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84

MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

csti pot pfus petit. Si a pies et jambes et coe comme uns escurels; mais sa coe est plus grande, et
si li le porte ensi comme escurels ; et envole bien de l'une brance sor autre, par la force qu'il
a en la coe qui si est longhe et grande et velue. ïl a une teste tote réonde, et les oreilles petite
comme une mostoille ; et si a le musel lonc et agu com une talpe. Si li pert^* I dent à cascun lés *
borsdelmusel, si comme de sengler. Etsiasoie entor musel,si comme porceaxa sor le dos. Cèle
beste est si damageuse que nule plus de lui. Car èle est de tel nature que il n'est nul arbre qui
ja soit si haut ne si fort à monter, que èle ne le rampe amont si isnèlement comme altre beste
cort par les cans ^ quant on le cace por prendre. Et quant èle est sor alcun arbre montée , èle
en essilic les fuelles et les Hors et les fruis. Cèle beste a les ongles de ses piés si agus et si tenans
que il tiènent en totes les coses où ils tochent, si comme piet de moske font, et plus soutilment,
par force de sa nature. Et si a les dens si trenchans que il en cruese les arbres de sous terre en
la racbine tôt contremont" par deseure, tresqu'as branches. Et iluec fait cèle beste son ni et
son repaire en quel arbre qn'èlc hante. Cèle beste est si calde de nature, que li arbre en covient
perdre son fruit par force; et si le covient périr et séchier, parche que il est tôt crues ^ et tôt
rongiés en la rachine et el cuer. Lors chiet li arbres et est tôt porris et perdus.
Tu hom, tu es essample del arbre. Ti fait, soient bon ou mal, nos sénéfient les fuelles del
arbre et les Hors. Li fruit del arbre est example de l'anme. La beste qui tant est damageuse et
rampans , et qui l'arbre cruese de la racbine tôt contremont el cuer tresqu'as brances, nos së-
néfie orgoeil que li hom a el cuer. Li dent de la beste qui tant sont agu et trenchant, sënéHe les
aspres paroles que curauté (cruauté) fait dire. Les piés qui si sont tenant où que il touchent, est
example que crualté ne laira ja escaper qu èle tient, se force ne li fait faire. C'est à entendre
que la mort abat l'orgoeil par force. Dont est li arbres perdus, si porrist par la beste qui si la
cruese, et fueiile et flor et fruit perdus lonc tans devant; c'est à entendre ke li hom orgoeillous,
almones qu'il face, ne juners, ne veillicrs, riens ne li profite; et tôt si dons et si travail
muerent ains de lui, s'il maintient orgoeil en lui tresqu'à sa fin.

devrait être le '< Mures vulpibussimilcs,
quorum morsu quadrupedia statim exspirabant ; hominibus
autem uou usque ad interitum nocebat idem morsus. "
Selon Julius Valerius (L cû., cap. 34; ed. Maï, p. 167, sq.)
ce serait un animal bien autrement redoutable, et il s'ap-
pellerait ?/?2Û<ùop!ca peut-être, ou
chez l'auteur primitif). Cf. Berger, Tratù'f. tërafo/oy.,
p. 309-312. —Pseudo-Callisth., libr. III, 17 (p. 122).
Faisons observer en finissant, tpe le NpecMÙMH Aùfo-
rt'a/e ne donne pas à ces rats précisément la taille du re-
nard, mais une ressemblance quelconque (de formes ou
de pelage) avec ce carnassier. Pourtant le poëme français

que je citerai tout à l'heure (dans les o4sertyau'uMs) est d'un
autre avis.
s Pousse, perce.
* Côté; LAT. latus.
s Champs. Les Picards ont continué à parler comme
écrivait, au XIII' siècle, l'auteur de ce bestiaire.
s De bas en haut. Expression de la même famille que
et amwa.
" Nous avons rencontré, quelques lignes plus haut,
ct'Mese pour creuse; et cette différence pouvait bien n'être
qu'une affaire d'orthograpl à moins que ce ne soit une
forme comme celle que je stgnaie p. 86, not. 8.
 
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