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encore que mon savant confrère, M. de Laurière, me signale, dans le
département de l’Oise, chez M. le duc de Mouchy (i) ; une différence
pourtant doit être relevée pour notre marbre, car, tandis que les
frères d’Hélène sont uniformément représentés tous deux jeunes et
sans barbe, ici, le cavalier de gauche est seul imberbe, et celui de
droite est barbu.
Le christianisme de ceux auxquels a appartenu cette tombe ne se
montre qu’accessoirement, et par les bas-reliefs des faces latérales ;
sur l’une est la multiplication des pains et des poissons; sur l’autre
une scène fréquemment répétée dans les bas-reliefs funéraires des
fidèles de Rome et de la Gaule, et dont j’aurai à parler ailleurs en
même temps que des personnages sculptés dans les retombées des
arcades (2).
Un antiquaire arlésien, qui s’est longuement et à plusieurs reprises
occupé de ce marbre, pense qu’il s’agit ici d’une scène de fiançailles
d’abord, puis d’une scène de mariage ; les deux cavaliers d’âge dif-
férent indiquent, ajoute-t-il, cpie l’époux a pendant toute sa vie suivi
le métier des armes (3). Un savant religieux, cpii a consacré à nos sar-
cophages chrétiens une étude fort intéressante, reconnaît de même
ici un mariage, puis une scène d’adieux, au moment d’un voyage
funeste entrepris sur la mer et que symbolise la présence de Castor
et de Pollux (4).
Je ne vois pas tout à fait de même, et je hasarderai une troisième
interprétation, en m’attachant à l’appuyer sur les données fournies
par les textes et les monuments antiques.
Si l’on veut admettre que cette tombe ait été soit un cénotaphe,
soit la cuve funéraire ayant reçu des ossements rapportés d’un pays
lointain, ses dimensions étroites ne permettent pas de supposer ici
le fait d’un double ensevelissement. Le marbre représente donc, selon
( ]) Cette tombe a, paraît-il, été apportée d’Italie.
(2) Études sur les sarcophages chrétiens anti-
ques de la ville d’Arles, notice n° XXXI (sous
presse).
(3) Estrangin, Bulletin de l’Institut de corres-
pondance archéologique de llome, 1844, p. 12;
Reçue archéologique, 1844, p. 127 ; Description de
la ville d’Arles, p. 146, 239, 470.
(4) Le R. P. Cahier, Nouveaux Mélanges d’ar-
chéologie, Décoration d’églises, p. 80.
encore que mon savant confrère, M. de Laurière, me signale, dans le
département de l’Oise, chez M. le duc de Mouchy (i) ; une différence
pourtant doit être relevée pour notre marbre, car, tandis que les
frères d’Hélène sont uniformément représentés tous deux jeunes et
sans barbe, ici, le cavalier de gauche est seul imberbe, et celui de
droite est barbu.
Le christianisme de ceux auxquels a appartenu cette tombe ne se
montre qu’accessoirement, et par les bas-reliefs des faces latérales ;
sur l’une est la multiplication des pains et des poissons; sur l’autre
une scène fréquemment répétée dans les bas-reliefs funéraires des
fidèles de Rome et de la Gaule, et dont j’aurai à parler ailleurs en
même temps que des personnages sculptés dans les retombées des
arcades (2).
Un antiquaire arlésien, qui s’est longuement et à plusieurs reprises
occupé de ce marbre, pense qu’il s’agit ici d’une scène de fiançailles
d’abord, puis d’une scène de mariage ; les deux cavaliers d’âge dif-
férent indiquent, ajoute-t-il, cpie l’époux a pendant toute sa vie suivi
le métier des armes (3). Un savant religieux, cpii a consacré à nos sar-
cophages chrétiens une étude fort intéressante, reconnaît de même
ici un mariage, puis une scène d’adieux, au moment d’un voyage
funeste entrepris sur la mer et que symbolise la présence de Castor
et de Pollux (4).
Je ne vois pas tout à fait de même, et je hasarderai une troisième
interprétation, en m’attachant à l’appuyer sur les données fournies
par les textes et les monuments antiques.
Si l’on veut admettre que cette tombe ait été soit un cénotaphe,
soit la cuve funéraire ayant reçu des ossements rapportés d’un pays
lointain, ses dimensions étroites ne permettent pas de supposer ici
le fait d’un double ensevelissement. Le marbre représente donc, selon
( ]) Cette tombe a, paraît-il, été apportée d’Italie.
(2) Études sur les sarcophages chrétiens anti-
ques de la ville d’Arles, notice n° XXXI (sous
presse).
(3) Estrangin, Bulletin de l’Institut de corres-
pondance archéologique de llome, 1844, p. 12;
Reçue archéologique, 1844, p. 127 ; Description de
la ville d’Arles, p. 146, 239, 470.
(4) Le R. P. Cahier, Nouveaux Mélanges d’ar-
chéologie, Décoration d’églises, p. 80.