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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
du mémoire émet la pensée qu'il a pu être enterré avec l'insigne de cette dignité, ou bien que
les moines de Charroux ont pu déposer dans sa tombe un bâton autre que le sien, soit pour
suppléer à l'absence de l'insigne, soit pour conserver une crosse plus précieuse. Je ne vois
pourtant pas que rien oblige à ces suppositions, puisque les évêques ont porté des tau aussi
bien que les abbés, bien qu'ils l'aient peut-être fait plus rarement.
C'est en effet un tuu que nous voyons à côté de l'abbé ïsarn, sur son curieux sarcophage
conservé au musée de Marseille*. Le mot de est inscrit sur la traverse (ydy. 3q), qui
contraste par sa simplicité avec les précédentes; mais sa forme élémentaire se retrouve dans
aiïiiînMH
Fiy. 39. (A. M., cTap. CoWy.) Fig. 40. (A. M., Fop. Torip , aMÆ 2/3 )
le tau en ivoire trouvé à Saint-Germain-des-Prés dans la tombe de l'abbé Morard et conservé
aujourd'hui au Musée de Cluny /jo). Morard fut, dans sa prélaturedeg^o à ioi4, le
fondateur de l'église actuelle et en particulier de la tour, d'après son ancienne épitaphe :
/sfum ecc/csmm a patymds ter mocensam ererteas, a /imdamcuds aovam reædi/icavd, farn'm çaogae
cam sâyuo On remarquera la distinction des entrelacs romans ouvrés à jour. Déjà publié
par Alexandre Lenoir, dans son yd/êum du Aiasée des ^da^asdas, t. H, p. 28, cet ivoire fa
été de nouveau dans la <Sfadstd/ae nïonnn?enta/e de Paris, pl. XVI, par M. Albert Lenoir, qui
continue si dignement les services rendus à l'archéologie par son père.
Est-ce à un évêque, est-ce à un abbé ou à un prélat revêtu en même temps de ce double
titre qu'il faut attribuer le superbe tan en ivoire possédé par M. le prince Soltikof? Je n'oserais
prononcer avec le peu de renseignements que nous donnent les deux personnages ciselés sur
la face inférieure de la traverse et placés les pieds contre la hampe. L'un et l'autre ont la tête
* On lit autour de la tète :
Cerne precor que lex liomini noxa protoplasti
In me defuncto lector inest misero.
Et sur la table qui couvre le corps :
Sacra viri clari sunt hic sita patris Isarni.
Membra suis studiis glorificata piis.
Quæ felix vegetans anima provexit ad alta
Moribus egregiis pacificis animis.
Nam redimitus erat lue virtutisspeciebus
Yir Domini cunctis pro quibus est hilaris.
Quæ fecit docuit abbas pius atque beatus
Discipulos que suos compulit esse pios.
Sic vivens tenuit regimen sed claudcrc timen
Compulsus vite est acriter [et] misere.
Rexit bis dénis septemque lideliter annis
Conunissum que sibi dulcetn gregem domini
Respuit octobris transacta octava calendas
Et cœpit rutili régna subire poli.
On lit enfin autour des pieds :
Sic que gemens corde die, die : Deus huic miserere.
Amen.
MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
du mémoire émet la pensée qu'il a pu être enterré avec l'insigne de cette dignité, ou bien que
les moines de Charroux ont pu déposer dans sa tombe un bâton autre que le sien, soit pour
suppléer à l'absence de l'insigne, soit pour conserver une crosse plus précieuse. Je ne vois
pourtant pas que rien oblige à ces suppositions, puisque les évêques ont porté des tau aussi
bien que les abbés, bien qu'ils l'aient peut-être fait plus rarement.
C'est en effet un tuu que nous voyons à côté de l'abbé ïsarn, sur son curieux sarcophage
conservé au musée de Marseille*. Le mot de est inscrit sur la traverse (ydy. 3q), qui
contraste par sa simplicité avec les précédentes; mais sa forme élémentaire se retrouve dans
aiïiiînMH
Fiy. 39. (A. M., cTap. CoWy.) Fig. 40. (A. M., Fop. Torip , aMÆ 2/3 )
le tau en ivoire trouvé à Saint-Germain-des-Prés dans la tombe de l'abbé Morard et conservé
aujourd'hui au Musée de Cluny /jo). Morard fut, dans sa prélaturedeg^o à ioi4, le
fondateur de l'église actuelle et en particulier de la tour, d'après son ancienne épitaphe :
/sfum ecc/csmm a patymds ter mocensam ererteas, a /imdamcuds aovam reædi/icavd, farn'm çaogae
cam sâyuo On remarquera la distinction des entrelacs romans ouvrés à jour. Déjà publié
par Alexandre Lenoir, dans son yd/êum du Aiasée des ^da^asdas, t. H, p. 28, cet ivoire fa
été de nouveau dans la <Sfadstd/ae nïonnn?enta/e de Paris, pl. XVI, par M. Albert Lenoir, qui
continue si dignement les services rendus à l'archéologie par son père.
Est-ce à un évêque, est-ce à un abbé ou à un prélat revêtu en même temps de ce double
titre qu'il faut attribuer le superbe tan en ivoire possédé par M. le prince Soltikof? Je n'oserais
prononcer avec le peu de renseignements que nous donnent les deux personnages ciselés sur
la face inférieure de la traverse et placés les pieds contre la hampe. L'un et l'autre ont la tête
* On lit autour de la tète :
Cerne precor que lex liomini noxa protoplasti
In me defuncto lector inest misero.
Et sur la table qui couvre le corps :
Sacra viri clari sunt hic sita patris Isarni.
Membra suis studiis glorificata piis.
Quæ felix vegetans anima provexit ad alta
Moribus egregiis pacificis animis.
Nam redimitus erat lue virtutisspeciebus
Yir Domini cunctis pro quibus est hilaris.
Quæ fecit docuit abbas pius atque beatus
Discipulos que suos compulit esse pios.
Sic vivens tenuit regimen sed claudcrc timen
Compulsus vite est acriter [et] misere.
Rexit bis dénis septemque lideliter annis
Conunissum que sibi dulcetn gregem domini
Respuit octobris transacta octava calendas
Et cœpit rutili régna subire poli.
On lit enfin autour des pieds :
Sic que gemens corde die, die : Deus huic miserere.
Amen.