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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 5
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Lenormant, François: Autel dionysiaque du musée de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0111

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— 103 —

toutes des plantes qui tiennent un rôle symbolique important dans le culte de
Bac chu s.

Le lierre est, après la vigne, la plante favorite de ce dieu (1). Le lierre rappelle
la vigne; c’est une plante grimpante comme elle, et ses lianes se mêlent parfois
aux sarments. On prétendit dans les temps postérieurs, en raisonnant au point de
vue des doctrines des physiciens sur la vieille symbolique, que l’attribution du
lierre à Dionysos venait de ce que cette plante était d’une nature froide (2), qui
combattait l’ivresse (3). Quoi qu’il en soit, le lierre était, comme tout le monde le sait,
un des symboles primitifs du dieu, qui lui-même était adoré à Acharnae sous le nom
de Iücraôç, le lierre (4) ; ailleurs Cissos est un compagnon de Dionysos (5). Aussi le
lierre formait-il sa couronne aussi souvent que la vigne, d’où les épithètes de
lùcsoxôpiç, Ki<jc<lourr)ç (6),la première employée déjà dans les hymnes homériques (7).
Chez les poètes latins, Bacchus est appelé Corymbifer aussi bien que Racemifer,
par allusion aux fruits du lierre. Il n’y avait pas de fête dionysiaque sans qu’on
s’y couronnât de lierre, c’est ce qu’on appelait xittüxuç (8).

Les Bacchantes d’Euripide (9) et de Théocrite (10) portent des branches de
chêne en l’honneur de leur dieu ou se couronnent du feuillage de cet arbre (11).
Le pin, è'/A-q, est encore attribué à Dionysos (12), bien qu’il appartienne plus
souvent à Posidon, et la communauté de cet attribut entre les deux dieux du
principe humide est digne d’attention (13). On portait des branches de pin dans
les rites des Triétériques de la Béotie (14). Mais c’est surtout la pomme de pin,
aTpôêiXoç, xüjvoç (15), qui tient une place capitale parmi les attributs de Dionysos (16),
et qui souvent termine son thyrse. Gerhard (17) la croit empruntée à la religion
phrygienne ; Emile Braun y voit un symbole de fécondité et de reproduction, un
fruit de l’hiver. Peut-être son attribution à Bacchus est-elle venue simplement,
comme l’ont pensé Chateaubriand (18) et Wel-cker (19), de l’usage, conservé par les
Grecs modernes , de faire infuser des pommes de pin dans les cuvées pour conser-

(1) Ovid,,Fa$t., III, v. 767; Eustath. adlliacl.,
p. 87 ; cf. Schœne, De per son. in Euripid. Bacch.
habit, scen., p. 19 et 101.

(2) Plutarch., Sympos., III, 2; 5, 2.

(3) Ibid.., III, 1, 3.

(4) Pausan., I, 31, 3.

(3) Nonn., Dionys., XII. v. 97.

(6) Preller, Griech. Mythol., 2° édit., t. I, p. 560.
— Dionysos K'.<jaoëp’j&; : Orph., Hymn., XXX ,
v. 4. — Kiffaoxap-iù : Orph.. Hymn., LU. v. 12.

(7) Hymn. XXVI, v. 1.

(8) Corp. inscr. græc., n° 323; voy. Preller,
Griech. Mythol., 2e édit., t. I, p. 539.

(9) Bacch., v. 108.

(10) Iclyll. XXVI, v. 4.

(U) Euripid., Bacch., v. 702.

(12) Pausan-, II, 2, 7 ; cf. Theocr., ldyll. XXVI,
v. 11.

(13) Welcker, Griech. Gætterl., t. Il, p. 607.

(14) Euripid., Bacch., v. MO; voy. Schœne,
ouvr. cit. p. 103.

(15) Spanheim, De præst. et usu numism., IV,
p. 269; Beger, Thés. Brandenburg., t. I, p. II;
cf. Lobeck, Aglaopham., p. 700.

(16) E. Braun, Griech. Gætterl., § 533.

(17) Griech. Mythol., § 450,4.

(18) Dans l'Itinéraire de Paris à Jérusalem, au
récit de son séjour à Athènes chez Fauvel.

(19) Griech. Gætterl., t. II, p. 607.
 
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