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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Lenormant, François: Aphrodite à la colombe: statue du musée de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0141

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133 —

APHRODITE A LA COLOMBE,

STATUE DU MUSÉE DE LYON.

(planche 31.)

Le fragment d’une statue d’ancien style, dans les proportions des
deux tiers de nature, que la planche 3i reproduit en héliogravure,
constitue sans contredit un des joyaux les plus précieux du Musée
d’antiquités de Lyon. Cette sculpture a été découverte à Marseille,
dans le xvne siècle, et publiée, mais d’une manière absolument gros-
sière et inexacte, par Grosson (i) et par Montfaucon (2), lesquels, par
une erreur vraiment étrange, la disent de bronze, tandis qu’elle est en
réalité de marbre grec.

L’imagination des antiquaires d’autrefois voyait ici une Isis gau-
loise, et l’on est en droit de s’étonner cpie cette explication de fantaisie
ait encore été admise de nos jours dans le Catalogue de Comarmond.
Le plus inexpérimenté des archéologues ne pourrait pas, en effet, hé-
siter actuellement à reconnaître le véritable sujet: Aphrodite, portant
à la main la colombe, son oiseau sacré par excellence.

Le doute peut s’élever facilement, au contraire , sur la provenance
originelle de ce morceau précieux de sculpture, sur le pays où il a été
exécuté et l’école d’art à laquelle il appartient. Le regrettable duc de
Luynes y voyait une œuvre cypriote (3), en la comparant aux figurines
de terre-cuite qui se découvrent en Cypre et représentent sous les
mêmes traits l’Astarté ou Aphrodite de Paphos, tenant également à la
main sa colombe (4)- Mais le lieu bien certain de la trouvaille oppose
une difficulté sérieuse à cette manière de voir, à laquelle on doit éga-
lement objecter que jusqu’à présent, en Cypre, les sculptures d’âge

(1) Antiquités de Marseille, pl. xxv, n° 2.

(2) Antiquité expliquée, t. II, 2e partie, plan-
che cxxxtx, n° 2.

(3) Voy. de Witte, Él. des mon. céramogr.,
t. IV, p. 236, note 1.

(4) De Witte, au même endroit.

Sur les colombes élevées à Paphos dans le tem-
ple d’Aphrodite, voy. Athen., XIV, p. 655; cf.
Mtinter, D. Tempel d. Himml. Gœttin zu Paphos,
p. 26; En gel, Kypros, t. II, p. ISO et s. Les mon-
naies de l’île de Cypre frappées sous les empe-
reurs romains, en représentant le temple de la
déesse, y montrent les colombes errant dans les
cours et se posant sur le toit: Mtinter, ouvr. cit.,
pl. iv. D’autres monnaies de la même île, de date
plus ancienne, puisqu’elles ont été frappées sous
les Achéménides, font voir au droit le buste d’A-

GAZETTE ARCHÉOLOGIQUE. — 2e ANNÉE. — N° 6. —

phrodite, le front ceint d’un diadème, le cou orné
d’un collier et les oreilles de pendeloques, et au
revers la colombe : D. de Luynes, Numismatique
et inscriptions cypriotes, pl. v, n° 6.

Une Aphrodite-Astarté debout, portant sa co-
lombe sur la main, la tète surmontée du calathos
comme dans notre statue du Musée de Lyon, avec
laquelle elle offre la plus étroite analogie de type,
nous est montrée par une statuette phénicienne
de terre-cuite trouvée à Tortose (Antaradus) et
conservée au Musée du Louvre : Longpérier, Mu-
sée Napoléon 111, pl. xxvi, n° 2.—Une autre terre-
cuite phénicienne du même Musée, provenant de
Tortose, représente la même déesse assise, coiffée
du polos et tenant la colombe : Longpérier, ouvr.
cit., pl. xxiv, n° 3.

DÉCEMBRE 1876.

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