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https://doi.org/10.11588/diglit.33563#0169
DES GROSSES PASTORALES.
159
Cette expression, usitée dans les Gaules, dit Fauteur de la /Ve & saûit Dûô'er & Cn/;ors, parait
descendue du Nord avec les célèbres missionnaires envoyés par l'Irlande à l'époque des Méro-
vingiens, et la racine anglo-saxonne indiquant un bâton recourbé nous parait plus probable
que l'étymologie tirée du grec x9p.-nTM, bien que xR^uA-/;, bâton recourbé, s éloigne peu de
cumèu/u. Le sens de ce dernier mot n'a pas été exclusivement ecclésiastique. On lit dans le
/Vtcnèu/nu'e de Papias(XL siècle): Cuntpu^u, susteutumeu, ce/ èucu/us y?e^us, pedum, crocâi.
Le mot indique des béquilles de boiteux, dans la CArouûpte du Æouf-Cnssm (1. IV, cb. y/j:
C/audi camduùas auteybres ecc/esfæ sttspe?tdera?ù. Quand il a l'acception d une crosse, il désigne
quelquefois la crosse entière, quelquefois aussi la seule volute, comme dans ce passage déjà
cité: cam&ùam a?^eutea?u... cura baca/opa^torad.
Le nom de ybru/e (de/èr;'o), donné à une plante flexible de la famille des ombellifères,
parce qu elle servait à châtier les enfants (Jnvénal, ,Saf. t) :
Et nos ergo manum feruiæ subduximus.
a désigné plus tard les sceptres les plus simples des empereurs deBysance, les verges sym-
boles de l'autorité des officiers impériaux, et, comme nous l'avons vu, l'antique insigne des
Souverains Pontifes. Que pour ces derniers la férule ait exprimé plutôt leur autorité tempo-
relle que leur juridiction ecclésiastique, les faits déjà cités invitent à le penser; cependant
il ne paraît pas douteux que, dans la haute antiquité, la férule ne s'est souvent distinguée
des crosses que par la forme. En effet, le bâton pastoral des patriarches de Constantinople
est appelé Nay9-/^ dans Pachymère 1. 11, c. t). — Celui des évêques est ainsi désigné
dans une charte de 8aq (d/dt. & & jEnaaerna de Datdboaae), dans une autre de 8q8 (/Tôt du
Daup/dae, par Cborier, t. H, p. 227), et dans Durand de Mende (1. Hl, ch. t5), Ainsi se
nomme la crosse des abbés dans la CAroaàyue du Æont-Casda (1. !H, ch. 65), et dans
Eclceard (De casfô. & Ga/d, cb. dernier). Ajoutons que l'expression de^eru/e ne nous garantit
pas toujours la forme dont il s'agit, puisqu'elle est appliquée à des béquilles d'infirme dans
le Zture des anrac/es de d?erdzo/d '.
Les rapports de forme ou de signification entre la crosse épiscopale et la boulette des
bergers ont rendu familiers les mots de pedata et pedadua, surtout dans les contrées où do-
minaient les souvenirs romains.
— camèoca dans Eckeard : De cusfàus ^ GudC c. 3 ;
— cuïaèoUu dans AVaiafrid Strabon, è c. ; — ceuaàMca
dans Hugues de Saint-Victor, è c. ;—ca?uèuccadansia
vie de S. Didier de Cahors, ch. 19 : Bacuius, y est-ii dit,
qui a Caiiis cantèuccu vocatur ; et dans i'histoire d'Adam
de Brème, c. 102 ; —camptua dans ia régie de Chrode-
gand de Metz, ch. 26 ; — capuâa dans Honorius, 6 c.;
— comèuceu dans ia vie de S. Odon de Bamberg, ch. 17;
— yuàMfudansiaCArotuyue de Ndem, par Landuife;
— dans Durand de Mende, è cû.
* A. t. VI. jui., p. â88. Cum diu Luitoidus pauper
feruh's sustentantibus se omnibus per ceiiam notissimus
traxisset... dimissis in codent ioco feruiis absque bacuio-
rum sustentatione de ecciesia progressus est.
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Cette expression, usitée dans les Gaules, dit Fauteur de la /Ve & saûit Dûô'er & Cn/;ors, parait
descendue du Nord avec les célèbres missionnaires envoyés par l'Irlande à l'époque des Méro-
vingiens, et la racine anglo-saxonne indiquant un bâton recourbé nous parait plus probable
que l'étymologie tirée du grec x9p.-nTM, bien que xR^uA-/;, bâton recourbé, s éloigne peu de
cumèu/u. Le sens de ce dernier mot n'a pas été exclusivement ecclésiastique. On lit dans le
/Vtcnèu/nu'e de Papias(XL siècle): Cuntpu^u, susteutumeu, ce/ èucu/us y?e^us, pedum, crocâi.
Le mot indique des béquilles de boiteux, dans la CArouûpte du Æouf-Cnssm (1. IV, cb. y/j:
C/audi camduùas auteybres ecc/esfæ sttspe?tdera?ù. Quand il a l'acception d une crosse, il désigne
quelquefois la crosse entière, quelquefois aussi la seule volute, comme dans ce passage déjà
cité: cam&ùam a?^eutea?u... cura baca/opa^torad.
Le nom de ybru/e (de/èr;'o), donné à une plante flexible de la famille des ombellifères,
parce qu elle servait à châtier les enfants (Jnvénal, ,Saf. t) :
Et nos ergo manum feruiæ subduximus.
a désigné plus tard les sceptres les plus simples des empereurs deBysance, les verges sym-
boles de l'autorité des officiers impériaux, et, comme nous l'avons vu, l'antique insigne des
Souverains Pontifes. Que pour ces derniers la férule ait exprimé plutôt leur autorité tempo-
relle que leur juridiction ecclésiastique, les faits déjà cités invitent à le penser; cependant
il ne paraît pas douteux que, dans la haute antiquité, la férule ne s'est souvent distinguée
des crosses que par la forme. En effet, le bâton pastoral des patriarches de Constantinople
est appelé Nay9-/^ dans Pachymère 1. 11, c. t). — Celui des évêques est ainsi désigné
dans une charte de 8aq (d/dt. & & jEnaaerna de Datdboaae), dans une autre de 8q8 (/Tôt du
Daup/dae, par Cborier, t. H, p. 227), et dans Durand de Mende (1. Hl, ch. t5), Ainsi se
nomme la crosse des abbés dans la CAroaàyue du Æont-Casda (1. !H, ch. 65), et dans
Eclceard (De casfô. & Ga/d, cb. dernier). Ajoutons que l'expression de^eru/e ne nous garantit
pas toujours la forme dont il s'agit, puisqu'elle est appliquée à des béquilles d'infirme dans
le Zture des anrac/es de d?erdzo/d '.
Les rapports de forme ou de signification entre la crosse épiscopale et la boulette des
bergers ont rendu familiers les mots de pedata et pedadua, surtout dans les contrées où do-
minaient les souvenirs romains.
— camèoca dans Eckeard : De cusfàus ^ GudC c. 3 ;
— cuïaèoUu dans AVaiafrid Strabon, è c. ; — ceuaàMca
dans Hugues de Saint-Victor, è c. ;—ca?uèuccadansia
vie de S. Didier de Cahors, ch. 19 : Bacuius, y est-ii dit,
qui a Caiiis cantèuccu vocatur ; et dans i'histoire d'Adam
de Brème, c. 102 ; —camptua dans ia régie de Chrode-
gand de Metz, ch. 26 ; — capuâa dans Honorius, 6 c.;
— comèuceu dans ia vie de S. Odon de Bamberg, ch. 17;
— yuàMfudansiaCArotuyue de Ndem, par Landuife;
— dans Durand de Mende, è cû.
* A. t. VI. jui., p. â88. Cum diu Luitoidus pauper
feruh's sustentantibus se omnibus per ceiiam notissimus
traxisset... dimissis in codent ioco feruiis absque bacuio-
rum sustentatione de ecciesia progressus est.