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https://doi.org/10.11588/diglit.6028#0254
I A C I. 245
quer de voir en passant à Iaci. Nous en partîmes l'après-
dînée, et continuant de traverser d'antiques laves, nous
arrivâmes à Giarri, où nous prîmes la plaine. Nous tra-,
versâmes le fleuve Freddo, formé, dit la fable, du sang
d'Acis t'crasé par Polyphême. Dans la nuit nous passâmes
le Canlara, et vînmes coucher ou plutôt passer la nuit
' aux Giardini , sous Taormiuum , où nous montâmes
avant le jour, et eûmes encore le plaisir d'aller voir lever
le soleil du théâtre , et de le voir colorer le sommet de
l'Etna, tandis que les vallons et la plaine étoient encore
dans l'ombre. Après avoir admiré ce volcan sous un nou-
vel aspect, couvert des frimas de l'hiver , nous prîmes
congé de lui et de Taormine, bien convaincus que c'étoit
le lieu le plus pittoresque et le plus étonnant pour la ri-
chesse et la variété des vues , non seulement de la Sicile,
mais peut-être de l'Europe entière. Nous vînmes dîner à
Fiume diNisi ; c'est près de là que , dans les montagnes ,
on trouve les ruines des anciennes mines de la Sicile. On
exploite encore celles d'antimoine, qui y sont abondantes.
J'y ai vu des échantillons de plomb natif, de cuivre, de
soufre, d'or et d'argent; mais la Sicile a bien d'autres tré-
sors à chercher, avant de sacrifier aux mines la petite po^
pulation qui laisse une partie de sa surface en friche.
MESSINE.
Nous arrivâmes de bonne heure à Messine, où la pre-
mière chose que nous apprîmes, c'étoit que nous avions
une quarantaine à faire en entrant en Italie. Après avoir
mis ordre à mes finances, nous allâmes faire une-course
au Phare , à douze milles de Messine, un des trois angles
delà Trinacrie, appelléautrefois et à présent encore , le
cap Pelore. Nous primes une barque, achetâmes en che-
quer de voir en passant à Iaci. Nous en partîmes l'après-
dînée, et continuant de traverser d'antiques laves, nous
arrivâmes à Giarri, où nous prîmes la plaine. Nous tra-,
versâmes le fleuve Freddo, formé, dit la fable, du sang
d'Acis t'crasé par Polyphême. Dans la nuit nous passâmes
le Canlara, et vînmes coucher ou plutôt passer la nuit
' aux Giardini , sous Taormiuum , où nous montâmes
avant le jour, et eûmes encore le plaisir d'aller voir lever
le soleil du théâtre , et de le voir colorer le sommet de
l'Etna, tandis que les vallons et la plaine étoient encore
dans l'ombre. Après avoir admiré ce volcan sous un nou-
vel aspect, couvert des frimas de l'hiver , nous prîmes
congé de lui et de Taormine, bien convaincus que c'étoit
le lieu le plus pittoresque et le plus étonnant pour la ri-
chesse et la variété des vues , non seulement de la Sicile,
mais peut-être de l'Europe entière. Nous vînmes dîner à
Fiume diNisi ; c'est près de là que , dans les montagnes ,
on trouve les ruines des anciennes mines de la Sicile. On
exploite encore celles d'antimoine, qui y sont abondantes.
J'y ai vu des échantillons de plomb natif, de cuivre, de
soufre, d'or et d'argent; mais la Sicile a bien d'autres tré-
sors à chercher, avant de sacrifier aux mines la petite po^
pulation qui laisse une partie de sa surface en friche.
MESSINE.
Nous arrivâmes de bonne heure à Messine, où la pre-
mière chose que nous apprîmes, c'étoit que nous avions
une quarantaine à faire en entrant en Italie. Après avoir
mis ordre à mes finances, nous allâmes faire une-course
au Phare , à douze milles de Messine, un des trois angles
delà Trinacrie, appelléautrefois et à présent encore , le
cap Pelore. Nous primes une barque, achetâmes en che-