Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1899

DOI Heft:
Nr. 40 (23 Décembre)
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.19754#0376
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
3G6

LA CHRONIQUE DES ARTS

de faire celui des valeurs supérieures. Le projet
de M. P.-J. Blanc représente une jeune femme,
la Liberté tenant en mains la balance de l'Éga-
lité, sous les plateaux de laquelle doux Amours
s'embrassant figurent la Fraternité.

Les jurés de la peinture à l'Exposition
universelle, réunis le 21 décembre sur la
convocation de leur président, ont écarté, par
la question préalable, la prise en considéra-
tion des réclamations formulées par quelques
artistes contre le fonctionnement du jury.

Le vernissage du Salon de 1900 aura lieu
le G avril, le comité des Artistes français ayant
décidé, dans sa dernière séance, que l'ouver-
ture officielle se ferait à la date du 7 avril.

Gomme nous l'avons déjà dit, ce Salon sera
installé dans des constructions qui vont être
entreprises sur l'emplacement des anciens
abattoirs de Grenelle, place de Breteuil, em-
placement concédé par la Ville de Paris.

On n'a Pas oublié la lettre par laquelle
MM. Léon Bonnat, Carolus-Duran, Jean-Paul
Laurens, Gérôme, Gazin, Edouard Détaille,
Lhermitte, Jean Béraud, etc, avaient de-
mandé au ministre de 1 Instruction publique
la salle de l'École des Beaux-Arts pour y
organiser, en l'honneur d'Alfred Stevens, une
exposition de l'œuvre de ce peintre.

M. Leygues vient de répondre favorablement
à cette demande, accordant ainsi, par un sen-
timent de générosité dont il faut le remercier,
une faveur qui n'avait jamais été accordée à
un peintre vivant.

Les promoteurs de cette exposition se sont
immédiatement réunis et ils ont formé un
Comité des peintres français qui, par une
pensée délicate, a offert la présidence à M1»0 la
comtesse Greffulhe, qui a bien voulu l'ac-
cepter.

Le comité adresse aux propriétaires do ta-
bleaux d'Alfred Stevens et aux musées de
France et de l'étranger un pressant appel
pour les prier d'envoyer le plus tôt possible
leur adhésion.

S. M. le roi des Belges a déjà promis son
concours, et prêtera à cette exposition plu-
sieurs toiles admirables du célèbre artiste,

L'exposition s'ouvrira le 1er février 1900.

Prière d'adresser les réponses à Mmc la com-
tesse Greffulhe, présidente du Comité, 8, rue
d'Astorg, ou à M. Georges Petit, 12, rue Godot-
de-Mauroi, Paris.

**# La Ville de Paris vient d'acquérir à la
vente Talleyrand-Valençay-Sagan, pour le mu-
sée Carnavalet, un tableau précieux pour les
collections historiques de Paris, représentant
une Procession de la Ligue, à Paris. Ce ta-
bleau à nombreux petits personnages, non
signé, attribué par le catalogue à l'école de
Pourbus, est peint sur bois et mesure 98 cent,
de haut sur 2 m. 12 de large ; il a été adjugé
3.G0O francs.

A la vente de la bibliothèque provenant de
la même succession, la Ville a encore acquis,
au prix de 9.000 francs pour sa bibliothèque
Le Peltier Saint-Fargeau, une collection très
complète de pièces relatives à la Ligue, for-

mant une trentaine de volumes, et qu'on sup-
pose avoir été faite pour la cour de Borne
par un prélat italien.

Le petit musée de la Comédie-Française
vient de s'enrichir d'une relique intéressante :
le portefeuille de J. Racine. Il est simple et
d'aspect grave, en maroquin noir gaufré aux
coins d'une fleur de lys. Le fermoir de métal
est à quatre encoches, l'intérieur en soie
bleue, et la patte, qui se rabat sur la serrure
et s'y engage au moyen d'un auberon, est dou-
blée de maroquin rouge orné de fleurons au
petit fer. Au-dessous du fermoir, le nom du
possesseur : M. Racine.

Cet objet provient du château de Valençay
(Indre). Il a passé en vente publique à la suite
des procès intervenus entre les familles de
Sagan et de Talleyrand Périgord. Il a été
acheté par M. Lortic, le libraire bien connu,
qui l'a recédé à la Comédie-Française.

**# Le musée de Bruxelles vient de s'enri-
chir de deux nouvelles toiles : un Christ mort
sur les genoux de la Vierge, par Rogier van
der Weyden, acheté à Gènes, et un Portrait
de Charles II, par Careno de Miranda, le
successeur de Velazquez auprès de ce souve-
rain.

PETITES EXPOSITIONS

EXPOSITION LliVY-DHURMER

Nous avons maintenant une nouvelle salle
d'exposition, celle de la Société d'éditions
littéraires et artistiques, autrement dit la
librairie OllendorfT, 50, rue de la Chaussée-
dAntin. C'est là qu'expose M. Lévy-Dhur-
mer.

Ce jeune homme a un talent délicat et l'on
s'en aperçoit surtout dans ses portraits, où
il montre de très jolies qualités. L'impres-
sion directe lui est favorable. Dans son
pastel Une malade, on sent un vrai charme
et un sentiment réel. Les masques de J. Cor-
nély et de Jules Ctaretie ont du caractère ;
le rire de Coquelin cadet est vivant et le
sourire de Mmc G. est senti et bien exprimé.

Voilà ce que nous préférons. Mais il faut
convenir que tout, dans cette exposition, est
d'un joli goût d'art. Les divers sujets traités
dans une manière ancienne par M. Lévy-
Dlmrmer, font une profonde impression. On
lui sait gré, par exemple, du Mai d'aimer,
si mélancolique. Le ton bleu de nuit de
ce pastel, la beauté de l'héroïne, le visage
sympathique et amoureux du jeune homme,
la poésie du décor, tout plaît en cette œuvre,
importante aussi par ses dimensions.

On loue beaucoup La Bourrasque. C'est
une impressionnante femme brune, légère-
ment décoiffée, au milieu d'une chute de
feuilles roussies. Il y a des intentions dans
les yeux de la Circé; le légendaire troupeau
qui l'escorte est subtilement indiqué. UEve
a une remarquable coiffure, qui ferait croire
que le peintre est prêt à abandonner les
 
Annotationen