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La chronique des arts et de la curiosité — 1906

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Nr. 13 (31 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19761#0109
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ET DE LA CURIOSITE

99

Cette Commission sera composée :
Du préfet, président ;

De l'ingénieur on chef des ponts et chaussées et
de l'agent voyer en chef;

Du chef du service des eaux et forêts;

De deux conseillers généraux élus par leurs col-
lèges ;

Et do cinq membres choisis par le Conseil gé-
néral parmi les notabilités dos arts, des sciences et
de la littérature.

Art. 2. — Cette Commission dressera une liste
des propriétés foncières dont la conservation peut
avoir, au point de vue artistique ou pittoresque,
un intérêt général.

Art. 3. — Los propriétaires des immeubles dési-
gnés par la Commission seront invités à prendre
l'engagement de no détruire ni modifier l'état des
lieux ou leur aspect, sauf autorisation spéciale de
la Commission et approbation du ministre de
l'Instruction publique et des Beaux-Arts.

Si cet engagement est donné, la propriété sera
classée par arrêté du ministre de l'Instruction pu-
blique et des Beaux-Arts.

Si l'engagement est refusé, la Commission noti-
fiera le refus au département et aux communes sur
le territoire desquelles la propriété est située.

Le déclassement pourra avoir lieu dans les mêmes
formes et sous les mêmes conditions que le classe-
ment.

Art. 4. — Le préfet, au nom du département, ou
le maire, au nom do la commune, pourra, on se
conformant aux prescriptions de la loi du 3 mai 1841,
poursuivre l'expropriation des propriétés désignées
par la Commission comme susceptibles de classe-
ment.

Art. 5. — Après l'établissement do la servitude,
toute modification des lieux, sans l'autorisation
prévue à l'article 3, sera punie d'une amende de
100 fr. à 3.000 fr.

[Ajouté] : L'article 463 du Gode pénal est appli-
cable.

La poursuite sera exercée sur la plainte do la
Commission.

Art. G [nouveau]. — La présente loi est applica-
ble à l'Algérie.

PETITES EXPOSITIONS

SOCIÉTÉ DES PEINTRES DE MARINES
SOCIÉTÉ DES PEINTRES DE LA MONTAGNE
M. CLAUDE MO NET — M. MAC LAUGHLAN
M. TEN CATE — M. CARDONA
M. ALCIDE LE BEAU —■ M. HENRI-MATISSE
M. HENRY VAN DER WEYDEN — M. H. BRUGNOT

L'exposition des Peintres de marines et celle
des Peintres de la montagne réunissent des
œuvres peu nombreuses; encore seraient-
elles plus restreintes si les règlements n'en
étaient largement interprétés et si l'on n'y
pouvait voir, ici,-des vues du Pont-Neuf, là
des Chasseurs alpins buvant dans un café.
Beaucoup de morceaux honorables, d'ailleurs ;
aucun de premier ordre. La montagne ni la
mer ne se laissent facilement aborder. Parmi
les peintres de marines, M. Tattegrain a de
sérieuses études, M. Harrisson se répète sans
progresser, M. Bourgonnier se surveille plus
qu'il ne fait d'ordinaire ; M. Frank Boggs

imite Jongkind; M. Blair-Bruce expose de
curieuses banquises.

Quelques peintres de la montagne essaient
de traduire la splendeur des cimes. M. Char-
tran a tenté une symphonie en blanc majeur,
qui reste molle et blafarde. M. Maurice Busset
a transcrit do curieux effets de lumière sur
le Pariou ou sur les Alpes. D'autres se con-
tentent d'emprunter les formules de M. Baud-
Bovy. Aucun d'eux ne paraît encouragé par
le souvenir de Segantini à chercher des pro-
cédés nouveaux. Parmi les artistes qui res-
tent à mi-côte, à signaler les notations fines
et un peu ténues de Jean Desbrosses, qui vient
de mourir. On a réuni un ensemble d'oeuvres
de l'abbé Guétal (1841-1892), qui peignit, dans
la région de Grenoble, des toiles solides, so-
bres, telles qu'en font, loin du public et du
bruit, les meilleurs artistes provinciaux.

L'exposition des Claude Monet de la col-
lection Faure complète la manifestation ré-
cente de la galerie Bernheim. Aux œuvres
conçues depuis 1888 elle en ajoute qui, datées
de 1864 à 1889, permettent de suivre l'artiste
depuis ses débuts. Nous pouvons ainsi mesu-
rer sa longue et lumineuse évolution. Les
Falaises de Sainte-Adresse, de 1864, sont d'un
élève de Manet, mais déjà Sainl-Germain-
l'Auxerrois,en 1866, décèle un sens personnel
des vibrations de lumière, le besoin d'une
technique plus légère et plus souple. Le
Boulevard des Capucines, de 1873, montre
M. Claude Monet en possession de l'instru-
ment qu'il s'est forgé, et le Pont d'Argenteuil,
do 1874, restera comme une de ses plus com-
plètes créations ; œuvre pleine, digne de nos
musées, d'une transparence, d'une harmonie
extraordinaire et si simple, si vraiment clas-
sique. Désormais l'artiste variera les expres-
sions de sa pensée, il reviendra plus hardi
chaque jour (il serait curieux de comparer
les Jardins de 1878 à ceux qu'il a peints
quinze ans plus tard) ; il ne peut pas se dé-
passer.

Près des Claude Monet sont encore expo-
sés les Manet dont nous avons parlé dans
Une précédente chronique; les deux salles
sont contiguës, une cloison les sépare, et nous
avons ainsi une occasion rare, sinon unique,
d'étudier riniluencc réciproque des deux maî-
tres. Il faudrait comparer la facture de la
Plage de Boulogne (de Manet) et de l'Entrée
du Port de Trouville (de Monet) presque con-
temporaines, l'une de 1869, l'autre de 1870, et
suivre ensuite les deux évolutions, non pas
successives, mais parallèles, toutes deux ra-
tionnelles et originales, et l'on se convain-
crait, si je no me trompe, que Claude Monet
a souvent précédé et entraîné son illustre
aîné.

Les très remarquables eaux-fortes de
M. Donald Shaw Mac Laughlan marquent
une très grande sûreté et une rare finesse de
métier ; elles ont aussi une saveur originale
et quelque peu étrange : on y sent un esprit
imprégné du sentiment des vieux maîtres et,
tout ensemble, très sensible à la vie pré-
sente ; elles sont à la fois archaïques et ac-
tuelles. Ces pages, dessinées avec les procédés
 
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