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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,4): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 4 — Paris, 1856

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https://doi.org/10.11588/diglit.33563#0102
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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGÏE.

révolution catholique de tendance, avait été élevé par une mère protestante et un père venu
de France, imbu des idées philosophiques de son temps. Heureusement, ce père s'était épris
de l'architecture ogivale qu'il a été un des premiers à faire connaître dans d'excellents ou-
vrages, et le jeune Welhv trouva dans les études d'art de son père un antidote contre ses
principes religieux. A mesure qu'il étudia lui-même davantage, il comprit plus clairement
qu en fait d'art religieux, le protestantisme avait affaibli l'inspiration dans tous les lieux atteints
par son souffle, et que le philosophisme, son successeur, l'avait tuée. Indigné de la frivolité
des œuvres du siècle passé, et de la froideur de mort qui caractérise celles du commencement
du nôtre, il se jeta dans le passé pour échapper au présent, et s'y attacha avec l'énergie tenace
de son caractère exclusif. Il étudiait alors à Oxford, et c'était l'époque où les doctrines de
Pusey et de Newman dirigeaient précisément les esprits sincères et les âmes d'élite de la
jeunesse protestante vers l'étude des traditions chrétiennes. Un mouvement analogue dans
deux voies differentes conduisit au même résultat Pugin et ses amis, et tandis que ceux-ci
découvraient dans les anciens dépôts de la science catholique des lumières d une sérénité
inattendue, Pugin découvrait de plus en plus dans les monuments des vieux âges un art
tout empreint d'un sentiment chrétien, sincère et profond. Son raisonnement fut simple, il
conclut que les générations, dont un tel art était l'expression, devaient avoir été animées du
véritable esprit de Dieu, et que l'esprit qui avait glacé l'art religieux devait être provenu d'une
toute autre source. Il devint catholique et voua son existence, terminée trop tôt, au renou-
vellement complet de l'art religieux en Angleterre. La Providence vint en aide à ses désirs en
lui offrant de nombreuses occasions d'exercer son beau talent, devenu presque aussi sympa-
thique à ses anciens coreligionnaires qu'aux nouveaux. Dans son infatigable activité, il em-
brassa l'ameublement aussi bien que la construction, les vitraux peints en même temps que
l'orfèvrerie, les métaux, le bois, les tissus et la céramique. Malheureusement, tout se ressentit
du choix de l'époque historique à laquelle il lui plut de s'attacher. Cette époque était l'art
anglais du xiv" siècle, qui répond pour nous à celui du xv", art de décadence, particulière-
ment goûté de nos voisins, peut-être parce qu'il s'éloigne moins du style contemporain de
leur révolution religieuse ; mais qui ne peut que paraître pauvre dans le voisinage des cathé-
drales de Cantorbéry, de Salisbury, d'York, etc., monuments rivaux des nôtres en beauté,
sinon toujours en grandeur, et comme les nôtres au premier rang parmi les œuvres du
xm" siècle et les monuments religieux du monde. La peinture sur verre, adoptée par Pugin et
sa nombreuse école, a réuni les mérites et les défauts de celle du xv^ siècle. L'architecture
de cette époque avait perdu l'ampleur de ses formes et cherchait une compensation dans
la délicatesse des détails. Amincis et multipliés dans les ouvertures, les meneaux eurent à
porter des dentelles plus compliquées et n'offrirent plus à la peinture que des baies étroites,
où les compartiments du xiif siècle manquèrent d'espace pour se développer. Une couse-
 
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