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https://doi.org/10.11588/diglit.6028#0249
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L E N T I N I.
L E N T I NI.
ancienne, grande, riche et célèbre ville, bâtie par les Chal-
cidiens au même temps que Catane. Cette ville, rivale
de Syracuse , est réduite maintenant à quatre mille ci-
toyens, qui habitent sur une très petite partie des ruines
de l'ancienne ville. Le mauvais air qui règne alentour
empêche la population de s'y accroître, malgré l'abondance
en tout genre des productions du territoire.
Elle eut ses tyrans comme Syracuse , et fut toujours
son ennemie. Elle fut la patrie du célèbre rhéteur Gor-
gias, qui surprit les Athéniens mêmes par son éloquence ,
et fut celui qui leur persuada la malheureuse expédition
de Nicias. Dans la suite Lentini tomba au pouvoir des
Syracusains. Hieronyme, fils d'Hiéron second , le dernier
tyran de Syracuse , y fut assassiné en descendant du châ-
teau. La position de ce château , l'abondance du pays,
rendirent toujours Lentini une place importante aux dif-
férents peuples qui occupèrent la Sicile. Ce fut le tremble-
ment de terre de 1693 qui acheva de la' détruire, et qui la ré-
duisit à l'état de misère où elle existe actuellement. Jamais
ruine ne fut plus complette ; le sol même semble retourné,
et rien ne représente mieux le désastre et la dévastation.
L'ancienne ville, bâtie sur quatre collines , n'offre plus
qu'un sol déchiré par quatre ravins qui découvrent quel-
ques chétives grottes , les seuls restes qui attestent son
ancienne situation. Le château étoit bâti sur une ro-
che isolée, opposée à la ville , taillé dans le roc , retaillé ,
bâti et rebâti successivement et selon les différentes
époques et méthodes d'assiéger et de défendre les places.
Les ruines que l'on y voit actuellement, quoique consi-
dérables, ne peuvent donner la moindre idée de sa forme
L E N T I N I.
L E N T I NI.
ancienne, grande, riche et célèbre ville, bâtie par les Chal-
cidiens au même temps que Catane. Cette ville, rivale
de Syracuse , est réduite maintenant à quatre mille ci-
toyens, qui habitent sur une très petite partie des ruines
de l'ancienne ville. Le mauvais air qui règne alentour
empêche la population de s'y accroître, malgré l'abondance
en tout genre des productions du territoire.
Elle eut ses tyrans comme Syracuse , et fut toujours
son ennemie. Elle fut la patrie du célèbre rhéteur Gor-
gias, qui surprit les Athéniens mêmes par son éloquence ,
et fut celui qui leur persuada la malheureuse expédition
de Nicias. Dans la suite Lentini tomba au pouvoir des
Syracusains. Hieronyme, fils d'Hiéron second , le dernier
tyran de Syracuse , y fut assassiné en descendant du châ-
teau. La position de ce château , l'abondance du pays,
rendirent toujours Lentini une place importante aux dif-
férents peuples qui occupèrent la Sicile. Ce fut le tremble-
ment de terre de 1693 qui acheva de la' détruire, et qui la ré-
duisit à l'état de misère où elle existe actuellement. Jamais
ruine ne fut plus complette ; le sol même semble retourné,
et rien ne représente mieux le désastre et la dévastation.
L'ancienne ville, bâtie sur quatre collines , n'offre plus
qu'un sol déchiré par quatre ravins qui découvrent quel-
ques chétives grottes , les seuls restes qui attestent son
ancienne situation. Le château étoit bâti sur une ro-
che isolée, opposée à la ville , taillé dans le roc , retaillé ,
bâti et rebâti successivement et selon les différentes
époques et méthodes d'assiéger et de défendre les places.
Les ruines que l'on y voit actuellement, quoique consi-
dérables, ne peuvent donner la moindre idée de sa forme