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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

DOI issue:
Nr. 5
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Lenormant, François: Quelques observations sur les symboles religieux des stèles puniques, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0138

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130 —

n’est pas le seul analogue à citer. Une idole en forme de cône se voit placée entre deux
cyprès sous le portique du temple d’Astarté, au revers d’une curieuse médaille
d’Ælia Capitolina (1). A Carthage même, vers l’emplacement du temple de Tanit,
on a découvert un cône de dimensions considérables, qui avait évidemment servi
d’idole (2), et un autre dans la Giganteja du Gozzo (3). Sur la monnaie à légende
latine de Cossura (4), la figure symbolique des pierres carthaginoises se voit au re-
vers d’une tête d’Aphrodite couronnée par Bros ; c’est la déesse phénicienne sous
sa forme indigène et dans une traduction hellénique. Il faut encore y comparer les
images béotiennes de l’Aphrodite Harmonie, dont un spécimen a été donné ici
même (5), et les idoles analogues de terre-cuite, retraçant un type d’origine asia-
tique, qui ont été rencontrées dans diverses parties de la Grèce (6).

Mais quand, sur les ex-voto puniques, on voit deux fois la même figure symbo-
lique, je n’hésite pas à y reconnaître le couple de Baal-Khammon et de Tanit. Le
bétyle de forme conique peut représenter, en effet, le dieu mâle aussi bien que la divi-
nité féminine (7). Aussi notre figure se rencontre-t-elle également quelquefois sur
les ex-voto néo-puniques de l’intérieur, dédiés au seul Baal-Khammon. Où le doute
n’est plus possible, c’est quand cette image rudimentaire tient une grappe de raisin
à l’extrémité d’un de ses bras (8), car cet attribut appartient essentiellement au Baal
mâle (9). La Bible parle à plusieurs reprises (10) des lD'OSH comme d’une sorte d’i-
dole qu’elle associe aux c’est-à-dire aux images de la divinité féminine

sous la forme d’un pieu dressé ; ce sont les àppotivsoc de Sanchoniathon (11), et je suis
disposé à croire qu’il s’agit de pierres coniques de cette forme, ayant pris leur nom
du Baal-Khammon qu’elles représentaient primitivement. C’est aussi l’opinion de
Gesenius (12).

Lrançois LENORMANT.

{La suite ;prochainement.)

(1) Lajard, Culte de Vénus, pl. xv, n° 7.

(2) Hamaker, Diatribe philologico-critica monu-
mentorum aliquot punicorum nuper in Africa re-
pertorum interpretationem exhibens, pl. i, n1 2 03 4 5 6 1-
4; Münter, D. Temp. cl. Himml. Gôtt., p. 11.

(3) La Marmora, Nouv. Ann. de l’inst. arch.,
t. I, p. 18 et s. ; Mon. inéd. de la sect. franc, de
l’inst. arch., pl. n, o.

(4) Gesenius, Mon. phœn., pl. xxxix, n° 13, 1.

(5) Plus haut, p. 68.

(6) Gerhard, Gesamm. cikad. Abhancll., pl.
lxi ; voyez mes Premières Civilisations, t. II,
p. 384-389.

(7) Pour éviter de trop longs développements,
il me sera permis de renvoyer le lecteur à mon
article Bcietylia, qui paraîtra prochainement dans
le 5° fascicule du Dictionnaire des Antiquités de
la maison Hachette.

(8) Gesenius, Mon. phœn., pl. xxm, n° 60.

(9) Yoy. plus haut, p. 30.

(10) Levit., XXVI, 30; Is., XVII, 8; XXVII, 9;
Ezech., VI, 4, 6; II Chron., XIV, 4; XXXIV,
4, 7.

(11) P. 6, ecl. Orelli.

(12) Thesaur., v. jQn.
 
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