DOI issue:
Nr. 25 (14 Juillet)
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.19761#0215
\» 25. — 1906.
BUREAUX :~8, RUE FAVART (2C Arr.)
14 Juillet.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. . . . 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)........ . 15 fl<
Le 3STu.T3D.éro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
)n heureux changement vient d'être
fait dans le règlement du Prix du
Salon. Les artistes qui ont obtenu j naissance
la bourse de voyage sont invités
dès cette année à profiter de leurs loisirs et
de leurs ressources pour visiter la France.
L'idée n'est pas nouvelle, et elle a été jadis
■ardemment soutenue par Castagnary. Il aura
fallu plus de quinze ans pour qu'elle reçoive
une application pratique. C'est sans doute par
imitation du prix de Rome que l'on avait le
souci de faire voyager les jeunes artistes ex-
clusivement à l'étranger. A vrai dire, la lati-
tude leur était laissée de tracer, au gré de leur
préférence, les itinéraires ; d'aucuns s'aven-
turèrent même jusqu'en Abyssinic; toutefois,
la France demeurait en dehors du programme.
Il était admis par hypothèse que les artistes
trouveraient toujours d'eux-mêmes le temps
et les moyens de connaître leur propre pays.
L'expérience a prouvé que c'était une erreur.
Il n'est pas besoin d'expliquer longuement
quel profit peintres, architectes et sculpteurs
tireront de leur tour de France. L'étude des
monuments sur le sol même qui les a vus
s'élever et qui dans une certaine mesure les
explique, la connaissance de noire sculpture
monumentale, la découverte des ressources
trop ignorées de nos galeries provinciales, pro-
mettent à ces jeunes voyageurs des satisfac-
tions aussi profondes et aussi utiles que leurs
rapides séjours à l'étranger. A voir dans leur
diversité les œuvres de leurs devanciers et les
terres où elles sont nées, peut-être saisiront-
ils mieux que dans les écoles étrangères le
mélange de fidélité au passé et de recherche
continue qui a fait la tradition de l'art dans
notre pays.
NOUVELLES
:]:*:!: L'État vient d'acquérir le château de
Martainville, le plus parfait spécimen, peut-
être, de l'architecture normande de la Re-
*** La Société des « Amis du Luxem-
bourg vient d'acquérir, avec le concours de
l'Administration des Beaux-Arts, pour les
offrir à notre musée des artistes vivants, la
Réunion publique de M. Raffaélli,ot le grand
paysage de M. Guillaumin, exposés l'an der-
nier au Salon d'Automne.
Ces deux tableaux, ainsi que celui de
M. Cancaret, Femme endormie, acheté récem-
ment au Salon dos Artistes français, vont
être prochainement exposés au Luxembourg.
**# Le musée de Versailles vient d'acqué-
rir un portrait satirique do Armand-Louis de
Gontaut, duc de Biron, plus connu sous le
nom de duc de Lauzun. On y voit un paon
portant beau et faisant la roue, tandis que sa
tête est celle du fameux Lauzun. Cette pein-
ture, d'une fine coloration, date de l'époque
révolu tionnairc.
*** M. le comte de Bcauchamp vient d'of-
frir au musée de la Monnaie une précieuse
collection qui lui manquait. Cette collection
est formée des sceaux de Childéric I", de
Charles VII, do Louis XII, de François PI
et Marie-Stuart, de l'ordre du Saint-Esprit,
gravé par Claude de Héry, de Marie-Antoi-
nette, gravé par Lorthiot, et du comte d'Ar-
tois, également gravé par Lorthiot.
Il y a joint, mais à titre de prêt seulement,
les sceaux de François Ier et de Charles-
Quint.
Cette remarquable série est exposée actuel-
lement dans les vitrines du musée du quai
Conti.
L'Etat a fait, d'autre part, installer dans le
musée une vitrine spéciale, contenant, au
centre d'une collection de médailles relatives
BUREAUX :~8, RUE FAVART (2C Arr.)
14 Juillet.
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Le 3STu.T3D.éro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
)n heureux changement vient d'être
fait dans le règlement du Prix du
Salon. Les artistes qui ont obtenu j naissance
la bourse de voyage sont invités
dès cette année à profiter de leurs loisirs et
de leurs ressources pour visiter la France.
L'idée n'est pas nouvelle, et elle a été jadis
■ardemment soutenue par Castagnary. Il aura
fallu plus de quinze ans pour qu'elle reçoive
une application pratique. C'est sans doute par
imitation du prix de Rome que l'on avait le
souci de faire voyager les jeunes artistes ex-
clusivement à l'étranger. A vrai dire, la lati-
tude leur était laissée de tracer, au gré de leur
préférence, les itinéraires ; d'aucuns s'aven-
turèrent même jusqu'en Abyssinic; toutefois,
la France demeurait en dehors du programme.
Il était admis par hypothèse que les artistes
trouveraient toujours d'eux-mêmes le temps
et les moyens de connaître leur propre pays.
L'expérience a prouvé que c'était une erreur.
Il n'est pas besoin d'expliquer longuement
quel profit peintres, architectes et sculpteurs
tireront de leur tour de France. L'étude des
monuments sur le sol même qui les a vus
s'élever et qui dans une certaine mesure les
explique, la connaissance de noire sculpture
monumentale, la découverte des ressources
trop ignorées de nos galeries provinciales, pro-
mettent à ces jeunes voyageurs des satisfac-
tions aussi profondes et aussi utiles que leurs
rapides séjours à l'étranger. A voir dans leur
diversité les œuvres de leurs devanciers et les
terres où elles sont nées, peut-être saisiront-
ils mieux que dans les écoles étrangères le
mélange de fidélité au passé et de recherche
continue qui a fait la tradition de l'art dans
notre pays.
NOUVELLES
:]:*:!: L'État vient d'acquérir le château de
Martainville, le plus parfait spécimen, peut-
être, de l'architecture normande de la Re-
*** La Société des « Amis du Luxem-
bourg vient d'acquérir, avec le concours de
l'Administration des Beaux-Arts, pour les
offrir à notre musée des artistes vivants, la
Réunion publique de M. Raffaélli,ot le grand
paysage de M. Guillaumin, exposés l'an der-
nier au Salon d'Automne.
Ces deux tableaux, ainsi que celui de
M. Cancaret, Femme endormie, acheté récem-
ment au Salon dos Artistes français, vont
être prochainement exposés au Luxembourg.
**# Le musée de Versailles vient d'acqué-
rir un portrait satirique do Armand-Louis de
Gontaut, duc de Biron, plus connu sous le
nom de duc de Lauzun. On y voit un paon
portant beau et faisant la roue, tandis que sa
tête est celle du fameux Lauzun. Cette pein-
ture, d'une fine coloration, date de l'époque
révolu tionnairc.
*** M. le comte de Bcauchamp vient d'of-
frir au musée de la Monnaie une précieuse
collection qui lui manquait. Cette collection
est formée des sceaux de Childéric I", de
Charles VII, do Louis XII, de François PI
et Marie-Stuart, de l'ordre du Saint-Esprit,
gravé par Claude de Héry, de Marie-Antoi-
nette, gravé par Lorthiot, et du comte d'Ar-
tois, également gravé par Lorthiot.
Il y a joint, mais à titre de prêt seulement,
les sceaux de François Ier et de Charles-
Quint.
Cette remarquable série est exposée actuel-
lement dans les vitrines du musée du quai
Conti.
L'Etat a fait, d'autre part, installer dans le
musée une vitrine spéciale, contenant, au
centre d'une collection de médailles relatives