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https://doi.org/10.11588/diglit.6028#0167
l58 VOYAGE
chevalier qui la défendoit : aujourd'hui plus redoutable
que jamais , rien n'est plus imposant que ses bastions, bâr
tis sur un fond de rocher qui s'avance dans la mer, et qui,
par de terribles batteries, couvrent l'entrée des deux ports.
MALTE.
Nous fûmes arrêtés à la consigne , jusqu'à ce que le
gardien vînt nous en tirer. Alors nous vîmes cette superbe
perspective de l'intérieur du port, de tant de forts , et de
ces deux villes bâties en amphithéâtre ; coup-d'ceil qui ne
ressemble à celui d'aucune autre ville du monde , et qui
ne le cède peut-être à aucune en magnificence. Il n'y a
pas un seul bel édifice ; mais ils sont tous si bien con-
struits , de grands et magnifiques bastions leur font de si
belles bases, que rien n'est plus imposant que leur aspect.
L'intérieur de la ville neuve à droite , bâtie par La Valette
après le fameux siège des Turcs, a pris le nom de son fon-
dateur. De belles et larges rampes, en marches de pierres ,
conduisent à de grandes rues bien droites et bien pavées.
Les maisons sont bâties en pierres de taille , d'une si belle
espèce , qu'elles paraissent toujours neuves ; et le sol et la
jjoussiere sont d'une nature si blanche , qu'au lieu de ter-
nir les murailles, elles semblent les reblanchir éternelle-
ment. Cette propreté intérieure et extérieure de Malte ,
comparée à ce qu'on voit en Sicile , est si sensible , quon
croit en être à deux mille lieues. Effectivement il n'y a
peut-être jamais eu de pays voisin qui, au moral et au
physique, ait si peu de rapport et de ressemblance. Il n'y
a point de terre plus heureuse et plus fertile que celle de
Sicile; il n'y en a point de plus ingrate, de plus aride et
de plus malheureuse que l'autre, si encore on peut appelles
terre ce que les infatigables Maltois cultivent. Eu Sicila
chevalier qui la défendoit : aujourd'hui plus redoutable
que jamais , rien n'est plus imposant que ses bastions, bâr
tis sur un fond de rocher qui s'avance dans la mer, et qui,
par de terribles batteries, couvrent l'entrée des deux ports.
MALTE.
Nous fûmes arrêtés à la consigne , jusqu'à ce que le
gardien vînt nous en tirer. Alors nous vîmes cette superbe
perspective de l'intérieur du port, de tant de forts , et de
ces deux villes bâties en amphithéâtre ; coup-d'ceil qui ne
ressemble à celui d'aucune autre ville du monde , et qui
ne le cède peut-être à aucune en magnificence. Il n'y a
pas un seul bel édifice ; mais ils sont tous si bien con-
struits , de grands et magnifiques bastions leur font de si
belles bases, que rien n'est plus imposant que leur aspect.
L'intérieur de la ville neuve à droite , bâtie par La Valette
après le fameux siège des Turcs, a pris le nom de son fon-
dateur. De belles et larges rampes, en marches de pierres ,
conduisent à de grandes rues bien droites et bien pavées.
Les maisons sont bâties en pierres de taille , d'une si belle
espèce , qu'elles paraissent toujours neuves ; et le sol et la
jjoussiere sont d'une nature si blanche , qu'au lieu de ter-
nir les murailles, elles semblent les reblanchir éternelle-
ment. Cette propreté intérieure et extérieure de Malte ,
comparée à ce qu'on voit en Sicile , est si sensible , quon
croit en être à deux mille lieues. Effectivement il n'y a
peut-être jamais eu de pays voisin qui, au moral et au
physique, ait si peu de rapport et de ressemblance. Il n'y
a point de terre plus heureuse et plus fertile que celle de
Sicile; il n'y en a point de plus ingrate, de plus aride et
de plus malheureuse que l'autre, si encore on peut appelles
terre ce que les infatigables Maltois cultivent. Eu Sicila