Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
280

MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE,
certain point, raison des motifs de son cadeau, d'après les relations qui rattachaient Poché
à la cathédrale du Mans. M. Cauvin, dans sa Géoymp/ùe ancienne du diocèse du Ænus (Paris,
i845), fait observer (p. 166) que PocAceton ou Podns, d où Ton a fait Podenscy ecc/esia, était un
monastère entré dans la dotation de la cathédrale, et que cette dotation était confirmée, en
56y, parle roi Cbaribert.
D'après la seconde inscription, avant d'avoir appartenu à Thomas de Poché, le chandelier
du Mans avait fait partie du trésor de 1 abbaye de Saint-Pierre, à Glocester, en un temps
où elle avait un Pierre pour abbé. Fort heureusement, cet abbé Pierre a laissé trace de
sa prëlature et nous permet de préciser la date du bronze, point si précieux pour l'histoire
de l'art. Dugdale nous vient ici en aide avec ce Afonn^dcon, qu'un antiquaire français ne peut
rappeler sans lui porter envie.
L'abbaye de Glocester, fondée d'abord en 680, sous le roi Ethelred, pour des femmes,
était tombé en ruines, au temps des invasions. Aux religieuses avaient plus tard succédé des
moines, et sans grand avantage, puisque ceux-ci n'étaient qu'au nombre de deux, à la fin
du XL siècle. Quelques années après, vivifiée par un homme d'énergie, la communauté
comptait cent moines. Cet homme était l'abbé Serlon, qui mourait en 1 io/j, et laissait à son
ancien prieur, l'abbé Pierre, une maison florissante. Pierre gouverna son abbaye au moins
huit ans, puisque nous trouvons des actes de donation datés de 1 tog, 1 11 :, 1 i 12, avec la
clause tenipore Pétri nantis. On ne saurait douter que ces dates nous donnent celle de
notre monument. Comme l'église du monastère avait été rebâtie par l'abbé Serlon, il est
tout simple que l'abbé Pierre se soit occupé du mobilier, et notre beau chandelier a dû être
un des morceaux d'art dus à sa dévotion et à celle de ses douces oumV/es.
Après avoir précisé la date de la confection du monument, il ne nous paraît pas impossible
d'indiquer à peu près celle deson aliénation. Nous avons du moins quelque motifde penser que,
dès 1 L22, il était sorti du monastère, puisque dans le récit d'un grand incendie qui détruisit
à cette époque le trésor et l'église, on ne sauva que quelques livres et quelques vêtements h
Mais par quelle voie notre monument a-ûùl pu venir de Glocester à Poché, et venir vers
ce même temps, ainsi que les caractères de l'inscription faite à la main portent à le croire, on
peut conjecturer que les moines de Gloccster en auront fait présent à quelqu'un des seigneurs
manceaux qui figurent parmi les bienfaiteurs de leur couvent. En effet, parmi les bienfaiteurs
dont les donations furent confirmées, en 1138, par le roi Etienne, on remarque deux

' c777/(., I, 532, note 5 : « Hocanno (1122)
fuit rex Henricus in Christi festo in Norhtwich et in Pas-
chatc fuit in Nortamtune. In quadragesima autem præce-
dente condagravit monasterium in Gleaweceaster : cum
cnim monachi cantabant missam et diaconus incepisset

evangelium , præteriens Jésus, missus est ignis desuper in
turrim , qui incendit totum monasterium omnesque the-
sauros quotquot in eo erant, præter paucos iibros et très
vestes sacerdotaies. Hoc factum est viij idus martii. «
 
Annotationen