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La chronique des arts et de la curiosité — 1899

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Nr. 34 (11 Novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19754#0328
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318 LA CHRONIQUE DES ARTS

meilleures pages. Celui des Damnés, à la seconde
scène, est, entre autres, d'une belle énergie et
d'une excellente sonorité.

Bien chantée par M™" Lovano, par MM. Bous-
selière, Driddez et Geyre, bien jouée par l'or-
chestre de la Société des Concerts, que conduisait
avec son ardeur coutumière M. Tafl'anel, la
Vision du Dante a obtenu au Conservatoire tous
les suffrages d'un public académique et enthou-
siaste.

Cette séance, donnée le dimanche après-midi,
m'a empêché d'assister au concert du Châleiet où,
en l'absence de M. Colonne, M. Laporte, second
chef, avait pris la direction de l'orchestre. Le con-
cert, d'ailleurs, ne différait pas sensiblement de
celui de dimanche dernier, puisqu'on y entendit
le duo et le scherzo pour deux pianos de M. Saint-
Saëns dont j'ai parlé l'autre semaine, liais le pro-
gramme, outre ces nouveautés, comprenait une
première audition : celle de la suite sur Pêcheur
d'Islande, de M. Guy Ropartz, à laquelle je re-
grette vivement de n'avoir pu assister. Non pas
que l'œuvre du sympathique directeur du Conser-
vatoire de Nancy me soit inconnue; depuis long-
temps, ailleurs qu'au Châtelet, j'en ai admiré la
robustesse et savouré le charme mélancolique.
Mais c'était la première fois que Pêcheur d'Is-
lande était présenté au public dans des condi-
tions favorables, par un orchestre excellent et
sous la direction de l'auteur lui-même. Le succès,
m'a-t-on dit, a été très grand. Je suis heureux de
le relater ici, M. Eopariz étant, par ses œuvres
autant que par ses beaux travaux d'initiateur, un
des jeunes musiciens qui font le plus d'honneur à
noire pays.

P. D.

REVUE DES REVUES

* La Revue de Paris (15 oct., Ie' nov.). —
Intéressante publication de fragments inédits
d'André Chénier. Outre qu'ils sont écrits dans la
langue la plus pure, ces fragments d'un Traité
sur la perfection des Arts reflètent une haute
pensée spéculative. Les considérations sur les
arts plastiques, naturellement inspirées par un
grand enthousiasme pour l'art grec, sont libres
de tout dogmatisme et l'indépendance, l'ampleur
des jugements y dépasse de beaucoup en portée
les traités d'esthétique consacrés. Que vaudiait,
par exemple, un Lessing si Chénier avait achevé
sa tâche ?

0 L'Art Moderne (15 octobre). — La petite
revue belge publie une conférence au cours de
laquelle notre collaborateur M. Fierens-Gevaert
vient de faire connaître, à Anvers, ses recherches
sur la technique de van Dyck. C'est, à notre avis,
la plus fructueuse manière d'étudier les maîtres
et d'établir la véritable critique d'art que d'ana-
lyser leur métier. Aussi, félicitons-nous le jeune
conférencier en souhaitant que son exemple soit
suivi.

NÉCROLOGIE

On annonce la mort du statuaire Aristide
Croisy, né le 31 mars 1840 à Fagnon (Ardennes).

Il avait reçu à l'École des Beaux-Arts l'ensei-
gnement d'un artiste qui mourut sans avoir
donné toute sa mesure et dont le nom est déjà
tombé dans l'oubli, mais qui eut plus que du
talent, Toussaint, et il avait obtenu en 1863 le
second grand-prix de Rome.

Il débuta, en 1867, au Salon, par un bas-relief
en marbre, Fondation de la ville de Marseille,
qui n'était pas sans mérite. Sa Prière d'Abel
(1868), sa Néréide (1869), sa Psyché (1870), attirè-
rent sur lui l'attention; un projet de monument,
l'Invasion, lui valut en 1873 une médaille, et son
groupe de Paolo Malatesla et Francesca di
Rimini fut très goûté à l'Exposition universelle
de 1878.

Dans les années qui suivirent, il exposa suc-
cessivement La Fille aux raisins (1878), une
figure allégorique, LaDhuys, qui décore aujour-
d'hui la mairie du 20" arrondissement, et, en
1882, une œuvre aimable et gracieuse, d'un sen-
timent juste et fin, Le Nid (deux enfants blottis
dans un fauteuil), qu'on peut voir au musée du
Luxembourg, et qui le rendit populaire.

Ghanzy vint alors à mourir et Croisy fut chargé
du monument érigé par souscription sur une des
place s publiques du Mans à la mémoire de l'armée
de la Loire et du plus brillant de ses chefs. Il y
montra des qualités de vigueur qui le classèrent
au premier rang des sculpteurs adonnés à ce
genre si banal quand il n'est pas traité avec le
nerf et la sobriété nécessaires, et le succès qu'il
obtint lui valut toute une série de monuments
analogues.

Les mêmes qualités se retrouvent dans l'im-
portant monument qu'il exécuta pour la commé-
moration de la défense de Bazeiltes en 1870.

On doit encore à Croisy, outre un grand nombre
de portraits, bronze ou marbre, de personnages
connus, Emile Augier, E. Perrin, le sénateur
Gailly, Tirman, etc., la restauration des sculptures
extérieures du château de Versailles, et, tout ré-
cemment, le monument élevé par souscription à
Soumy, dans le gouvernement de Kharitov (Rus-
sie), à la mémoire d'un grand industriel, M. Kha-
ritonenko. Au Salon do 1897, le soubassement de
ce monument, peuplé de ligures de moujiks et
d'enfants russes, avait été particulièrement ap-
précié.

Croisy était chevalier de la Légion d'honneur
depuis 18SÔ. Il avait été récompensé au Salon de
1882 par une médaille de seconde classe et par
une première médaille en 1885.

(Le Temps.)

MOUVEMENT DES ARTS

Collection Schubart, de Munich

Vente de tableaux faite à Munich, Je 23 octobre
1899, par MM. A. Riegner et Hugo Helbing.
Prix en francs :

1. Altdorfer (Alb.). Chasse au cerf et au renard
f (acq. par le Musée national germanique) :750. —
j 2. Amberger (Ghristoph). Portrait de Matliaeus
 
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