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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

lireCVrBAS/A, et de supposer les degrés supérieurs du sacerdoce conférés parM. Aureliu,
par l'imposition de la cm &x-s;#. Nous avons vu, dans le premier tableau du premier urco^o/ûu??,
que, sur sept prêtres, trois seulement jouissaient de l'honneur du bonnet phrygien.
Concluons de notre précieuse découverte que les tombeaux païens du cimetière de Prétextât
mettent à néant tout ce qui s'est dit en faveur de l'innocence du culte de Mithras par ceux qui
voient dans les Porphyre, les Jamblique, les Plotin, des interprètes vrais et sincères de l an-
cienne idolâtrie, et qui défendent avec eux la pureté du culte symbolique de la nature. H se
peut sans doute que, dans le principe, les idées et les pratiques s'éloignassent moins de la vérité
religieuse et de la dignité morale; cependant, nous savons par les saints livres à quelle haute
antiquité remontent les erreurs et les vices légitimés par les croyances aux lieux mêmes qui
ont servi de berceau à la race humaine, et jusqu'ici, loin d'infirmer ce fait, les incessantes
découvertes de la science n'ont fait que le confirmer. Les monuments primitifs de l'Asie ou de
l'Égypte offrant un pur monothéisme sont encore à rencontrer. Dépravés en Orient dans leurs
cérémonies publiques, comment les cultes idolatriques ne le seraient-ils pas devenus plus
encore en s'exerçant dans l'ombre des sociétés secrètes, au milieu de la corruption croissante de
Rome en décadence? On objectera les austérités, les épreuves, les lois de virginité ou de conti-
nence des sectateurs de Mithras. Apparences trompeuses ! Sans doute qu'en se répandant dans
l'empire romain, ceux-ci sentirent le besoin d'adapter quelque peu leur culte à l'esprit des
peuples, aux traditions et aux habitudes locales. Sans doute que l'immense influence exercée
de toutes parts parla religion du Calvaire, les vertus nouvelles, qui répondaient si merveilleu-
sement aux aspirations de toutes les âmes d'élite, durent frapper les sectaires, et modifier leurs
rites et leur langage. Ajoutez l'action nécessaire de la philosophie qui, dans la grande lutte
entre le christianisme et le paganisme expirant, s'attacha à donner aux vieilles superstitions un
sens moins déraisonnable pour fournir des réponses aux objections des chrétiens. De là
l imitation de certaines cérémonies et de certaines expressions chrétiennes, et le retour à une
sorte de monothéisme en ranimant les plus anciennes croyances de l'Asie pour les fondre avec
les nouvelles doctrines introduites dans le monde romain.
Tel est le sentiment commun des saints Pères, et nulle part on ne trouverait dans l'Église
ce qu'on a osé lui reprocher, c'est-à-dire d'avoir fait des emprunts aux mystères de
Mithras. /usce Aomûu'êMs est opus, a très-bien dit l'illustre Sylvestre de Sacy. On
trouvera tout autre chose. On verra des emprunts faits par des novateurs éclectiques
que l'Église a précisément repoussés de son sein à cause de ce criminel mélange : je
parle des Manichéens et des Gnostiques et de leurs fractions sans nombre. Les com-
prendre, comme on l'a fait, sous le nom de christianisme pour les confondre avec les
catholiques, c'est renouveler pour les esprits inattentifs la vieille calomnie des Gelse et
des Coecilius. Au lieu de reconnaître que les chrétiens aient copié les usages des sectateurs
 
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