, qualifiés, dans la circonstance,
de prisons de l'Art. — L'éminent critique
dénonce comme un cas d'aberration psycho-
logique, comme une maladie du siècle, la
manie qui pousse notre fourmillière humaine
à entasser au fond d'arsenaux spéciaux, dans
une sorte de coffre-fort national, tous les
objets brillants, toutes les œuvres précieuses
qu'elle peut conquérir, voler, arracher ou
acquérir à beaux deniers.

La thèse se devine. Le même attendrisse-
ment qu'on éprouve en voyant une frileuse
antilope ou un pauvre jaguar pelé capturés
dans le désert ou la jungle et internés dans
une cage du Jardin des plantes, on le ressent
devant les marbres du Parthénon exilés à
Londres, devant une Madone soustraite
à l'oratoire florentin pour lequel elle fut
peinte. La superstition des musées nous
incite non seulement à centraliser dans
des geôles tous les monuments du passé
national qui n'avaient de signification
qu'aux lieu et place où ils étaient immeubles
par destination, mais encore à convoiter
les trésors des nations voisines. Nous ne
nous bornons pas à regretter le Foucquet
acheté par le musée de Berlin, nous souhai-
tons aussi d'acquérir un Velazquez, un Rey-
nolds. Il semble que nous ne nous consolions
pas des reprises des Alliés en 1815, dont
M. Saunier raconte le détail aux lecteurs de
la Gazette, et tous les peuples d'Europe

voudraient bien recommencer à leur profit
ce défilé de trophées à la Mummius qui dé-
versa par tombereaux dans Paris les ri-
chesses des fourmillières plus faibles.

Un Zoroastre, un Salomon désabusés, ne
parleraient pas mieux de la vanité des va-
nités et des jouissances inférieures des
foules.

Modestement, constatons que la supersti-
tion des musées est une des plus désinté-
ressées qui soient et souhaitons qu'elle sub-
siste. Il est devenu bien difficile de la rem-
placer par une utopie meilleure, et si la
capitalisation des richesses de l'art peut,
comme toutes les capitalisations, attrister
certains philosophes de cabinet, il n'en reste
pas moins qu'elle remonte à de grandes
antiquités, sinon à un instinct plutôt noble
de l'espèce humaine.

--<ï TT=^Jw*#*>a=^!>—o-

NOUVELLES

*** Voici une première liste des cours con-
cernant l'histoire de l'art qui seront professés
dans les grandes écoles pendant le premier
semestre de l'année scolaire 1899-1900 :

A la Faculté des lettres, M. Collignon, chargé
du cours d'Archéologie, traitera des origines
de l'art grec en Ionie, tous les samedis à 'ô h.,
à partir du 9 décembre, et de l'histoire de la
céramique grecque, tous les mercredis, à 10 h.,
à partir du 6 décembre; — M. Lemonnier,
chargé du cours d'Histoire de l'art, traitera
du réalisme et du romantisme dans les arts
entre 1800 et 1825, tous les jeudis, à 2 h. 3/4, à
partir du 7 décembre ;

A l'École des Beaux-Arts, le cours d'Histoire
et d'Archéologie sera professé par M. Pottier,
suppléant, les mardis, à 1 h. 1/2, à partir du
21 novembre ; — l'Esthétique et l'Histoire de
 
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