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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 2.1876

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Nr. 6
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Fivel, Léon: Anse de vase athénienne
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Trivier, S.: Céphale
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https://doi.org/10.11588/diglit.25049#0152

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blique à Paris (i) et qui y fut acquise, nous a-t-on dit, pour le Cabinet
impérial et royal de Vienne. La figure de haut-relief qui décore le
bas de cette anse, et que notre gravure donne avec les proportions
de l’ori ginal , porte tous les caractères du plein développement de
la plastique athénienne. C’est une Sirène, à pieds, à queue et à ailes
d’oiseau (2), avec un corps de femme du modelé le plus exquis ;
elle arrange ses cheveux en se regardant dans un miroir circulaire,
qu’elle tient dans sa main gauche. Nous avons ici l’un des exemples
les plus parfaits du type mixte prêté par les artistes anciens à ces
êtres mythologiques que la légende plaçait en rivalité avec les Muses,
type dont la donnée essentielle, d’origine asiatique, comme l’a mon-
tré M. Wieseler (3), ouvrait un champ aux plus gracieuses combi-
naisons des formes de la femme et de l’oiseau. M. H ermann Schrader
a récemment consacré une dissertation spéciale à l’étude des Sirènes
dans la mythologie et dans 1 es monuments de l’art (4). Il y donne
(p. 77) un catalogue des monuments connus où leur figure intervient
pour décorer des ustensiles et des objets de parure. L’anse que nous
publions devra désormais être ajoutée à sa liste. Elle y trouvera sa
place naturelle à côté de l’anse de bronze étrusque publiée par Cay-
lus (5), où l’on voit une Sirène ceignant sa tête cï’une bandelette dont
ses mains tiennent les deux bouts. Les poètes grecs de l’âge alexan-
drin se plaisaient à appliquer aux courtisanes l’expression de Sirè-
nes (6). Peut-être est-ce avec la pensée d’une semblable allusion que
l’on a figuré sur le monument qui nous occupe une Sirène arrangeant
sa chevelure avec coquetterie et cherchant les conseils de son miroir,
c’est-à-dire dans une attitude presque classique et consacrée pour la
représentation des hétaïres, comme Laïs dont le miroir est si célèbre
chez les poètes. Léon F14'EL.

GÉPHALE.

(planche 36.)

On a reproduit dans la planche 36 un des plus beaux bronzes grecs
des anciennes collections du Cabinet des médailles de Paris. C’est une

(1) Catalogue d’une collection d’antiquités grec-
ques, etc., rédigé par M. Fr. L., n° 74.

(2) Les pointes des ailes, en bas, sont brisées;
près de la moitié de celle de droite a même dis-
paru. On remarquera, dans la conception de la fi-
gure, que la nature d’oiseau ne se montre dans les
membres inférieurs qu’à partir du genou ; les
cuisses sont encore de femme.

(3) Dans sa dissertation des Nuove Memorie

deir Instituto archeologico, intitulé Sopra alcune
rapprezentazioni del ciclo clella Venere orientale.

(4) Die Sirenen nach ihrer Bedeutung und kün-
stlerischen Darstellung im Alterthum, Berlin, 1868.

(5) liée, d’antiq., t. Y, pl. xlviii; cf. Ch. Lenor-
mant, Ann. de l’Inst. arch., t. VI, p. 244.

(6) Hedyl. s. Asclepiad. ap. Anthol. Palat., V,
161. Cf. l’expression de p-opcoY uiCpoTryç, employée
par Lycophron en parlant de la beauté des Sirènes.
 
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