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https://doi.org/10.11588/diglit.33563#0235
CROSSES A DRAGONS DANS LA VOLUTE, LE NOEUD OU LA DOUILLE. 225
son école. Je ne trouve pas, H est vrai, dans la crosse de Lyon toute la délicatesse des œuvres
du maître, mais je reconnais la disposition or-
dinaire de ses feuillages, la manière de ses
nielles, les combinaisons de ses nœuds - n'est-
ce pas assez pour m'autoriser à soupçonner
(pie notre monument vient des Flandres et est
sorti des ateliers de quelque disciple de Frère
Hugo, vers le milieu de la première moitié du
XHF siècle.
. § X.
CROSSES ÉMAILLÉES A DRAGONS DANS LA VOLUI
NOEUD OU SUR LA. DOUILLE.
Vers le temps que nous venons d'indiquer, une nouvelle forme
crosses émaillées apparaissait quelque part en France et conquérait,
grâce peut-être à des procédés faciles de fabrication, un succès répandu
au loin et prolongé longtemps. Voici que le serpent va reparaître à 1 ex-
trémité des volutes, où des écailles émaillées d'azur simuleront son corps.
De i arbrisseau que nous avons souvent vu multiplier ses brandies ou
épanouir sa fleur il ne restera plus qu une mince tige fleuronnée, ser-
vant en quelque sorte d épine dorsale au serpent. Celui-ci, en se repliant
sur lui-même, ne formera jamais qu'un seul cercle destiné à encadrer
une scène dont il fera ordinairement partie. En voyant la volute surgii
de son nœud, on croira voir un reptile se soulevant de la moitié du corps
au milieu de son odieuse couvée. En effet, sur les deux hémisphères
du nœud vont grouiller de petits dragons découpés à jour et s'enla-
çant entre eux comme pour former une chaîne infernale ; c'est-à-dire
que la tête de l'un passera à travers une sorte de nœud coulant formé
par la queue d'un antre. Ce n'est pas tout; ainsi que la volute et le
nœud, la double aura ses serpents, et ceux-ci descendront entre les
rinceaux émaillés de fleurs, la gueule entr ouverte et pareils à des gar-
gouilles vomissant leurs poisons sur les passants. Telle est la crosse
suivante (yày. pq), découverte à Provins, dans l'emplacement du cime-
. . , i Fiy. 98. (A.M., <Uap.Eo?-.,l/2.)
tière de l'abbaye de Saint-Jacques et dont je dois le dessin a mon hono-
rable collègue de la Société des antiquaires, M Bourquelot, professeur de l'École des Chartes.
29
IV.
son école. Je ne trouve pas, H est vrai, dans la crosse de Lyon toute la délicatesse des œuvres
du maître, mais je reconnais la disposition or-
dinaire de ses feuillages, la manière de ses
nielles, les combinaisons de ses nœuds - n'est-
ce pas assez pour m'autoriser à soupçonner
(pie notre monument vient des Flandres et est
sorti des ateliers de quelque disciple de Frère
Hugo, vers le milieu de la première moitié du
XHF siècle.
. § X.
CROSSES ÉMAILLÉES A DRAGONS DANS LA VOLUI
NOEUD OU SUR LA. DOUILLE.
Vers le temps que nous venons d'indiquer, une nouvelle forme
crosses émaillées apparaissait quelque part en France et conquérait,
grâce peut-être à des procédés faciles de fabrication, un succès répandu
au loin et prolongé longtemps. Voici que le serpent va reparaître à 1 ex-
trémité des volutes, où des écailles émaillées d'azur simuleront son corps.
De i arbrisseau que nous avons souvent vu multiplier ses brandies ou
épanouir sa fleur il ne restera plus qu une mince tige fleuronnée, ser-
vant en quelque sorte d épine dorsale au serpent. Celui-ci, en se repliant
sur lui-même, ne formera jamais qu'un seul cercle destiné à encadrer
une scène dont il fera ordinairement partie. En voyant la volute surgii
de son nœud, on croira voir un reptile se soulevant de la moitié du corps
au milieu de son odieuse couvée. En effet, sur les deux hémisphères
du nœud vont grouiller de petits dragons découpés à jour et s'enla-
çant entre eux comme pour former une chaîne infernale ; c'est-à-dire
que la tête de l'un passera à travers une sorte de nœud coulant formé
par la queue d'un antre. Ce n'est pas tout; ainsi que la volute et le
nœud, la double aura ses serpents, et ceux-ci descendront entre les
rinceaux émaillés de fleurs, la gueule entr ouverte et pareils à des gar-
gouilles vomissant leurs poisons sur les passants. Telle est la crosse
suivante (yày. pq), découverte à Provins, dans l'emplacement du cime-
. . , i Fiy. 98. (A.M., <Uap.Eo?-.,l/2.)
tière de l'abbaye de Saint-Jacques et dont je dois le dessin a mon hono-
rable collègue de la Société des antiquaires, M Bourquelot, professeur de l'École des Chartes.
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IV.