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https://doi.org/10.11588/diglit.6028#0164
IN S I C I L I.' 1-55
merce est celui du bled et des provisions de Malte , dont
elle est le magasin et le port d'exportation où s'expédient
tous les comestibles que la Sicile fournit à cette isle voi-
sine. Son commerce particulier est en pâtes , qui y sont
plus blanches et meilleures que par-tout ailleurs. On y
mange des figues et des becfigues exquis. On prend ces.
derniers en si grande abondance, qu'on fait une huile de
leur graisse. On met cette huile en bouteille ; elle se con-
serve une année entière. On s'en sert comme de beurre
pour les ragoûts, et elle le remplace avec avantage. Les ha-
bitants à'Alicata portent une grande partie de leurs fruits
à Malte , dont ils rapportent beaucoup d'argent ; et l'on
peut dire que si la Sicile est d'une grande utilité aux Mal-
tois ,leur argent est aussi un article très important pour le
commerce de cette partie de la Sicile.
VOYAGE A MALTE.
Il n'y avoit point à'esperonara à Alicata : nous en en-
voyâmes chercher un à Terra-Nuova, qui nous fit attendre
trois jours. Nous ne partîmes donc que le 4 septembre , à
l'entrée de la nuit. Notre petit bâtiment étoit monté de six
hommes , et nouscoûtoit sept onces (près de quatre louis).
Nous étions six passagers, et tout étoit plein , sans avoir
place pous nous coucher ; car rien n'est plus petit que ces
bâtiments, et il faut l'usage connu que l'on a de leur na-
vigation pour oser risquer une traversée en pleine mer
sur une machine aussi frêle. Il faisoit un vent du couchant
bon frais, qui, dans la première heure, nous fit faire dix
milles. Dans le premier moment j'éprouvai cet enthou-
siasme que cause l'espoir de braver la mer. Mon illusion
ne dura qu'une demi-heure ; et je tombai bientôt dans les
angoisses , le désespoir et l'anéantissement que j'areisl déjà
éprouves tant de fois. Nous étions tous malades lorsque
merce est celui du bled et des provisions de Malte , dont
elle est le magasin et le port d'exportation où s'expédient
tous les comestibles que la Sicile fournit à cette isle voi-
sine. Son commerce particulier est en pâtes , qui y sont
plus blanches et meilleures que par-tout ailleurs. On y
mange des figues et des becfigues exquis. On prend ces.
derniers en si grande abondance, qu'on fait une huile de
leur graisse. On met cette huile en bouteille ; elle se con-
serve une année entière. On s'en sert comme de beurre
pour les ragoûts, et elle le remplace avec avantage. Les ha-
bitants à'Alicata portent une grande partie de leurs fruits
à Malte , dont ils rapportent beaucoup d'argent ; et l'on
peut dire que si la Sicile est d'une grande utilité aux Mal-
tois ,leur argent est aussi un article très important pour le
commerce de cette partie de la Sicile.
VOYAGE A MALTE.
Il n'y avoit point à'esperonara à Alicata : nous en en-
voyâmes chercher un à Terra-Nuova, qui nous fit attendre
trois jours. Nous ne partîmes donc que le 4 septembre , à
l'entrée de la nuit. Notre petit bâtiment étoit monté de six
hommes , et nouscoûtoit sept onces (près de quatre louis).
Nous étions six passagers, et tout étoit plein , sans avoir
place pous nous coucher ; car rien n'est plus petit que ces
bâtiments, et il faut l'usage connu que l'on a de leur na-
vigation pour oser risquer une traversée en pleine mer
sur une machine aussi frêle. Il faisoit un vent du couchant
bon frais, qui, dans la première heure, nous fit faire dix
milles. Dans le premier moment j'éprouvai cet enthou-
siasme que cause l'espoir de braver la mer. Mon illusion
ne dura qu'une demi-heure ; et je tombai bientôt dans les
angoisses , le désespoir et l'anéantissement que j'areisl déjà
éprouves tant de fois. Nous étions tous malades lorsque