TROISIÈME TOMBEAU.
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qu'il le put, toutes les sociétés impures établies ou protégées par ce prêtre immonde du
Soleil (Lampr., Æawu/r. c. vu).
Le M. AVRELiVS de notre inscription ne porte qu'un titre, celui de prêtre du d:eu <So/ed, fm-
uûtciê/e dfù/uYM, S. D. $. !.M. comme Vincentius n'en portait pas d'autre que celui de prêtre de
Sabazius; mais, que le sy-ncrétisme de ces temps leur permit, sous des noms si différents, d'ap-
partenir à une même secte avec le mort enseveli sous la protection de la Vénus céleste, je
ne le crois pas douteux. Une pareille secte pouvait avoir autant de prêtres différents qu elle
réunissait de diverses sociétés de même nature. De même que nous avons trouvé dans le culte
de Cotytto les symboles et les initiations mithriaques, nous rencontrons ici dans le culte de
Mithra^ l'enseignement orphique et sabazicn touchant la purification des âmes par les plai-
sirs. Cet enseignement, recueilli par Platon*, est ce qu'il y a de plus remarquable dans lepi-
tapbe de M. Aurelius. Il faut savoir gré à ses amis de nous avoir informés en deux mots et
fort utilement des infamies pratiquées comme des devoirs et des moyens de purification dans
leur société secrète. Nouvel argument en faveur de l'interprétation donnée plus haut aux
paroles de yincentius. Nous avons vu par quel genre d'hommages les sectateurs de Sabazius
et de la Vénus phrygienne honoraient la mère des choses. Voilà ce qu'indiquaient avec une
certaine réserve les expressions : MANDVCA, B1BE, LVDE, etc. , et voilà ce qu'expriment plus
effrontément ici les paroles : VOLVPTATEM , !OCVM ALVMN1S SV1S DEDIT.
Le prêtre de Mithras fait nettement comprendre par l'addition de VOLVPTATEM, que le
mot lOCVS ne peut avoir le sens innocent de nat'ynov, jocu/um, jeu d'enfant, développé par
Saumaise (Æverc., P/m., p. *790), mais plutôt le sens qu'Ovide adopte en plusieurs endroits % et
qui a donné naissance au motjocosus, employé par Catulle (Curm., vni, 6). Quant à supposer
au mot lOCVS le sens funèbre de neutre, morûmùu, comme dans Plaute % le mot pré-
cédent ne le permet assurément pas, et il semble que l'impudent sectaire Aurelius n'a pas voulu
qu on pût s'y méprendre. Il ne trouve à vanter dans sa vie que le double soin d avoir enseigné
le plaisir à ses élèves et préparé un tombeau pour lui et pour scs enfants.
Quant au premier mot, que la vétusté rend peu visible, et où j'avais d'abord vu QV1 BAS1A,
M. de Rossi, dans une dernière révision , croit reconnaître CV1BASVA. H serait difficile de tirer
quelque parti de cette dernière lecture. Pour m'en écarter le moins possible, je proposerai de
* PoÔf. Il, 3G4. TrôOovTs; cL? apot LjystçT:
XK! xaOapp.o''. &K 8u(7!M*7 XK! TTOÜ&MV XX! E!C!
ptV tT! MCtV, hei & X(x': T:)^VTxio'KO':V, &<7 fAsTCX? XKÎ.oGc!V.
Je soutiens avec Lennep (ur/PAttùu'., p. 131) ia lec-
ture nKi^iMv xcx! HoovMv Rppuyec sur ie rapprochement
qu'il établit avec un autre endroit de Platon (Lq/., VII,
819). Lobeck (p. 645) ne paraît pas y adhérer : mais les
mots roâqofafe7uQccM7?i, de notre inscription, me semblent
la conûrmer.
2 Par exemple dans l'Épà. & ÔY^Ao à PA%o?ï, v. 48,
et A. A. III, 796.
s PoccAi&s, III, 20-21.
Cum mea iHud nihito piuris re.erat,
Quam si ad seputerum mortuo dicat jocum.
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qu'il le put, toutes les sociétés impures établies ou protégées par ce prêtre immonde du
Soleil (Lampr., Æawu/r. c. vu).
Le M. AVRELiVS de notre inscription ne porte qu'un titre, celui de prêtre du d:eu <So/ed, fm-
uûtciê/e dfù/uYM, S. D. $. !.M. comme Vincentius n'en portait pas d'autre que celui de prêtre de
Sabazius; mais, que le sy-ncrétisme de ces temps leur permit, sous des noms si différents, d'ap-
partenir à une même secte avec le mort enseveli sous la protection de la Vénus céleste, je
ne le crois pas douteux. Une pareille secte pouvait avoir autant de prêtres différents qu elle
réunissait de diverses sociétés de même nature. De même que nous avons trouvé dans le culte
de Cotytto les symboles et les initiations mithriaques, nous rencontrons ici dans le culte de
Mithra^ l'enseignement orphique et sabazicn touchant la purification des âmes par les plai-
sirs. Cet enseignement, recueilli par Platon*, est ce qu'il y a de plus remarquable dans lepi-
tapbe de M. Aurelius. Il faut savoir gré à ses amis de nous avoir informés en deux mots et
fort utilement des infamies pratiquées comme des devoirs et des moyens de purification dans
leur société secrète. Nouvel argument en faveur de l'interprétation donnée plus haut aux
paroles de yincentius. Nous avons vu par quel genre d'hommages les sectateurs de Sabazius
et de la Vénus phrygienne honoraient la mère des choses. Voilà ce qu'indiquaient avec une
certaine réserve les expressions : MANDVCA, B1BE, LVDE, etc. , et voilà ce qu'expriment plus
effrontément ici les paroles : VOLVPTATEM , !OCVM ALVMN1S SV1S DEDIT.
Le prêtre de Mithras fait nettement comprendre par l'addition de VOLVPTATEM, que le
mot lOCVS ne peut avoir le sens innocent de nat'ynov, jocu/um, jeu d'enfant, développé par
Saumaise (Æverc., P/m., p. *790), mais plutôt le sens qu'Ovide adopte en plusieurs endroits % et
qui a donné naissance au motjocosus, employé par Catulle (Curm., vni, 6). Quant à supposer
au mot lOCVS le sens funèbre de neutre, morûmùu, comme dans Plaute % le mot pré-
cédent ne le permet assurément pas, et il semble que l'impudent sectaire Aurelius n'a pas voulu
qu on pût s'y méprendre. Il ne trouve à vanter dans sa vie que le double soin d avoir enseigné
le plaisir à ses élèves et préparé un tombeau pour lui et pour scs enfants.
Quant au premier mot, que la vétusté rend peu visible, et où j'avais d'abord vu QV1 BAS1A,
M. de Rossi, dans une dernière révision , croit reconnaître CV1BASVA. H serait difficile de tirer
quelque parti de cette dernière lecture. Pour m'en écarter le moins possible, je proposerai de
* PoÔf. Il, 3G4. TrôOovTs; cL? apot LjystçT:
XK! xaOapp.o''. &K 8u(7!M*7 XK! TTOÜ&MV XX! E!C!
ptV tT! MCtV, hei & X(x': T:)^VTxio'KO':V, &<7 fAsTCX? XKÎ.oGc!V.
Je soutiens avec Lennep (ur/PAttùu'., p. 131) ia lec-
ture nKi^iMv xcx! HoovMv Rppuyec sur ie rapprochement
qu'il établit avec un autre endroit de Platon (Lq/., VII,
819). Lobeck (p. 645) ne paraît pas y adhérer : mais les
mots roâqofafe7uQccM7?i, de notre inscription, me semblent
la conûrmer.
2 Par exemple dans l'Épà. & ÔY^Ao à PA%o?ï, v. 48,
et A. A. III, 796.
s PoccAi&s, III, 20-21.
Cum mea iHud nihito piuris re.erat,
Quam si ad seputerum mortuo dicat jocum.