VUES GÉNÉRALES.
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Aromms, puter miûmûMr, stAàueA^Zt, yi ey/t, eacuss/t? Tertuliien parle également des guerriers de
Mithras comme d'un grade bien connu (De cor. mi/., — Id., De præscr.) : DrtAàescZte ro/?Atm/
conmu/doHes e/us tu/ïî /to/A 0/7 ipso /adZcaw/i, ,sed 77/7 u/Zr/uo ?/A//de.
H est vraisemblable que le grade des guerriers (cTpaTM-axot), signalé parmi les Gnostiques de
i'Égypte par saint Épipiiane ' et saint Jean Damascène, n'était pas sans rapport avec celui des
sectateurs de Mithras, et nous ne devons pas oublier ici les Galles de Cybèle, armés, eux aussi,
de mente que les Corybantes, ni perdre de vue le caractère fanatique des religions de la Tlirace
et de la Phrygien D'ailleurs, il ne s'agit pas ici d'un costume militaire porté dans des solennités
connues, mais de vêtements qui se modifient selon différentes cérémonies mystérieuses, et
s'unissent à des attitudes relatives, ce semble, à une initiation. Ges circonstances nous portent à
reconnaître ici le /uZ/es mythriaque.
Cependant, si nous avons devant les yeux le guerrier de Mithras, pourquoi, au lieu du dieu
persan, une Vénus rmersa au sommet de l'arcade? Représentation qui ne s'est encore vue dans
aucun monument mitbriaque. Quelle est cette Vénus, et quels rapports aurait-elle avec le
guerrier mystique ? Je ne désespère pas d'en donner une raison satisfaisante en m'appuyant sur
l'ensemble des scènes. Rappelons-nous d'abord qu'à l'époque d'Hérodote (1, t3i), le célèbre
Mithras persan était adoré sous des traits de femme, soit que cette forme d'un être androgyne
eut prévalu d'eUe-même, soit que le mythe de Mithras eût été absorbé quelque part par celui
de la Vénus babylonienne Mylitta. Je n'entends celles pas décider cette question restée obscure
malgré tous les éléments recueillis par M.Lajard.Entout cas, il y avait en Perse une déesse qu'Hé-
rodote pouvait appeler Mithra et comparer à Vénus. Nous avons droit, dès lors, de nous deman-
der si Vénus-Mithra ne figurait pas, sous la forme suivie dans notre peinture, parmi les sectaires
auteurs de nos monuments et dans le grade particulier de mi/es. îl est vrai que nous sommes
ici à une époque postérieure de près de dix siècles à celle de Zoroastre, dont parle Hérodote;
mais nous n'avons aucune raison de croire que le culte antique ait disparu depuis-lors, tout en
subissant d'inévitables modifications, et rien ne s'oppose à ce que nous le retrouvions au second
siècle de notre ère, puisque ce fut éminemment une époque de syncrétisme pour les vieilles
traditions idolâtriques. Quand bien même l'Artémis du Pont, l'Anaïtis d Arménie, la Cybèle de
Phrygie, la Diane d'Épbèse et la Vénus de Babylone n'eussent pas été primitivement le même
mythe sous des noms divers, une oeuvre de fusion s'était lentement élaborée entre ces divers
cultes, à la suite des rapports sociaux plus multipliés, et à force de s'attacher, dans les contrées
envahies par un culte vainqueur, aux analogies offertes par les cultes vaincus. Ainsi facilité, le
travail d'assimilation s'opéra sur une large échelle, et, quand vinrent les Romains, il s'achevait.
' R%?re.s, XXVI. Gf. Fiiastr., & , p. 116. dans Pausanias (VI, 25); sur leur poignard dans Lucien
- On trouvera des renseignements sur la longue lance (Dm/. Dror., XII, 37), et sur leur casque dans Arnobe
des Corybantes, dans les discours de Julien (V, p. 168) et (III, A7A). Gf. Lobeck, Ay/aopA., 1152.
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Aromms, puter miûmûMr, stAàueA^Zt, yi ey/t, eacuss/t? Tertuliien parle également des guerriers de
Mithras comme d'un grade bien connu (De cor. mi/., — Id., De præscr.) : DrtAàescZte ro/?Atm/
conmu/doHes e/us tu/ïî /to/A 0/7 ipso /adZcaw/i, ,sed 77/7 u/Zr/uo ?/A//de.
H est vraisemblable que le grade des guerriers (cTpaTM-axot), signalé parmi les Gnostiques de
i'Égypte par saint Épipiiane ' et saint Jean Damascène, n'était pas sans rapport avec celui des
sectateurs de Mithras, et nous ne devons pas oublier ici les Galles de Cybèle, armés, eux aussi,
de mente que les Corybantes, ni perdre de vue le caractère fanatique des religions de la Tlirace
et de la Phrygien D'ailleurs, il ne s'agit pas ici d'un costume militaire porté dans des solennités
connues, mais de vêtements qui se modifient selon différentes cérémonies mystérieuses, et
s'unissent à des attitudes relatives, ce semble, à une initiation. Ges circonstances nous portent à
reconnaître ici le /uZ/es mythriaque.
Cependant, si nous avons devant les yeux le guerrier de Mithras, pourquoi, au lieu du dieu
persan, une Vénus rmersa au sommet de l'arcade? Représentation qui ne s'est encore vue dans
aucun monument mitbriaque. Quelle est cette Vénus, et quels rapports aurait-elle avec le
guerrier mystique ? Je ne désespère pas d'en donner une raison satisfaisante en m'appuyant sur
l'ensemble des scènes. Rappelons-nous d'abord qu'à l'époque d'Hérodote (1, t3i), le célèbre
Mithras persan était adoré sous des traits de femme, soit que cette forme d'un être androgyne
eut prévalu d'eUe-même, soit que le mythe de Mithras eût été absorbé quelque part par celui
de la Vénus babylonienne Mylitta. Je n'entends celles pas décider cette question restée obscure
malgré tous les éléments recueillis par M.Lajard.Entout cas, il y avait en Perse une déesse qu'Hé-
rodote pouvait appeler Mithra et comparer à Vénus. Nous avons droit, dès lors, de nous deman-
der si Vénus-Mithra ne figurait pas, sous la forme suivie dans notre peinture, parmi les sectaires
auteurs de nos monuments et dans le grade particulier de mi/es. îl est vrai que nous sommes
ici à une époque postérieure de près de dix siècles à celle de Zoroastre, dont parle Hérodote;
mais nous n'avons aucune raison de croire que le culte antique ait disparu depuis-lors, tout en
subissant d'inévitables modifications, et rien ne s'oppose à ce que nous le retrouvions au second
siècle de notre ère, puisque ce fut éminemment une époque de syncrétisme pour les vieilles
traditions idolâtriques. Quand bien même l'Artémis du Pont, l'Anaïtis d Arménie, la Cybèle de
Phrygie, la Diane d'Épbèse et la Vénus de Babylone n'eussent pas été primitivement le même
mythe sous des noms divers, une oeuvre de fusion s'était lentement élaborée entre ces divers
cultes, à la suite des rapports sociaux plus multipliés, et à force de s'attacher, dans les contrées
envahies par un culte vainqueur, aux analogies offertes par les cultes vaincus. Ainsi facilité, le
travail d'assimilation s'opéra sur une large échelle, et, quand vinrent les Romains, il s'achevait.
' R%?re.s, XXVI. Gf. Fiiastr., & , p. 116. dans Pausanias (VI, 25); sur leur poignard dans Lucien
- On trouvera des renseignements sur la longue lance (Dm/. Dror., XII, 37), et sur leur casque dans Arnobe
des Corybantes, dans les discours de Julien (V, p. 168) et (III, A7A). Gf. Lobeck, Ay/aopA., 1152.