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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 4
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Lenormant, François: Jupiter Heliopolitanus
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0088

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— 80 —

ment pareil à celui de l'Ammon Khem égyptien, et le bouquet d’épis tenu dans la
main gauche (1) ; il semble même que ces deux attributs étaient mieux conservés du
temps de Ménard qu’aujourd’hui. En même temps, la sculpture du cippe de Nîmes
complète sur des points fort importants les données du témoignage de l'écrivain
latin. Celui-ci ne parle pas du calathus décoré de fleurs et de perles qui surmonte
la tête du dieu ; mais nous savons positivement que le même calathus était posé
sur celle du personnage également solaire, identifié à Apollon (2), qui dans le
culte d’Hiérapolis de Syrie était associé au dieu dont on faisait Jupiter (3) ; et
Macrobe en dit : Calathus aureus surgens in altum monstrat aetheris summam ;
unde solis creditur esse substantia. Le bas du corps de notre Jupiter Heliopolitanus
est, comme celui de beaucoup de divinités asiatiques, et, par une nouvelle analogie
avec le Khem de l’Egypte, serré dans une gaine étroite; des compartiments, dont
chacun renferme une fleur radiée, décorent cette gaine, que garnissent à son
extrémité inférieure deux rangées de longues franges dont celles de dessous res-
semblent presque à des serpents. Enfin, derrière les pieds du dieu, on voit un ani-
mal, sur lequel il est probable qu’il se tenait debout dans le simulacre original du
temple d’Hiérapolis, d’après une donnée fréquente dans l’art euphratico-syrien.
Quelque mutilé que cet animal soit dans l’état actuel, il semble que c’était un
lion (4), plutôt que le taureau sur lequel était posé le dieu d’Hiérapolis (5) et le
Jupiter Dolichenus (6), que les Romains ont assimilé quelquefois au Jupiter Helio-

(1) Les épis, unis aux raisins, sont aussi les attri-
buts du Baal de Tarse (D. de Luynes, Numisma-
tique des satrapies, pl. u, n0s 1 et o ; iv; v, nos 7
et 8 ; viii, nos 3-10 ; ix), appelé des Grecs Zeù?
Ts'pmoç ( Eratosthen., ap. Eustath. ad Dionys.,
Perieg., v. 868) ou Zeùç Tapas'wv (Eckhel, Doctr.
num. vet., t. III, p. 73), du Baal de Gaziura de
Cappadoce (D. de Luynes, Num. des satrap., pl. v,
2, nos i-3 ; YVaddington, Mélanges de numismati-
que, t. I, p. 86 et s.) et du Baal parèdre d’Anat
sur une précieuse monnaie d’argent de l’ancienne
collection Behr (Mon Catalogue Behr, pl. n, n° J ;
Yogiié, Mélanges d’archéologie orientale, p. 47).
Ce sont aussi ceux du dieu indigène Lycaonien ou
Cilicien représenté dans le curieux bas-relief d’I-
briz, œüvre d’un art barbare, mais inspiré de ce-
lui de l’Assyrie ( Transactions of the Society of
Biblical Archæology, t. IY, p. 336, avec la plan-
che y annexée).

(2) Sans doute Rescheph, sur lequel nous re-
viendrons dans un autre et prochain travail.

(3) Macrob., Saturn., I, 17, 66.

(4) Cependant les représentations figurées des
religions euphratiques et syro - phéniciennes font

plutôt du lion la monture de la divinité féminine.
Sur la raison symbolique, voy. Vogiié, Mélanges
d’archéologie orientale, p. 64 et s.

(5) Lucian, De deci Syr., 31 ; cf. Porphvr., De
antr. nymph., 23.

(6) Le type figuré du Jupiter de Doliché, dans
le nord de la Syrie, dont le culte, à partir du règne
des Antonins, se répandit dans tout l’Empire ro-
main et fut particulièrement développé chez les
légions du Rhin et du Danube, ce type est parfai-
tement connu désormais, grâce au mémoire spé-
cial de Seidl (U cher den Dolichenus-Cult, dans les
Sitzungsberichte der Kaiserl. Akad. d. Wissensch.
de Vienne, 1834, p. 4-90, 233-260) et aux obser-
vations supplémentaires de M. Frœhner (Les Mu-
sées de France, p. 27-37). Il représente le dieu
cuirassé, et souvent casqué, debout sur un taureau
passant ; sa main droite brandit une bipenne et
sa gauche porte le foudre. Cette figure divine est
directement empruntée aux types hiératiques de
la religion chaldéo-assyrienne, dans laquelle il
existe un dieu représenté trait pour trait de cette
manière. On peut s’en assurer en comparant aux
images de Jupiter Dolichenus, rassemblées par
 
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