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https://doi.org/10.11588/diglit.6028#0016
ES" SICILE. 7
château et le vieux village de ce nom, bâtis chacun sur la
pointe d'une roche. C'est à quelques milles de là, à Fiume
di Nisi, que nous vînmes rafraîchir , à dix-huit milles de
Messine. Quelques coups de tonnerre et quelques gouttes
d'eau, que nous devions sans doute aux approches de
l'Etna, abattirent la poussière qui nous avoit fort incom-
modés le matin. Notre caravane étoit composée de trois
gardes , dont étoit un barigel ( ce qui revient à lieutenant
de maréchaussée) , c'étoit le chef; deux autres gardes ar-
més ; un conducteur et directeur des bagages, aussi en uni-
forme ; un volant à pied qui les servoit ; MM. Renard et
Després, architectes , et Châtelet, peintre; mon valet-de-
chambre, cuisinier, barbier et intendant ; et moi, qui ter-
minois la marche : ce qui, avec les mules , formoit une
troupe de dix-neuf êtres vivants ; marche très imposante,
faite pour effrayer tous les villages où nous rafraîchissions,
et auxquels je suis sûr que notre barigel, chargé de la nour-
riture, împosoit celle de nos chevaux, quoique nous la
payassions fort cher. Nous en partîmes à vingt heures ,
c'est-à-dire à quatre heures avant la nuit, pour nous rendre
àTaormine, qui n'est qu'à douze milles de Fiume diNisi.
Tout le pays , jusqu'au cap S. Alessio , est sec, triste et
pauvre ; mais à ce cap il devient pittoresque. Le château
d'Alessio , bâti sur une roche suspendue sur la mer, est
très singulier et très important par sa position ; il termine
une chaîne de montagnes, et ferme le chemin de la marine
de manière que cinquante hommes y arréteroient une ar-
mée. Forfa est bâtie sur la crête de cette même chaîne, et
ajoute au tableau qu'offre le vieux château d'AIessio, où
il y a quelques canons, mais point de murs qui puissent
les appuyer. Nous gravîmes ce défilé ; au revers nous dé-
couvrîmes le beau pays qui devance Taormine, avec les
profils des montagnes qui sont au-delà. Nous nous achc-
château et le vieux village de ce nom, bâtis chacun sur la
pointe d'une roche. C'est à quelques milles de là, à Fiume
di Nisi, que nous vînmes rafraîchir , à dix-huit milles de
Messine. Quelques coups de tonnerre et quelques gouttes
d'eau, que nous devions sans doute aux approches de
l'Etna, abattirent la poussière qui nous avoit fort incom-
modés le matin. Notre caravane étoit composée de trois
gardes , dont étoit un barigel ( ce qui revient à lieutenant
de maréchaussée) , c'étoit le chef; deux autres gardes ar-
més ; un conducteur et directeur des bagages, aussi en uni-
forme ; un volant à pied qui les servoit ; MM. Renard et
Després, architectes , et Châtelet, peintre; mon valet-de-
chambre, cuisinier, barbier et intendant ; et moi, qui ter-
minois la marche : ce qui, avec les mules , formoit une
troupe de dix-neuf êtres vivants ; marche très imposante,
faite pour effrayer tous les villages où nous rafraîchissions,
et auxquels je suis sûr que notre barigel, chargé de la nour-
riture, împosoit celle de nos chevaux, quoique nous la
payassions fort cher. Nous en partîmes à vingt heures ,
c'est-à-dire à quatre heures avant la nuit, pour nous rendre
àTaormine, qui n'est qu'à douze milles de Fiume diNisi.
Tout le pays , jusqu'au cap S. Alessio , est sec, triste et
pauvre ; mais à ce cap il devient pittoresque. Le château
d'Alessio , bâti sur une roche suspendue sur la mer, est
très singulier et très important par sa position ; il termine
une chaîne de montagnes, et ferme le chemin de la marine
de manière que cinquante hommes y arréteroient une ar-
mée. Forfa est bâtie sur la crête de cette même chaîne, et
ajoute au tableau qu'offre le vieux château d'AIessio, où
il y a quelques canons, mais point de murs qui puissent
les appuyer. Nous gravîmes ce défilé ; au revers nous dé-
couvrîmes le beau pays qui devance Taormine, avec les
profils des montagnes qui sont au-delà. Nous nous achc-