Ï.20 Y O Y A G S
royaume d'Eryx comme successeur d'Hercuïe (a), bâtît
Héraclée où avoit été Minoa : mais les Ségestins et les Car-
thaginois en ayant pris ombrage, joignirent leurs armes et
détruisirent cette nouvelle ville ; ce qui ne rend point éton-
nant le peu de vestiges que l'on en trouve. A peine vîmes-
nous , sur le territoire que nous traversâmes , quelques mor-
ceaux de mattoni, et un seul fragment de vase grec.
Nous vînmes dîner à Monte-Allegro, village pauvre,
sur un rocher entouré d'autres rochers arides, tous de talc,
dont on fait le sable, la chaux, les pierres et le plâtre de
construction des maisons. De Sciacca à Monte-Allegro iï
y a vingt-quatre milles. Il nous en restoit encore dix-huit
pour arriver à Gïrgenti ; mais comme on nous dit que Si-
culiana étoit en mauvais air, nous résolûmes cle pousser
jusqu'à Gïrgenti, quelque heure qu'il fût. Nous passâmes
effectivement par un pays très sauvage, des vallées déser-
tes, traversées par des ruisseaux et des lacs d'eau puante ,
avec la même nature de terrain et de pierre , c'est-à-dire
alternativement du talc et cette pierre calcinée et saline qui
existe depuis Sciacca jusqu'à la marine de Girgenti, et
au-delà. Dès que nous eûmes passé le gros bourg de Si-
culiana, le pays s'embellit et s'enrichit,mais la nuit nous
en déroba la vue.
GIRGENTI.
Nous arrivâmes au môle de Girgenti à la nuit fermée.
(«) Hercule, étant venu dans la Sicile, envoya défier à la lutte le roi
Éryx, fils de Vénus, d'une taille gigantesque etd'une forceproportionnée;
Éryx accepta le défi, et paria son royaume contre les vaches de Géryoïi
que conduisoit Hercule, et à la possession desquelles étoit attachée l'im.
mortalité. Ce héros vainqueur laissa aux habitants la souveraineté de leuf
pays, jusqu'à ce qu'un de ses descendants vînt la redemander.
royaume d'Eryx comme successeur d'Hercuïe (a), bâtît
Héraclée où avoit été Minoa : mais les Ségestins et les Car-
thaginois en ayant pris ombrage, joignirent leurs armes et
détruisirent cette nouvelle ville ; ce qui ne rend point éton-
nant le peu de vestiges que l'on en trouve. A peine vîmes-
nous , sur le territoire que nous traversâmes , quelques mor-
ceaux de mattoni, et un seul fragment de vase grec.
Nous vînmes dîner à Monte-Allegro, village pauvre,
sur un rocher entouré d'autres rochers arides, tous de talc,
dont on fait le sable, la chaux, les pierres et le plâtre de
construction des maisons. De Sciacca à Monte-Allegro iï
y a vingt-quatre milles. Il nous en restoit encore dix-huit
pour arriver à Gïrgenti ; mais comme on nous dit que Si-
culiana étoit en mauvais air, nous résolûmes cle pousser
jusqu'à Gïrgenti, quelque heure qu'il fût. Nous passâmes
effectivement par un pays très sauvage, des vallées déser-
tes, traversées par des ruisseaux et des lacs d'eau puante ,
avec la même nature de terrain et de pierre , c'est-à-dire
alternativement du talc et cette pierre calcinée et saline qui
existe depuis Sciacca jusqu'à la marine de Girgenti, et
au-delà. Dès que nous eûmes passé le gros bourg de Si-
culiana, le pays s'embellit et s'enrichit,mais la nuit nous
en déroba la vue.
GIRGENTI.
Nous arrivâmes au môle de Girgenti à la nuit fermée.
(«) Hercule, étant venu dans la Sicile, envoya défier à la lutte le roi
Éryx, fils de Vénus, d'une taille gigantesque etd'une forceproportionnée;
Éryx accepta le défi, et paria son royaume contre les vaches de Géryoïi
que conduisoit Hercule, et à la possession desquelles étoit attachée l'im.
mortalité. Ce héros vainqueur laissa aux habitants la souveraineté de leuf
pays, jusqu'à ce qu'un de ses descendants vînt la redemander.